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jeudi, 18 février 2010

Réalité virtuelle et économie

Archives de Synergies Européennes - 1995

RÉALITÉ VIRTUELLE ET ÉCONOMIE

 

realitievirtuelle.jpgLa lecture d'Aristote nous enseigne que l'argent naquit pour faciliter le troc, et que dès lors il est une con­vention, un artifice, un signe. Ce signe alimenta l'imagination et développa l'illusion qui corrompit les âmes et les sociétés, car il magnifia la richesse créée par l'argent-papier en lieu et place de la richesse réelle is­sue de la production de biens et de services. L'éthique aristotélicienne se fondait sur le concept de la limi­tation des richesses; tant que l'économie de troc fonctionnait, il ne pouvait y avoir de richesse illimitée car, par exemple, la récolte de grains est limitée comme le sont les semailles. Mais l'argent introduisit le concept de richesse illimitée; et contrairement aux grains de céréales, les monnaies peuvent s'accumuler indéfiniment, et quand cela survient, la richesse se transforme en une fin en soi, et non plus en un moyen; l'homme ne vit plus de la richesse, il vit pour elle.

 

Le Moyen Age condamna le développement des taux d'intérêt, considérés comme anti-naturels sur base d'une éthique aristotélicienne; cependant, le judaïsme et le protestantisme les prirent à leur compte, dé­veloppant ainsi le commerce et l'économie en général. Actuellement, les chroniques économiques journa­lières qui nous retracent les turbulences économico-financières mondiales nous révèlents par la même occasion l'hégémonie décisive de la sphère financière sur le plan réel de la production, l'investissement, l'emploi et le salaire. Ceci est un phénomène à portée planétaire, mais dont le pouvoir de nuisance nous semble se manifester avec une véhémence toute particulière dans les économies périphériques (notamment en Amérique latine, ndt), excessivement dépendantes des financements externes. La globa­lisation financière est à l'origine de la concetration d'énormes actifs dans les mains de quelques méga-opérateurs qui obtiennent de forts taux d'intérêt, aux dépens des pays périphériques qui se trouvent ainsi sous leur pouvoir direct. Du reste, il est significatif que le commerce mondial ne dépasse pas 4000 mil­liards de dollars tandis que l'argent électronique qui circule dans le “marché ouvert” atteindra les 210.000 milliards à la fin de 1995.

 

En 1990, le Prix Nobel d'économie fut octroyé à un trio de fins connaisseurs dans l'art de maximiser les rentes speculatives: Harry Markowitz, Merton Miller et William Sharpe. Plus tard, en 1991 (Ronald Coase) et en 1994 (John Nash, Reinhard Selten et Janos Harsanyi), les Prix Nobel récompensèrent les travaux apportant les signes d'une science encore plus fine dans ce domaine. Nous y voyons une manifestation éblouissante de la dérive financière et des significations qu'elle est en mesure de proposer. Sous le doux euphémisme de “produits dérivés”, l'ingénierie financière sauvage invente tout un large éventail d'accords financiers d'où naît une immense timballe financière grâce à laquelle des sommes énormes peuvent être gagnées après avoir parié des sommes bien plus minimes. Spéculer avec des instruments aussi volatiles crée des risques élevés: dès que le moindre maillon de la chaîne s'interrompt, il en résulte des pertes as­tronomiques; par exemple, si un pays en voie de développement entre en cessation de paiements, ce sont des milliards de dollars “dérivés” qui volent instantanément en fumée.

 

Un système développé de satellites, ordinateurs et autres moyens technologiques à portée globale am­plifient la dimension des transactions financières de tous types qui débordent le monde de l'économie réelle, en rapidité comme en intensité. L'argent électronique dégage une chaleur moite: cette fiction est propice au pullulement de la faune “yuppy”, qui jongle tour à tour avec des profits mirobolants et avec des banqueroutes foudroyantes, au rythme éperdu des capitaux lancés dans leur course à travers les divers marchés de capitaux.

 

A l'ère de la réalité virtuelle, quand les signes se rebellent envers les réalités, il est nécessaire de récupé­rer l'essence des valeurs philosophiques. Les finances doivent être remises dans un état de subordina­tion à l'égard des productions réelles de biens et de services, car c'est de là que des possibilités naissent pour l'être humain de se réaliser en tant que tel. La dépendance des populations humaines envers le pou­voir diffus et essentiellement cruel du monde financier est extrêmement dangereuse, elle annule le pou­voir décisionnel des gouvernements et ne saurait avoir qu'un impact social traumatique. Les stratégies de développement qu'il nous faut créer, une fois pour toutes, seraient basées sur la production et les expor­tations: la production des choses au-dessus du règne des signes.

 

Manuel Agustin GAGO.

(article tiré de Disenso, n°4, hiver 1995).

mercredi, 17 février 2010

Culture médiatique

Archives de Synergies Européennes - 1995

Alberto Buela:

Culture médiatique

medien.jpgA en croire l'intuition du philosophe danois —sans doute le plus grand d'entre eux, Søren Kierkegaard (1813-1855), pasteur protestant contre sa religion, le protestantisme, père de la philosophie existentia­liste—, la culture médiatique trouverait sa source en Luther: «Oh, Luther, combien énorme est ta respon­sabilité! Car plus j'y songe, plus j'entrevois que si tu as entrepris d'abattre le Pape... c'est pour introniser le Public. Tu as enseigné aux hommes à vaincre par la force du nombre» (Journal intime, 1854).

 

Un des ingrédients de la culture médiatique est le public comme masse de consommateurs. Les peuples deviennent des marchés solvables. Et, à coup sûr, la valeur d'un programme télévisuel est proportion­nelle aux indices d'écoute. Nous entendons par “culture médiatique” l'ensemble des manifestations émises par les mass media qui tendent à fondre en un même amalgame uniforme le message émis et l'homme qui le reçoit.

 

La culture médiatique est une culture d'interposition entre l'homme et les choses. Mais à vrai dire, c'est en matière de culture au vide intersidéral qu'elle correspond. Car la culture est essentiellement l'activité de l'homme cultivant son propre être, son humanitas.  Et c'est ce devenir humain qui est, sans plus, la racine ultime de la culture. D'où cette contradictio in terminis  lorsqu'il est fait mention de cette sorte d'entité mi-chair mi-poisson qu'est la culture médiatique.

 

Par rapport à celle-ci, l'homme en est réduit purement et simplement à un consommateur: en tant que lec­teur, auditeur ou téléspectateur. Les messages médiatiques sont indifférents aux individualités aux­quelles ils s'adressent; maigre exutoire, celui proposé par certains journaux dans le “courrier des lec­teurs”. Tous ces messages sont uniquement conçus en fonction d'un accroissement escompté de la consommation des produits dont la publicité soutient économiquement les mass media. Publicité et con­sommation, telles sont les finalités auxquelles l'être humain est confronté, dans ce qui pourrait être quali­fié de “cercle herméneutique de production de sens”.

 

De pas son exaltation paroxystique du public, la culture médiatique est l'expression la plus achevée de la modernité; elle gave un public anesthésié d'images télévisées à travers cette immense vitrine que consti­tuent les innombrables écrans de télévision. L'existence en est réduite au niveau de celle des stocks de marchandises, si sagement alignés, par la publicité qui ne connaît d'autre vocation que de vendre: et en l'occurence, de tout vendre. Le sens ultime de l'existence est compris dans ce tout.

 

la société opulente, celle de l'ostentation, des shoppings, a réduit la domaine du privé au dégré zéro: de­puis la mise à nu de l'inconscient par Freud jusqu'aux dernières manipulations génétiques, depuis les bombardements défoliants sur la forêt amazonienne jusqu'aux cartes de crédit qui rendent impossible l'intimité des dépenses, depuis les édifices en verre jusqu'aux vêtements transparents.

 

Toute vie privée, comprise comme domaine d'expression de la singularité et de l'unique, ayant été ba­layée par le message homogénéisant de la culture médiatique, la voie est largement ouverte à l'anéantissement des identités des hommes et des peuples, pour en arriver au règne du blue jeans et du light, adoptés par un homme moderne qui n'est plus que pure apparence d'humanité.

 

Apparences dans le vêtement, dans le langage, par un baby talk monosyllabique qui permet de paraître plus rude, par la démarche, en se balançant pour paraître plus méchant, par l'allure, en affichant une barbe de quelques jours pour faire “bonne impression”. Mais, bien sûr, paraître ne suffit pas: l'essentiel est d'apparaître. Il faut se montrer en public. Le leitmotiv sera d'attirer l'attention par un aspect de “transgresseur light”. Avec des vêtements paraissant défaits et vieillis mais de bonnes marques. Avec des cheveux à l'indienne mais soigneusement couverts de gel. Avec un mouchoir qui pend un peu à la fa­çon tzigane mais en soie italienne. Est-il malaisé d'ironiser sur l'intensité des soucis que de tels trans­gresseurs peuvent causer aux tenants du pouvoir en place? La dissidence pourrait-elle être plus finement domestiquée?

 

Tel est l'empire des choses et, pour ainsi dire, des entités, qui, n'obéissant qu'à la loi de leur inertie, écran­sant l'être humain et donnent ainsi le ton de cette fin de millénaire. Ainsi donc, être signifie avoir. Et cela va jusqu'à acheter des choses dans le seul but de les posséder, indépendemment de l'usage qui peut en être fait. Le zapping, succession d'images tronquées, devient une attitude générale face à la vie. L'image, apparence de la réalité, s'est imposée en lieu et place des concepts véhiculés jadis. Ne voyons-nous pas la part des photos s'accroître dans la presse, les textes se faisant au contraire de moins en moins denses.

 

Les voyages de masse, le pélérinage des touristes qui voudraient être partout mais qui en définitive ne se dirigent nulle part, nous montrent l'homme moderne sous son jour le plus authentique: un voyeur qui veut tout regarder, même s'il a du mal à voir. Car pour voir il faut posséder une vision préalable de l'objet re­cherché. Connaissance préconceptuelle. Le regard qui voit est celui qui s'insère dans une totalité de sens. Platon affirmait: «La meilleure preuve qu'une nature soit douée ou non de sagesse, c'est la capa­cité que seul le sage possède, d'avoir une vision d'ensemble» (République,  537a, 10-15).

 

Or, c'est à une succession ininterrompue d'images tronquées et sans aucun sens que se livre l'homme médiatique. Lorsque celui-ci se spécialise en quelque chose, c'est dans l'art que nous pourrions qualifier de “minimalisme”. Le profil de l'homme médiatique est light,  sa pensée est faible, privée de convictions. Seul savoir en mesure de l'intéresser: celui de savoir ce qui se passe; il ne songe à poursuivre nulle in­vestigation personnelle ni a fortiori nul changement en quoi que ce soit. Moralement, il ne parvient même pas à être un hédoniste: il ne cherche pas le plaisir, il ne fait qu'être permissif. De cette permissivité il glisse vers un scepticisme et une indifférence généralisée envers toute vérité. L'interminable tolérance qui l'anime en toutes circonstances est le berceau douillet de son relativisme et de son atomisme social.

 

Ces jours-ci (15 décembre 1994), le projet de “télévision interactive” a connu une première phase d'accomplissement. Le firme nord-américaine Time Warner a installé dans cinq foyers de la ville d'Orlando un ordinateur, une télévision et une imprimante grâce auxquels les usagers visionneront des films choisis parmi une cinquantaine, commanderont leurs courses dans plusieurs magasins de la ville, dialogueront avec leurs voisins, utiliseront le service de coursiers et liront sur écran les nouvelles locales du journal Orlando Sentinel.

 

Tout indique que désormais la télévision, la vidéo, le téléphone, le courrier, l'informatique et beaucoup d'autres éléments s'intègreront dans une autoroute informatique dont le vecteur sera la fibre optique. L'interactivité intégrera l'homme en tant que simple apparence, son image parlant à sa place tandis que l'homme en chair et en os en sera réduit à taper sur le clavier de son terminal.

 

Autrefois, avant même que n'apparaisse la télévision, Leopoldo Marechal affirma: «Bien rares sont ceux aujourd'hui qui ne reconnaissent et ne vénèrent la radiotéléphonie, un des miracles de la science qui a le plus contribué à exlater la foi en un avenir plein d'artifices admirables, qui, en meublant leurs maisons et en démeublant leurs âmes, permettra aux humains d'atteindre le règne d'une béatitude débarrassée de tout casse-têtes».

 

Meubler leurs maisons de divers appareils électro-domestiques et démeubler leurs âmes: l'homme perd la capacité d'instaurer des valeurs, construire un monde lorsque seuls des désirs préfabriqués l'anime. Sa liberté n'est plus qu'une illusion. Son pouvoir est celui que les mass media lui offrent. Le développement des communications nous a fait passer de l'ère atomique à l'ère satellitaire ou informatique; le sens natu­rel du monde, comme lieu pour habiter, est annulé: le monde devient un écran où la virtualité supplante la réalité.

 

L'accès instantané à l'informatisation, la planétarisation des produits choisis par les mass media incitent l'homme dérivé de la culture médiatique à croire que ce qui apparaît est réel. L'éloignement de l'homme envers lui-même ne connaît dès lors plus de frontière. Dans les sociétés dépendantes comme sont les nôtres, en ce cône méridional du continent américain, l'aliénation médiatique atteint des niveaux invrai­semblables. La boîte à assomer, autrement dit la télévision, s'adresse à une population dont 40% survi­vent dans la pauvreté absolue pour proposer une vision totalement mercantile du monde. Notons que 85% de cette même population possède un téléviseur.

 

Serait-ce par hasard, à cause précisément de cette masse d'hommes et de femmes constamment mena­cés de noyade par les flots déchaînés de la misère, et qui parviennent de temps à autre à émerger pour assister au spectacle de la société de consommation, que nos technocrates de service appellent nos sociétés du doux euphémisme d'“émergentes”? Songeons aux 15.000 Mexicains qui tous les ans meurent de diarrhée dans la région de Chiapas. Qu'en est-il de ceux qui périssent, en dehors de toute statistique, en Bolivie, au Pérou, au Paraguay et au Brésil, emportés par le choléra?

 

Ce sont des millions de personnes qui vivent le nez collé à l'écran, voyant, désirant, rêvant un monde au­quel ils n'auront jamais accès, et qui pour eux existe réellement, alors que, pour notre part, nous savons qu'il n'est que virtualité et apparence.

 

A l'adage hégélien, selon lequel tout ce qui est rationnel est réel et tout ce qui est réel est rationnel, nous pouvons rétorquer désormais que tout ce qui est apparent est réel et que tout ce qui est réel est apparent. L'illusion rationaliste a véritablement été éventrée par la mystification, plus puissante et plus radicale, qu'est la culture médiatique. L'homme conditionné par celle-ci, après avoir pris l'image pour une réalité, en finira par jeter sur sa réalité environnante un regard lourd de scepticisme: car sa réalité finit par être moins réelle à ses yeux que les images télévisées. De ce fait, il marquera son renoncement face à l'entreprise médiatique de déculturation et de colonisation culturelle. L'homme abandonne sa capacité d'être soi-même en perdant son appartenance, son enracinement, ses valeurs, son langage.

 

L'homme médiatisé ne médiatisera rien qui lui soit propre; au contraire, il est l'objet de cette médiatisation qui accapare son être. Combien de fois n'entendons-nous pas affirmer innocemment: «Je ne peux vivre sans la télévision, la radio, le walkman, le journal, etc.». L'homme secrété par la culture médiatique réali­sara les travaux les plus abrutissants, les plus aliénants, comme si la réalité dans laquelle il baigne ne fût telle; la réalité s'efface et il n'a de cesse de s'identifier au message que les mass media lui envoient sans discontinuer. Deux exemples extrêmes illustrent cette dialectique. Nous trouvons le premier dans les transports en commun, à Buenos Aires, avec les colectiveros:  faune si commune et quotidienne, dont la réalité s'écarte notablement de celles des passagers et dont le souci n'est pas de prendre soin de cette clientèle mais bien d'accomplir leur mission au rythme des messages que les radios, tournées à plein vo­lume, leur divulguent: telle est la réalité illusoire dans laquelle ils se plongent. A l'autre extrême se trou­vent les yuppies de la Bourse, engloutis dans la masse des données que leur vomissent leurs ordina­teurs, contemplant les va-et-vient de leur fortune. La transaction financière est douée d'une vélocité bien supérieure à celle de l'opération commerciale, d'où une “mobilité électronique”, ainsi dénommée par l'économiste Marcelo Lascano, qui permet au spéculateur de réaliser plusieurs transactions financières, totalement fictives, sur une opération commerciale réelle. Couronnées de succès, de telles transactions transforment le yuppie en un millionnaire virtuel, fermé certes à toute considération quant à la virtualité de sa richesse. Son contact avec la réalité, à travers les revers de fortune occasionnels, le remplira de per­plexité.

 

Ce chemin est-il sans retour? Existe-i-il une sortie? Il se trouve des sociologues, des anthropologues, des intellectuels, qui se fondent sur un volontarisme optimiste pour parier que notre société et nos peuples d'Amérique latine ont suffisamment de forces inconscientes pour rejeter les valeurs de la contre-culture imposée par les mass media. Nous voyons, pour notre part, une possibilité de sortie non pas dans un appel romantique adressé au Volksgeist  mais en une prise de conscience qui nous permet, face aux mass media et à leurs techniques, leur toute-puissance, de dire: NON. Mais NON peut se dire de plusieurs façons. L'une de ces façons consiste à clôturer toute possibilité de contact. Il faut éteindre la télévision a conseillé Jean-Paul II l'année passée. L'autre de ces façons, tournée vers le discours heideggerien, est de dire “NON et OUI” aux objets techniques. Avoir la capacité de nous en emparer dans la seule mesure de leur utilité. L'utile étant ce que détermine l'être.

 

Il s'agit d'une désaffection, un détachement envers les choses, envers la technique comme déesse sal­vatrice, envers la consommation. Ce qui conduit nécessairement à une conduite austère. Heidegger ca­ractérise cette attitude par l'antique vocable germanique Gelassenheit, sérénité. Ainsi affirmait-il, “la sé­rénité envers les choses et l'ouverture aux mystères nous ouvrent la perspective d'un nouvel enracine­ment”. Les philosophes grecs dénommaient phroneseos  cette sorte d'hommes, ce qui, par la suite, a été mal traduits par “prudents”. Nous préférons traduire, comme le philosophe italien Giorgio Colli (1917-1978), par “savants”. Mais “savant” au sens véritablement, profondément, étymologique, dérivé de sapio, qui signifie “saveur” (et non au sens donné par le terme hellénique sophos). N'est pas sage celui ayant englobé de vastes quantités de données encyclopédiques, à la façon des érudits, mais celui capable de prendre son temps pour goûter la vie.

 

Nous voyons ainsi comment la dialectique médiatique, apparemment sans retour, peut être dépassée par la science de se donner le temps nécessaire à donner à chaque chose sa place.

 

Prof. Alberto BUELA.

(article tiré de Disenso, n°4, hiver 1995).

samedi, 06 février 2010

Colaboracion energetica ruso-venezolana

Colaboración energética ruso-venezolana

El líder venezolano dio instrucciones a su gobierno de acelerar la realización del proyecto sobre la construcción por las compañías rusas del complejo de centrales termoeléctricas que funcionan a base de coque de petróleo. El ministro de Energía y Petróleo de Venezuela Rafael Ramírez llegará pronto a Moscú y discutirá este problema con sus colegas rusos.

De momento, Moscú y Caracas realizan las tesis del memorando sobre la colaboración en la esfera energética firmado en 2008 por los Presidentes de los dos países, Dimitri Medvedev y Hugo Chávez respectivamente. Según los compromisos contraídos entonces, Rusia presta ayuda a Venezuela en la construcción de una central atómica, en la formación del personal, los dos países explotan juntos los yacimientos de uranio. En la etapa final está el proceso de fundación del banco conjunto ruso-venezolano que va a financiar proyectos comerciales y económicos bilaterales, incluso en la esfera petrogasífera.


Guennadi Shmal, presidente de la Unión de Productores de Petróleo de Rusia, comenta las perspectivas de la colaboración energética de Rusia con Venezuela y con otros países de América Latina:

Últimamente, Rusia establece relaciones cercanas con Venezuela y América Latina en general. Y eso a pesar de que allí existen ciertas dificultades, por ejemplo las legislativas. Como ejemplo, en algunos países no se permite la participación de compañías extranjeras en las industrias petrolera y gasífera. En este caso Venezuela es una excepción agradable, por eso muchas empresas rusas, entre ellas Lukoil y Gazprom, colaboran activamente con las venezolanas. Creo que en adelante nuestra cooperación vaya ampliándose. Venezuela, importante productor de petróleo pesado, al igual que otros Estados de la citada región, necesita nuevas tecnologías. El intercambio de experiencia y tecnologías puede ser objeto de nuestra colaboración.

Actualmente, Moscú considera a América Latina como una de las principales regiones políticas y económicas. Según estimaciones de expertos, en los próximos 10-15 años el producto interno bruto de Venezuela, Argentina, Brasil y México va a crecer en vez y media más rápido comparando con el resto del mundo. El aumento de la exportación y de la demanda interna de recursos energéticos abre perspectivas para ampliar notablemente la cooperación ruso-latinoamericana en el campo de la seguridad energética global.

Extraído de La Voz de Rusia.

~ por LaBanderaNegra en Febrero 1, 2010.

vendredi, 29 janvier 2010

Le réveil américain des identités

evo-morales-300x300.jpgLe réveil américain des identités

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com/

Enracinement et multiculturalisme

La réélection triomphale d’Evo Morales à la présidence de la Bolivie, début décembre 2009, n’a que vaguement attiré l’attention des médias français surtout préoccupés par l’état de santé d’un chanteur hospitalisé en Californie. Quelle erreur ! car ce nouveau succès électoral pour Morales, s’accompagnant d’une majorité absolue au Parlement, inaugure un changement profond dans la vie institutionnelle de la Bolivie, surtout qu’entre en vigueur la nouvelle constitution, entérinée en janvier 2009 par référendum, qui fait de l’État une République plurinationale avec des autonomies régionales, départementales, municipales et communautaires (ou indigènes). Cette transformation radicale marque particulièrement l’aboutissement d’un long processus revendicatif commencé à l’orée des années 1960 sur l’ensemble du continent : le retour des Indiens d’Amérique.

Ce réveil est fort bien étudié par Yvon Le Bot dans La grande révolte indienne. Mêlant sociologie, sciences politiques, histoire, philosophie politique, ethnologie et géographie, il relate les heurs et malheurs des mouvements d’affirmation identitaire amérindiens tant en Californie qu’au Chili, au Mexique qu’au Pérou. Une fois le livre refermé, on arrive à se demander si les autres manières de désigner l’Amérique centrale et du Sud telles que « Amérique romane », « Amérique ibérique » ou « Amérique latine » demeurent toujours bien pertinentes. En effet, « les mouvements indiens ont contribué à modifier l’image d’une Amérique qui n’est plus uniformément latine, où le modèle de l’État-nation homogène s’est affaibli, la société civile s’est affirmée, les acteurs ont acquis plus d’autonomie, en même temps que se creusaient les inégalités et que des pans entiers de ces pays glissaient dans les flux et les réseaux globalisés ».

En suivant l’auteur dans ses enquêtes sur le terrain, on apprend que les mouvements indiens ont commencé à défendre leurs cultures menacées, puis à se lancer, parfois, en politique (Équateur, Pérou, Bolivie, Mexique avec les zapatistes du fameux sous-commandant Marcos).

Yvon Le Bot évoque, il va de soi, l’influence du président vénézuélien Chavez, mais il en relativise la portée. « Hugo Chavez assaisonne sa “ révolution bolivarienne ” d’innovations d’un passé indien alors même que Bolivar défendait des positions jacobines hostiles à la diversité culturelle (1). » Le réveil indien ne se conçoit d’ailleurs pas comme un « retour à la tradition, [un] revival précolombien ou [un] néo-indianisme new age ». Les luttes indigènes « visent à l’intégration des Indiens dans la nation sur un pied d’égalité, sans qu’ils aient à renoncer à leur identité. […] Elles mettent en cause, en revanche, les modèles verticaux et étatistes et participent à l’émergence d’une société civile et d’une culture politique qui ne gravite plus de manière aussi exclusive autour de l’État et des partis, qui se reconstruit dans les rapports entre la société et le pouvoir. Elles tissent des réseaux en deça et au-delà des institutions de l’État- nation ». Bref, par leur action, « les luttes indiennes dessinent-elles des orientations culturelles, sociales et politiques différentes de celles qui se sont imposées depuis la Renaissance et la Découverte, Descartes et le traité de Westphalie ? Ouvrent-elles la voie à des recompositions ? »

S’affranchir de l’assimilation

Judicieux questionnements, d’autant que l’auteur rappelle que si ce phénomène ne se veut jamais exclusif et « ethniciste », sauf pour l’ethnocacérisme péruvien des frères Humala et le Mouvement indien Pachakuti (M.I.P.) de Felipe Quispe en Bolivie. Ce réveil s’oppose principalement aux politiques étatiques nationales-populaires mises en œuvre d’intégration des minorités via une économie protégée, de substitution des importations, d’industrialisation, de réformes agraires et d’extension des infrastructures et des services publics d’enseignement et de santé. On oublie trop souvent qu’avant de pâtir d’une décennie au moins de régimes militaires néo-libéraux et atlantistes, l’Amérique du Sud se caractérisa par de singulières expériences nationales-révolutionnaires (2). C’est d’ailleurs dans cette continuité que s’inscrit le président Chavez dont « la politique […], précise Yvon Le Bot, est plus d’intégration par assimilation que de promotion de la différence » alors que la quasi-totalité des forces autochtones en recherchent le dépassement qu’elles axent vers un « multiculturalisme tempéré ». « De nombreuses organisations indiennes se sont efforcées de faire reconnaître le caractère multiculturel, pluri-ethnique, voire plurinational, des sociétés et des États nationaux et d’inscrire cette réalité dans les institutions. » On aura compris que le multiculturalisme ici mentionné n’a aucun rapport avec celui que vante la société globale occidentale.

Les mouvements amérindiens contestent le modèle, hérité des Lumières, de l’État-nation. Leur démarche se veut identitaire et communautaire. Elle puise dans « le territoire [qui] est, avec la langue vernaculaire, l’une des principales composantes de cette identité. Pour un paysan, la terre n’est jamais seulement un moyen de production. Cela est particulièrement vrai pour les Indiens. Qu’il s’agisse de groupes amazoniens vivant de l’horticulture, de la cueillette, de la chasse et de la pêche ou de paysans indiens des Andes ou de Mésoamérique, le territoire et l’environnement sont des éléments essentiels de la représentation du monde, de la communauté et de soi. Les Andins l’exprimèrent dans le culte de la Pachamama (Terre Mère). Tout au long du XXe siècle, cette dimension avait été bannie par les mouvements populistes qui prônaient le métissage et l’effacement de la différence indienne, par les réformes agraires et les mouvements paysans visant l’intégration et la modernisation. Elle était combattue également par les organisations d’inspiration marxiste qui s’efforçaient de faire entrer les Indiens dans le schéma de la lutte des classes, fondé sur le développement des forces productives et sur les rapports sociaux de production (3). » Ne serait-ce pas les timides esquisses d’une « troisième voie » continentale ?

Prolongement révolutionnaire-national ou avancée identitaire ?

Yvon Le Bot ajoute que « dans certains cas, […] le multiculturalisme tempéré et le national-populisme identitaire ont contribué à élargir le champ démocratique, le premier en l’étendant aux droits culturels, le second en promouvant la participation sociale et politique des Indiens. Une troisième orientation, différente des précédentes, vise à changer la société et la culture politique depuis le bas, sans prendre le pouvoir. La figure emblématique en est le zapatisme ». Les modalités d’action et d’intervention varient donc suivant les circonstances, la période et le lieu. En Bolivie par exemple, le politologue Hervé Do Alto explique qu’« on assiste à un véritable bouleversement de la société bolivienne. Mais plus qu’un projet révolutionnaire, c’est un processus nationaliste qui place en son cœur les paysans et les indigènes (4) ».

Pour sa part, l’auteur constate que « naguère, l’idée que les mouvements indiens mettent en danger la cohésion nationale était formulée principalement par les défenseurs de la souveraineté de l’État-nation. […] Aujourd’hui ce sont plutôt les mouvements indiens qui défendent la nation face au marché globalisé, contre les logiques de fragmentation et de désarticulation portées par les groupes économiques dominants. En Bolivie, ils soutiennent Morales contre les secteurs autonomistes animés par le patronat de Santa Cruz ».

Hormis par conséquent l’ethnocacérisme et le M.I.P. qui « prépare le rétablissement de l’empire inca du Tawantinsuyu; le Qollasuyu, qui correspond grosso modo à l’actuelle Bolivie andine, en est l’une des quatre parties. Le Manifeste de Jach’ak’achi, charte du mouvement, prône l’autodétermination, l’autonomie territoriale, la reconnaissance de l’identité culturelle et religieuse dans la perspective » d’un État séparé et ethnocentré, Yvon Le Bot avance qu’« aucun indianisme radical, du type de l’islamisme politique ou d’un quelconque nationalisme à base ethnique ou religieux, n’a prospéré dans la région. Ce qui n’exclut ni les conduites communautaristes exacerbées comme celles des Chamulas traditionalistes au Chiapas, ni l’engouement des Indiens pour des intégrismes religieux, pentecôtistes ou autres (il existe même, au Mexique, des groupes indiens islamistes !) (5) ». Mieux, on a l’impression à la lecture de l’essai que les mouvements indiens semblent s’être parfaitement adaptés à l’hypermodernité, à la liquidité et aux fluctuations de notre ère. Ils « s’inscrivent effectivement dans la globalisation, mais à partir des conflits et des orientations culturelles qu’ils construisent ». Il s’en suit une perception d’« identités locales, régionales, nationales et transnationales [qui] s’empilent, s’emboîtent sur le modèle des poupées russes ou forment des cercles concentriques et mouvants », d’où des contentieux en gestation. Le journaliste Paulo A. Paranagua rapporte les dissensions actuelles entre les Indiens de Tinguipaya (département de Potosi) et le gouvernement bolivien. « Nous voulons conserver nos us et coutumes, mettre en valeur notre tradition indigène et notre territoire, déclare le chef traditionnel Pedro Tabonda, tandis que le gouvernement prône la syndicalisation des paysans et méconnaît nos autorités » (6).

Maintien de l’État ou renaissance des communautés ?

Avec la victoire d’Evo Morales en décembre 2005, pour la première fois, un mouvement indien prenait la direction d’un État. Certes, d’autres avaient déjà participé à des coalitions gouvernementales comme le Mouvement Pachakutik en Équateur ou contribué à la lutte armée (l’Armée zapatiste de libération nationale au Mexique ou le Quintin Lame colombien) (7), mais aucun n’avait eu jusque-là la charge écrasante de diriger une entité étatique, la Bolivie en l’occurrence, comme il revient au Mouvement vers le socialisme (M.A.S.).

Outre une histoire politique et géographique mouvementé (8), l’originalité de l’exemple bolivien vient aussi que l’actuel parti au pouvoir, le M.A.S., est « plus qu’un parti, […] un conglomérat ou au mieux une fédération d’organisations sociales. […] Plus qu’un parti, [il] se veut l’instrument politique de rassemblement des mouvements sociaux ». C’est en cela que Hervé Do Alto estime que Morales est l’héritier du M.N.R. et de la révolution de 1952. Le M.A.S. est d’ailleurs « plus populiste que socialiste, insiste Yvon Le Bot. Il combine thèmes populistes et thèmes identitaires. Il mobilise de larges couches de la population, indiennes ou métisses, imprégnées de culture et de valeurs andines ».

Par La grande révolte indienne, tout en examinant un sujet spécifique, Yvon Le Bot aborde des questions qui nous concernent tout autant dans une perspective postmoderne et non relativiste. « Comment concilier l’égalité et la différence, l’universel et le particulier ? Comment s’articulent les mouvements sociaux et les mouvements culturels ? Les affirmations identitaires sont-elles nécessairement porteuses de violence ? Quelles relations s’établissent entre communauté et modernité ? Que deviennent les identités et l’action collective à l’ère de la globalisation et des migrations transnationales massives ? » Intéressantes problématiques pour la réflexion des prochaines années…

Des Européens persistent encore à voir dans l’Amérique du Sud un « Extrême-Occident ». L’ouvrage d’Yvon le Bot démontre avec brio qu’il serait temps d’abandonner cette vision convenue et de découvrir que « mouvements identitaires et politiques multiculturelles ont fait que l’Amérique latine n’apparaît plus comme simplement “ latine ”, mais aussi indienne, noire… » Assisterions-nous donc aux prémices d’une nouvelle civilisation ?

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Rappelons que Simon Bolivar (1783 – 1830) était un enfant des Lumières triomphantes et que son dessein de maintenir les anciennes colonies espagnoles d’Amérique en une très Grande Colombie s’apparentait au projet continental de son modèle : Napoléon Ier.

2 : À part les cas brésilien et argentin avec Vargas et Peron, l’Amérique du Sud connut trois autres expériences originales. Créé en 1943 par des vétérans boliviens de la Guerre du Chaco (1932 – 1935), le Mouvement nationaliste révolutionnaire (M.N.R.) fomente en avril 1952 une révolution nationale soutenue par les mineurs, les paysans et les classes moyennes contre l’oligarchie en place. Le gouvernement national-révolutionnaire de Victor Paz Estensoro accorde le suffrage universel, fait une réforme agraire, autorise les communautés indiennes à reprendre les terres usurpées, légalise les syndicats et nationalise les trois grandes compagnies minières. Entre 1968 et 1975, le régime nationaliste, corporatiste et progressiste du général Juan Velasco Alvarado dirige le Pérou. De 1972 à 1976, l’Équateur vit avec une junte de militaires nassériens présidée par le général Guillermo Rodriguez Lara. Promoteurs d’un programme « nationaliste, militaire et révolutionnaire », ces officiers, aussi influencés par le phalangisme, s’opposent aux compagnies pétrolières. Juan Velasco Alvarado et son expérience nationaliste sont des références revendiquées et assumées par Hugo Chavez.

3 : On ignore trop souvent en Europe que les jeunes républiques sud-américaines menèrent des politiques d’indifférenciation ethno-culturelle bien souvent reprises par l’ensemble des partis, y compris les plus radicaux. Ainsi, l’intégralisme brésilien – qu’on assimile un peu trop vite à une forme locale de fascisme – célébrait le passé indien du Brésil et encourageait la naissance d’une race brésilienne issue du métissage des différents groupes ethniques présents dans le pays. Pour plus de détails, voir Hélgio Trindade, La tentation fasciste au Brésil dans les années trente, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1988.

4 : in Libération, 5 et 6 décembre 2009.

5 : Yvon Le Bot semble surpris par l’existence d’un islam amérindien. On pourrait y voir une influence de Frithjof Schuon et de sa confrérie soufie hétérodoxe installée aux États-Unis. En fait, même si les conversions restent très minoritaires, de nombreux Mexicains, Indiens, Latinos ou Chicanos, rejoignent l’islam après avoir découvert que l’Ibérie fut l’Al-Andalus pendant au moins sept siècles. Sur ce phénomène, cf. Frédéric Faux, « Les Indiens Chamulas déracinés séduits par l’islam », Le Figaro, 2 janvier 2006.

Ajoutons par ailleurs que l’Amérique du Sud accueille depuis la fin du XIXe siècle des communautés venues du Proche-Orient qui sont appelées « Turcos ». Certains de leurs descendants sont parvenus à la présidence de l’Argentine (Carlos Menem) et de l’Équateur (Abdala Bucaram et Jamil Mahuad Witt). L’un de ces enfants de « Turcos » était le colonel patriote argentin Mohamed Ali Seineldin (1933 – 2009) dont on lira le bel hommage nécrologique de Christian Bouchet, « Seineldin, ce catholique qui se prénommait Mohamed Ali », 23 octobre 2009, sur le site Vox N.R. (http://www.voxnr.com/cc/etranger/EkVyFEpFFukjYmGlgM.shtml).

6 : in Le Monde, 6 et 7 décembre 2009.

7 : Dans le cadre d’un État colombien déliquescent et en prise avec diverses guérillas telles que les marxistes des F.A.R.C. (Forces armées révolutionnaires de Colombie), les guévaristes de l’E.L.N. (Armée de libération nationale), les maoïstes de l’E.P.L. (Armée populaire de libération), les narcotrafiquants et les paramilitaires, une association indienne, le Conseil régional indigène de Cauca, fondée dans les années 1960, crée et organise sa propre force d’autodéfense, le Quintin Lame (Q.L.) ainsi baptisé en mémoire de Manuel Quintin Lame qui œuvra en faveur de la cause autochtone au début du XXe siècle. Bien que suscité et encadré par des Indiens, le Q.L. avait un Noir pour principal chef militaire. Allié aux guérilleros du M.19, un mouvement de gauche nationaliste, il participe en 1986 à une ébauche de guérilla continentale d’inspiration bolivarienne, Batallon America. Le Q.L. qui ne pratiqua jamais le terrorisme se dissout en 1991.

8 : Il faut garder à l’esprit que le Bolivie est le pays qui a connu depuis son indépendance en 1825, le plus grand nombre de coups d’État et de révolutions au monde. Par ailleurs, entre 1825 et 1940, le territoire bolivien s’est rétréci de 2 340 000 km2 à 1 090 000 km2 au profit du Brésil, du Paraguay et du Chili. L’annexion de la province océanique d’Antofagasta par le Chili demeure encore un traumatisme vivace si bien que La Paz persiste à maintenir une marine pour un pays sans littoraux !

• Yvon Le Bot, La grande révolte indienne, Robert Laffont, coll. « Le monde comme il va », 2009, 364 p., 21 €.


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jeudi, 28 janvier 2010

Sobre el disenso como método

Sobre el disenso como método

Alberto Buela (*)

 

 

Disenso.gifLos filósofos como los científicos más que probar teorías, disponen de teorías para explicitar lo implícito en el caso de la filosofía y para ampliar los alcances de la ciencia en el caso de los científicos.

Esta verdad que resulta una verdad a plomo, que cae por su propio peso, que es evidente por sí misma ha sido y es de difícil aceptación pues, en general, se dice que se tienen teorías o se quiere probar una teoría. Lo cual no es correcto.

 

El hecho de darse cuenta, que uno puede disponer de una teoría facilita el trabajo de investigación pues la teoría se transforma allí en un medio de acceso a la verdad y no un fin en sí misma como erróneamente es tomada.

La realidad, los entes para hablar filosóficamente, son la consecuencia del proceso de investigación y las prácticas científicas que vienen a convalidar la teoría. Así, si esa teoría es  verdadera confirma esa realidad, esos entes.

 

La atribución de verdad, de realidad, de coherencia, de consistencia, de adecuación es lo que permite avanzar en el camino del conocimiento. En una palabra, no se avanza justificando teorías sino que se avanza disponiendo de teorías que las prácticas científicas en el caso de la ciencia o las prácticas fenomenológicas en el caso de la filosofía pueden atribuir verdad .

La ciencia, y la filosofía lo es, puede ser pensada en este sentido como un conjunto de representaciones que se manifiestan como teorías (Aristóteles), paradigmas (Kuhn), programas (Lakatos), modelos (Popper), tradiciones (MaIntayre) que se confirman en las prácticas y no meramente en la representación.

 

Nosotros, en nuestro caso, hemos dispuesto de una teoría: La teoría del disenso a partir de la cual intentamos explicar al hombre, el mundo y sus problemas desde una mirada no conformista y alejada del pensamiento único, típico de nuestra época.

El disenso entendido como otro sentido al dado y establecido nos ha permitido crear teoría verdaderamente crítica y no “nominalmente crítica” como ha sucedido en definitiva con la Escuela neomarxista de Frankfurt.

Recuerdo a Conrado Eggers Lan lo enojado que estaba cuando en Estados Unidos lo recibió Marcuse del otro lado de un soberbio escritorio judicial, cómodamente apoltronado y criticando al capitalismo, siendo que era un satisfecho del sistema capitalista como pocos.

La producción de teoría crítica desde el disenso exige un compromiso no solo político sino existencial. Es que el otro para la teoría del disenso no es el del ómnibus, colectivo o subte es aquel que me opugna y disiente y al que “localizo” existencialmente. En este sentido el

disenso rompe el simulacro de la mentalidad ilustrada de “hacer como si tengo en cuenta al otro” por una exigencia civilizada cuando en realidad lo que busco es distanciarme sin que se de cuenta. La filantropía, como alejada ocupación del otro (por ej. con un cheque un filántropo salva su conciencia, aun cuando ese dinero termine en los bolsillos de un sátrapa en compra de armas para matar a quienes se dice ayudar) reemplazó en la modernidad a la caridad que es la ocupación gratuita del otro, pero entendido como singular y concreto. Por ello se habla en el catolicismo de “las caridades concretas” y nuestros viejos padres criollos nos exigían incluso “tocar físicamente” aquel a quien se auxilia.

 

Es sabido que todo método es un camino para llegar a alguna parte, en este sentido el disenso como método no se agota en el fenómeno como la fenomenología sino que además privilegia la preferencia de nosotros mismos.  Parte del acto valorativo como un mentís profundo a la neutralidad metodológica, que es la primera gran falsedad del objetivismo científico, sea el propuesto por el materialismo dialéctico sea el del cientificismo tecnocrático. Rompe con el progresismo del marxismo para quien toda negación lleva en sí una superación progresiva y constante. Por el contrario, el disenso no es omnisciente, pues puede decir “no sé” y así se transforma en un método también del saber popular, que se caracteriza por no negar la existencia de algo que es o existe sino que cuando niega, sólo niega la vigencia de ese algo.

En cuanto a la preferencia de uno mismo siempre se realiza a partir de una situación dada, un locus  histórico, político, económico, social y cultural determinado. En nuestro caso el dado por la ecúmene iberoamericana. Esto obliga a pensar el disenso como un pensamiento situado que tiene como petición de principio el hic Rhodus, hic saltus (aquí está Rodas, aquí hay que bailar) de Hegel al comienzo nomás de su Filosofía del Derecho.

 

Esto nos ha permitido establecer un pensamiento de ruptura con la opinión pública, que hoy no es otra que la opinión publicada.

Este pensamiento de ruptura, o mejor, pensamientos de rupturas, nos ha permitido dar respuestas breves a esa multiplicidad de imágenes truncas que nos brinda la postmodernidad respecto de la vida hoy. A esos  analfabetos culturales locuaces (Fayerabend) que son los periodistas y locutores que hablan de todo sin decir que nada es verdadero o falso o, peor aun, cuando lo hacen siempre se encuentran del lado de la falsedad. Ello es así, porque son simples voceros del pensamiento único y políticamente correcto. De esta forma de ver y pensar las cosas y los problemas que nace desde los grandes gestores culturales (los famosos en cada disciplina) que no buscan otra cosa que la consolidación del estado de cosas tal como está. Es que la realidad tal como se da en todos los órdenes es la que les permitió ser lo que son, y la metafísica enseña que todo ente busca perseverar en su ser.

La ruptura por parte del disidente, en general rebelde y marginado, de este círculo hermenéutico (de interpretación de lo que es) se ha transformado así en una masa compacta e impenetrable pues si se atacan las teorías de los famosos (en filosofía el humanismo, en ciencia el objetivismo, en arte el subjetivismo caprichoso y arbitrario, en religión el ecumenismo de todos por igual, en política el progresismo democrático) sale uno del mundo, queda marginado, alienado, cuando no demonizado.

 

Sin embargo, la única posibilidad que se vislumbra es la creación de teoría crítica a partir del disenso como método que es quien rompe el consenso de los satisfechos del sistema tanto en las sociedades opulentas como en las otras.

 

(*) alberto.buela@gmail.com

vendredi, 22 janvier 2010

Junges Forum 9: Das andere Amerika

LATEINAMERIKA_GK_33200_Brasilienkarte_1519.jpgJunges Forum 9

Das Periodikum Junges Forum wurde 1964 als Themenheftreihe für identitäre Fragen und nonkonformes Denken gegründet. Seit 2004 erscheint es im REGIN-VERLAG mit fortlaufender Numerierung.

2009 feiert das Junge Forum ein Doppeljubiläum: 45jähriges Bestehen und überdies 5jähriges Erscheinen im REGIN-VERLAG!

Pünktlich im März 2009 ist die neue Ausgabe, Nr. 9, mit dem Themenschwerpunkt Lateinamerika erschienen:

Terra incognita – Das andere Amerika

Identitäre Strömungen und Bestrebungen in Lateinamerika



Inhalt:

● Editorial

„Die ‚Bolivarische Revolution‘ von Chávez –
eine Tendenz in ganz Lateinamerika“

von Wolfgang Bendel

„Der Bolivarismus – Südamerikas Weg zu sich selbst?“
von Dominik Schwarzenberger

„Der Integralismus in Brasilien:
Ein Beispiel lateinamerikanischer Identitätsbildung“

von Dominik Schwarzenberger

„Das Denken von Julius Evola in Brasilien“
von Cesar Ranquetat Jr.

„‚Politik ist Metaphysik in Anwendung‘:
Marcos Ghio im Gespräch mit dem JUNGEN FORUM“

Interview mit dem führenden Evola-Übersetzer und -Interpreten der spanischsprachigen Welt
→ [Eine Leseprobe finden Sie hier!]

„Anmerkungen zu Nicolás Gómez Dávila“

von Wolfgang Bendel

„Indiolateinamerika und Eurasien:
Die Säulen des neuen multipolaren Systems“

von Tiberio Graziani
→ [Eine Leseprobe finden Sie hier!]

„Mexiko – Land der Revolution und Gegenrevolution“
von Dominik Schwarzenberger

● JuFo-Kurzberichte und Meldungen zum Zeitgeschehen

● Buchbesprechungen

Die Ausgabe hat 96 Seiten, der Preis der Buchzeitschrift mit Klebebindung beträgt 9,50 Euro.

Stimmen zum Jungen Forum 9:

Iut de Asken, Band 5, Heft 2 (Herbst 2009), S. 42 (Auszug):

„Massenarmut, Regenwaldrodung, Karneval in Rio — sehr viel mehr werden die meisten Europäer mit Südamerika nicht verbinden. Der Subkontinent wirkt wie ein bloßer Wurmfortsatz des ‚Großen Bruders‘ im Norden, der USA, die alle Aufmerksamkeit für jenen Teil der Weltkarte auf sich ziehen. Dabei hat Südamerika ein ganz eigenes Gepräge, hat eigene nationale Kulturen, die sich wiederum durch gesamtkontinentale Gemeinsamkeiten auszeichnen und so eine Latino-Identität schaffen. Und vor allem ist der südamerikanische Kontinent mächtig — oder er könnte es zumindest sein!Junges Forum widmet sich der Terra incognita Lateinamerika; dabei gelingt der Zeitschrift der Spagat zwischen neurechten und traditionalen Ansätzen. Das Junge Forum — das übrigens mit dieser Lateinamerika-Ausgabe 45jähriges Bestehen feiert — ist neben der neurechten Zeitschrift Sezession, der nationalrevolutionären hier & jetzt und dem konservativen Magazin Neue Ordnung das einzige nonkonforme intellektuelle Periodikum von Rang; Schwerpunkte des Jungen Forums sind ketzerische neurechte Denkansätze, integral-tradionale Standpunkte und eurasische Geopolitik. Interessant ist dabei nicht nur, daß die aufgegriffenen Themen international sind, sondern auch die Autoren kommen aus aller Herren Länder und ihre Beiträge werden erstmalig ins Deutsche übersetzt. […]

Die aktuelle Ausgabe der Buchzeitschrift

Hervorstechend ist vor allem der Aufsatz von Tiberio Graziani, einem bekannten italienischen Rechtsintellektuellen und international reputierten Geopolitikexperten. Graziani sagt den bevorstehenden Fall der ‚einzigen Weltmacht‘ USA voraus, die von den Neocons zu einer ‚Geopolitik des Chaos‘ getrieben würden. Die Vereinigten Staaten als eine Macht, die über die Meere gebietet, haben bereits soviel an Einfluß verloren, daß mehrere Latino-Nationen ihre Hochseeflotten ausbauen konnten und enge wirtschaftliche Beziehungen mit Nationen in Eurasien (Rußland, Iran) sowie in Fernost (China) knüpfen konnten. Indiolateinamerika hat das Potential, die USA wenigstens teilweise zu beerben und kann ein zuverlässiger Partner für Eurasien sein. […]“



Leserbrief von G. K. vom 12. Juli 2009:

„[…] das Konzept des neuen Jungen Forums ist geblieben. Es hält dem traditionalen Julius Evola die Treue. Lediglich der Autor Dominik Schwarzenberger erfüllt [deshalb] in Ansätzen meine Erwartungen in Terra incognita – Das andere Amerika. Wahrscheinlich deshalb, weil er sich mit dem Nationalismus in Lateinamerika beschäftigt. Für die Dynamik des Nationalismus am Beispiel Lateinamerikas würde ich Robert Steuckers zustimmen, der treffend analysierte, daß

‚die Lateinamerikaner einen Nationalismus der kontinentalen Befreiung entwickelt haben, der uns als Vorbild dienen könnte. [...] Außer diesem Nationalismus der Befreiung bietet Lateinamerika noch:
1.) einen Nationalismus der Integration für die heterogenen Bevölkerungen;
2.) einen Nationalismus, der den ausländischen Investoren auf lateinamerikanischem Raum ablehnend gegenübersteht;
3.) einen Nationalismus, der auf die vorkoloniale Vergangenheit zurückgreift. Hinsichtlich seiner Prinzipien ist er verwandt mit dem europäischen Kulturnationalismus;
4.) einen Nationalismus, der sich aus dem städtischen, volksnahen Populismus ableitet.
Diese vier theoretischen Pfeiler des kontinentalistischen lateinamerikanischen Nationalismus lassen die konventionelle Spaltung zwischen „Rechten“ und „Linken“ verschwinden. Wenn beide sich nun zusammentäten und die falsche Aufteilung in Rechte und Linke fallenließen, indem sie eine neue Aufteilung ableiten, die diesmal zwischen Gebildeten und Ungebildeten unterscheidet, dann würden sie die Vorherrschaft der spekulierenden und ungebildeten Kaufmannskasten sprengen.‘
Aus diesem lateinamerikanischen Befreiungsnationalismus könnten auch deutsche Nationalisten in ihrer politischen Praxis in Deutschland Schlußfolgerungen ziehen.“

Leseproben zum JuFo 9 gefällig? Klicken Sie bitte hier!

dimanche, 17 janvier 2010

Michel Collon nous parle du Venezuela

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Michel Collon nous parle du Venezuela

Ex: http://unitepopulaire.org

 

J’ai eu le plaisir de me rendre à Annemasse, en France, près de Genève, afin de rencontrer et d’écouter le journaliste belge Michel Collon  qui, dans la lignée de Noam Chomsky et de William Blum, pratique depuis de nombreuses années un journalisme de recherche de la vérité en investiguant sur les nombreux mensonges des médias – Kosovo, Irak, Amérique Latine, Israël…

Michel Collon commence sa conférence par son expérience du Venezuela où il a pu observer que la pauvreté est étonnamment présente dans le pays en dépit du fait que ce dernier est l’un des plus grands producteurs de pétrole du monde depuis plus d’un siècle. Si tant de Vénézuéliens vivent dans des taudis, sans eau, sans électricité, sans ressources… où est parti l’argent ? En direction d’une toute petite élite et au profit de quelques multinationales. Comment cela s’est il produit ? Un certain nombre de mécanismes se sont mis en place qui permettent cela et placent les pays d’Amérique Latine en état de dépendance à l’égard des multinationales d’Amérique du Nord et d’Europe. D’abord au moyen des conquistadors au service de l’Espagne dès le XVIe siècle et jusqu’au  XXIe siècle en passant par le commerce triangulaire, l’esclavage et la doctrine Monroe. Michel Collon décrit ce mécanisme qu’il nomme “les 7 fléaux de l’Amérique Latine” :

 

1. pillage des ressources naturelles (or, pétrole, gaz, agriculture, biodiversité)

2. pillage de la main d’œuvre (travailleurs sous-payés, conditions de travail difficiles, insalubrité, travail dangereux, etc.)

3. assassinat de l’agriculture par l’importation de produits étrangers subventionnés par les USA ou l’EU

4. vente du pays par ses propres élites

5. dette (instrument de chantage incitant par la force aux “réformes” ultralibérales)

6. privatisation (plus de 1000 sociétés publiques privatisées depuis 1989 !)

7. vol de cerveaux (et non fuite) – médecins, techniciens, personnes formées, autant de forces vives du savoir et de l’économie qui ont reçu une excellente formation au pays mais qu’on en fait sortir une fois leur diplôme en poche pour servir des intérêts privés ou étrangers.

 

Ces sept péchés se retrouvent dans d’autres pays du Sud, en Afrique notamment. Michel Collon critique de manière générale la forte migration du Sud vers le Nord qui appauvrit les pays du Sud et amène une pression salariale énorme sur les travailleurs du Nord : il faut une vraie solidarité Nord-Sud qui ne soie pas fondée sur l’exploitation. Sans cela, il est à craindre que le système des multinationales qui mène le monde n’amène à des guerres entre le Nord et le Sud, ainsi qu’à une tiers-mondialisation des pays occidentaux. Michel Collon oppose ces sept fléaux aux “sept péchés capitaux d’Hugo Chavez”, titre de son dernier livre. Ces fléaux ont pour résultat d’amener le pays-cible à une dépendance à l’égard de l’étranger.  Ils ne peuvent se résoudre un par un, mais uniquement comme un tout, afin de briser ces liens malsains et d’acquérir l’indépendance politique et économique de ces nations. C’est  ce qu’un Hugo Chavez au Venezuela ou un Evo Morales en Bolivie ont commencé à faire.

Michel Collon raconte ensuite les événements qui ont amené Hugo Chavez au pouvoir. Après une longue période d’exploitation du Venezuela par ses élites et les multinationales étasuniennes et l’appauvrissement de la population locale, celle-ci à manifesté son mécontentement envers le Président d’alors, Carlos Andres Perez, qui fit réprimer la contestation de manière très brutale – plus de 3000 morts et pratiquement sans aucune mention dans nos médias occidentaux à géométrie, intérêts et intégrité variables... Ces événements ont consommé le divorce entre le peuple et ses élites. Malgré l’échec du coup d’Etat de 1992 de l’armée – dont les troupes et les officiers proviennent des classes populaires – mené par Chavez, ce dernier, une fois libéré en 1994, a gagné les élections présidentielles de 1998 à la surprise générale. A en croire les sondages sur le taux de satisfaction de la population, ce changement fut ressenti comme une bonne chose peur 70% des citoyens.

Une fois au pouvoir, Hugo Chavez, sans grande expérience et héritant malgré lui d’une administration bureaucratique et corrompue, engagea rapidement des réformes fondamentales en faveur de la population :

 

- changer la constitution, la rendre plus démocratique, donner plus de droits aux citoyens, notamment la possibilité de demander un référendum révocatoire à mi-mandat pour les élus ;

- utiliser les revenus du pétrole pour aider le développement et financer les programmes sociaux ;

- faire participer le Venezuela à l’ALBA, une organisation qui a pour but de promouvoir le commerce équitable entre pays d’Amérique Latine ;

- prendre de mesures d’urgence contre la pauvreté ;

- mettre en place de programmes de lutte contre l’analphabétisme et des programmes d’alphabétisation qui ont fait passer l’illettrisme à 0% selon l’UNESCO ;

- améliorer les programmes de santé (opération Milagro pour la vue, etc.)

 

Ces programmes ont des résultats spectaculaires qui ont fortement réduit la pauvreté et apporté la démocratie populaire à tous les niveaux de la société – même si c’est parfois de manière un peu confuse. Bref, l’expérience chaviste est intéressante et nombre d’autres pays du tiers monde s’en inspirent de plus en plus : Bolivie, Equateur, etc. Ceci déplait fortement aux multinationales et aux Etats-Unis, notamment aux immenses  et puissants groupes pétroliers qui n’hésitent pas à influencer les médias et les politiques pour diaboliser le “communiste” Chavez, notamment au moyen de fausses informations, de calomnies et de montages erronés. Le coup d’état de 2002, financé et organisé par la CIA, qui échoua après 48 heures, a révélé de nombreux exemples de manipulation dans les télévisions et les journaux.

Le lien entre le Venezuela et la Palestine est fait par l’histoire de l’industrie du pétrole et des multinationales qui gèrent son exploitation et sa distribution. Michel Collon décrit la doctrine Kissinger qui planifie le contrôle des pays producteurs de pétrole et qui s’appuie sur Israël pour dominer le Moyen-Orient. Dans ce contexte, la Palestine est une épine douloureuse dans le pied de ces stratèges car, par la résistance de la population palestinienne, elle est très dangereuse. La Palestine fait preuve à la fois d’une vraie opposition et d’un vrai sens démocratique qui ennuient fortement les dirigeants des régimes du Moyen-Orient qui sont obligés par leur allégeance envers les Etats Unis et à qui doivent toutefois ménager la rue en soutenant – en paroles seulement – le combat des Palestiniens contre l’occupation israélienne dans les territoires occupés.

Michel Collon revient sur l’image très forte d’Hugo Chavez qui, selon lui, ne bénéficie pas d’un culte de personnalité mais est la manifestation d’une affection sincère du peuple pour son président. Un dirigeant sans son peuple n’est rien ; un peuple sans dirigeant ne peut appliquer les idées qui l’animent ni ne peut arriver à changer la société. Pour conclure, il encouraga à recréer le lien social (lien si cher a Soral, à Livernette et à nous autres d’Unité Populaire) et à la participation populaire dans la politique locale pour forcer les élus à pratiquer enfin la justice sociale. Il rejoint à cet égard les théories de William Blum sur la responsabilité que les citoyens ont de protéger le droit souverain des nations et le droit qu’ils sont à prendre l’initiative d’expériences alternatives au modèle ultralibéral.

Pour plus d’informations, voir l’excellent site : www.michelcollon.info

 

pour Unité Populaire, Piero Falotti

 

un texte de Michel Collon :  La  Bolivie  - et  Ceux  qui  Voudraient  l’Asservir

mardi, 22 décembre 2009

Le monothéisme comme système de pouvoir en Amérique latine

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1999

 

 

Le monothéisme comme système de pouvoir en Amérique latine

 

 

Jacques-Olivier MARTIN

 

Considéré comme le bastion traditionnel du catholicisme, l'Amérique latine est actuellement l'enjeu de luttes d'influence entre différents groupes religieux chrétiens dont le prosélytisme atteint son paroxysme. Vivement encouragés par les dirigeants politiques du continent, le développement des sectes protestantes permet d'assurer le contrôle politique de populations misérables qui constituent le terreau des guérillas anti-américaines et dont quelques prêtres catholiques, adeptes de la Théologie de la Libération ont pris la défense. Particulièrement visés par cette stratégie, les Indiens constituent en effet une menace pour le système car ils associent revendications sociales et défense de leur identité culturelle et religieuse. D'où l'intéret d'une religion associant individualisme, universalisme et soumission à I'ordre établi, valeurs par excellence d'une société soumise à I'hégémonie américaine.

 

Un continent soumis depuis cinq siècles à l'hégémonie européenne, puis américaine

 

Avec l'accession à l'indépendance des anciennes colonies de la couronne d'Espagne, l'Amérique latine connaît tout le contraire d'un processus d'émancipation durant le XIXième siècle. Ses élites politiques, essentiellement espagnoles, ne parviennent pas à contrer les plans de l'Angleterre qui impose le morcellement de l'empire en une kyrielle de petits États. C'est ainsi qu'ils font échouer, en 1839, le projet de Grande-Colombie initié par Simon Bolivar, et font exploser les Provinces-Unies d'Amérique centrale en plusieurs petits États de taille ridicule. Conformément à sa logique de thalassocratie, l'Angleterre empêche ainsi la constitution de toute puissance continentale qui pourrait contester les règles commerciales et financières qu'elle impose facilement à de petits États clients.

 

Les États-Unis, malgré la politique de solidarité panaméricaine annoncée par la doctrine de Monroe datant de 1823, se méfient aussi de l'émergence d'une puissance ibéro-américaine. La création du micro-Etat panaméen en 1903 est la mise en application la plus éloquente de ce principe, les Américains fomentant une révolte contre la Colombie pour obtenir la sécession du Panama, afin de se faire concéder la souveraineté sur le canal par un régime panaméen faible et soumis à l'Oncle Sam.

 

L'éclatement de l'Amérique latine en une vingtaine d'États ouvre pour le continent une ère de chaos et d'anarchie entretenue par les grandes puissances. Des conflits meurtriers opposent ainsi de jeunes nations; tels que la guerre du Pacifique des années 1880, entre le Pérou et la Bolivie d'une part, et le Chili d'autre part. Les dépôts de nitrate du désert d'Atacama suscitaient en effet la convoitise des trois États mais les capitalistes européens ont soutenu financièrement le Chili, vainqueur du conflit, car le gouvernement péruvien avait appliqué une politique spoliatrice à leur égard. La stratégie américaine du Big Stick  (gros bâton) et de la diplomatie du dollar vient concurrencer les Européens, surtout vers la fin du XIXième siècle, lorsque les Etats-Unis chassent les Espagnols de Porto-Rico et de Cuba, îles dans lesquelles ils avaient investi dans les plantations de canne à sucre. En 1901, l'amendement Platt voté par le Sénat transforme Cuba en un protectorat de fait, Haïti et Saint-Domingue subissant le même sort en 1916 et en 1923. Quant à la diplomatie du dollar, elle s'applique aux États plus solides ou plus éloignés de la sphère d'influence américaine.

 

Le sous-développement endémique dont a toujours souffert l'Amérique latine s'explique donc en partie par sa dépendance politique. La composition ethnique des États de la région, héritage de la colonisation espagnole, ne fait qu'aggraver le phénomène car, face à une masse indigène, noire ou métisse, une élite créole affiche un sentiment de supériorité sociale et ne montre guère d'intérêt pour le développement économique. Lorsqu'une mine est exploitée à l'aide de capitaux et d'ingénieurs européens, il est fréquent que la ligne de chemin de fer qui achemine le minerai destiné à l'exportation vers le port ne soit même pas connectée à la ville la plus proche.

 

Eralio%20Gill%20et%20Nicolarapa.jpgLa Révolution mexicaine de 1912 est sans doute la première réaction notable à cette situation de pillage du pays par les capitalistes étrangers et leurs collaborateurs locaux. Le Mexique était en effet dépossédé de ses champs pétrolifères dont la concession était accordée aux compagnies anglo-saxonnes; tandis que lrs terres se concentraient entre les mains de quelques familles au détriment des communautés indiennes. Cette Révolution est l'aboutissement d'un mouvement pour l'émancipation des Indiens et contre le capital étranger, s'accompagnant de la lutte contre le clergé catholique qui est considéré comme le meilleur allié du régime. Le rôle de ce dernier a été déterminant dans les conflits qui ont ponctué l'histoire de l'Amérique latine, surtout au XXième siècle, période de remous et de mutations pour l'Église catholique.

 

L'Église catholique dans la tourmente révolutionnaire.

 

Les sociétés latino-américaines ont longtemps été dominées par la trilogie Evêque-Général-Propriétaire terrien. Cette alliance du sabre et du goupillon est conforme à la définition de la religion, certes restrictive  —mais particulièrement pertinente lorsque l'on analyse le rôle de l'Église catholique sur ce continent—  du sociologue français Pierre Bourdieu. Selon lui, le religieux se caractérise par sa fonction de conservation et de légitimation de l'ordre social. Si les diverses religions polythéistes traditionnelles encore pratiquées à travers le monde ont rarement pour objectif de conquérir et d'influencer le pouvoir, les monothéismes chrétien et musulman ne font quant à eux pas preuve de la même faiblesse, s'appuyant largement sur les régimes politiques en place, quelle que soit leur nature.

 

Le Vatican joue d'ailleurs un rôle direct dans la politique latino-américaine, tel le nonce apostolique négociant la reddition de Noriega à Panama ou le cardinal de Managua qui œuvre à la recomposition politique d'une opposition au gouvernement sandiniste. Si l'Église a constitué la première force d'opposition au régime du général Pinochet, la majorité de la hiérarchie catholique conservatrice du Brésil contribue à la chute du président J. Goulard en 1964 et à l'instauration du gouvernement militaire. En organisant «une marche avec Dieu pour la famille et la liberté»,en mars 1964, avec le financement de la CIA et du patronat, elle assène un coup décisif au régime civil. Son but est en effet de mettre un terme aux réformes sociales entamées par le régime, assimilées à une évolution vers le communisme et soutenues par la minorité réformiste du clergé s'inspirant de Dom Helder Camara.

 

L'Église est aussi au centre des conflits qui ensanglantent l'Amérique centrale depuis des années, où elle torpille le projet réformiste du président Arbenz au Guatemala. Au nom de l'anti-communisme, le Congrès eucharistique réunit 200.000 personnes en 1951dans une croisade pour la «défense de la propriété». Par la suite, le cardinal Casariego restera muet sur les atrocités commises par les juntes au pouvoir à partir de 1954. Quant à la famille Somoza, elle a bénéficié aussi du soutien de l'Église nicaraguéenne, l'archevêque de Managua sacrant, en 1942, la fille du dictateur reine de l'armée avec la couronne de la Vierge de Candelaria.

 

La Théologie de la libération rompt avec l'attitude traditionnelle de l'Église catholique.

 

Le changement d'attitude de l'Église date de la fin des années cinquante, à la suite du choc causé par la révolution cubaine de 1958. Bien avant la convocation du Concile Vatican II, le pape Jean XVIII manifeste en effet la volonté que l'épiscopat latino-américain sorte de son inertie et s'adapte aux réalités du continent, soulignant l'urgence d'une réforme des structures sociales. Selon lui, l'Église doit retrouver l'appui des masses en adoptant un discours différent de celui de l'acceptation des rapports sociaux, idée développée lors du congrès de Medellin de 1968.

 

Le Concile Vatican II développe ainsi plusieurs thèmes devant réconcilier le peuple et son Église, qui doit désormais se considérer comme le «peuple de Dieu». Le rôle du laïc est revalorisé afin de rendre plus active la parti­ci­pa­tion de tous les fidèles aux célébrations liturgiques et à l'enseignement du catéchisme. Les paroisses sont décentralisées pour que des «commu­nautés de base» s'auto-organisent dans le monde rural et dans les bidon­villes. L'intérêt que présentent ces communautés est double: d'une part elles intègrent dans les chants et les rituels certains éléments de la reli­gio­si­té populaire, d'autre part elles sont le lieu où les populations pau­vres dis­cu­tent des problèmes quotidiens avec des animateurs.

 

En Amérique centrale, ces théologiens de la libération sont même à l'origine du développement de plusieurs mouvements révolutionnaires, effectuant un travail de conscientisation des masses et brisant le tabou de l'incompatibilité entre chrétiens et marxistes. Che Guevara est le symbole de cette pensée christo-marxiste qui reconnaît le droit à l'insurrection. En outre, le “Che” fait figure de martyr dans les églises populaires. En disant que la révolution latino-américaine serait invincible quand les chrétiens deviendraient d'authentiques révolutionnaires, il prouvait que ce basculement idéologique de l'Église risquait de déstabiliser des régimes politiques privés de réels soutiens populaires.

 

Au Nicaragua, où les communautés de base diffusent la propagande du front sandiniste, le Père Ernesto Cardenal est converti par les Cubains aux thèses révolutionnaires et prône l'idée que le royaume de Dieu est de ce monde. Les chrétiens seront d'ailleurs représentés dans le gouvernement san­diniste dans lequel ils auront quatre ministres. Au Guatemala, la jeunes­se d'action catholique rurale se rapproche des communautés paysannes in­diennes en révolte dans les années soixante, l'accentuation de la ré­pres­sion militaire contribuant à ce phénomène.

 

C'est au Salvador que la solidarité entre les guérilleros et les chrétiens progressistes est la plus frappante, ces derniers étant plus nombreux que les marxistes dans le mouvement de guérilla. Le réseau des centres de for­ma­tion chrétienne mobilise les paysans salvadoriens, combinant évan­gé­li­sa­tion, alphabétisation, enseignement agricole et éveil socio-politique. Le par­cours de Mgr Romero, l'archevêque de San Salvador constitue presque l'ar­chétype de cette prise de conscience politique de certains hommes d'É­glise. L'élection au siège archiépiscopal de cet évêque conservateur proche de l'Opus Dei avait enchanté les dirigeants du pays, le Vatican l'ayant choisi pour faire contrepoids à son prédécesseur, Mgr Chavez, qualifié d'«ar­che­vê­que rouge». Mais, suite à l'un des nombreux assassinats de prêtres par les militaires survenu en 1977, il rejoint les rangs des révolutionnaires avant de se faire à son tour assassiné. Étant devenu le martyr de la révolution sal­va­dorienne, il est l'un des symboles d'un phénomène qui inquiète de plus en plus le Vatican.

 

La mise à pieds des chrétiens progressistes par Jean-Paul II

 

folklore.jpgLa Théologie de la libération, impulsée par des intellectuels occidentaux et par des prêtres latino-américains venus étudier dans les universités euro­péen­nes, a donc trouvé dans les réalités socio-politiques du continent le ter­reau favorable à son expansion. Dès le début des années 80, Jean-Paul II, pa­pe farouchement anticommuniste, tente cependant de juguler ce mou­ve­ment. En 1984, une “instruction sur quelques aspects de la Théologie de la li­bération” fait le point sur ce phénomène en évitant de le condamner en bloc mais en critiquant certaines de ses dérives. Dans ce document, le car­di­nal Ratzinger, préfet de la congrégation de la foi met en garde contre le ris­que de perversion de l'inspiration évangélique par la philosophie mar­xiste.

 

Par peur de se couper définitivement d'un mouvement dont il espère toujours récupérer les bénéfices, il ne condamne pas ouvertement les prêtres progressistes mais il adresse des critiques régulièrement à ceux qui confondent christianisme et marxisme. C'est ainsi qu'il avait demandé, sans succès, de se retirer aux quatre prêtres membres du gouvernement sandiniste. De même, il entretenait des relations difficiles avec Mgr Romero à qui il reprochait son zèle excessif dans l'action sociale, demandant quand même au président Carter de cesser son aide à une armée salvadorienne “qui ne sait faire qu'une chose: réprimer le peuple et servir les intérêts de l'oligarchie salvadorienne”. Au Nicaragua, alors qu'il célèbre une messe à Managua en 1983, il fait une prière pour les prisonniers du régime mais passe sous silence les crimes des contras.

 

Dans son “instruction sur la liberté chrétienne et la libération” en 1986, le cardinal Ratzinger ne renie pas la préférence de l'Eglise pour les pauvres, le discours du Vatican tentant en fait de s'approprier la théologie de la li­bé­ra­tion mais en aseptisant le discours de ses aspects les plus révolution­nai­res. La seconde stratégie adoptée par Jean-Paul II consiste à nommer systé­matiquement des évêques conservateurs de l'Opus Dei à la tête des diocèses progressistes. En Equateur, il a ainsi contenu l'influence grandis­sante d'une partie du clergé catholique qui militait en faveur de la cause indigène, incarné depuis les années 50 par Mgr Leonidas Proano, sur­nom­mé l'“évêque des Indiens”.

 

Le catholicisme latino-américain subit la concurrence croissante des sectes protestante.

 

L'engagement d'une partie du clergé en faveur des guérillas d'Amérique centrale ou de ceux qui luttent contre les latifundistes en faveur des paysans sans terres au Brésil a généré de nouvelles formes de religiosité convenant mieux aux intérêts des régimes pro-américains de la région. Il s'agit essentiellement d'églises relevant du pentecôtisme (assemblée de Dieu, Eglise de Dieu, de l'Evangile complet, Prince de la paix) ou de diverses variétés du néo-pentecôtisme (Eglise Elim, du Verbe, Club 700 de Pat Robertson ou club PTL). Ces mouvements reçoivent donc une aide importante de leur nation d'origine, les Etats-Unis, où ils sont dirigés par les anticommunistes les plus fanatiques formant l'aile droite du parti républicain.

 

On comprend dès lors pourquoi les oligarchies et les militaires ont favorisé ces sectes protestantes dont l'influence grandit sans cesse auprès des couches populaires les plus misérables. Leur message va dans le sens d'un désengagement vis-à-vis de la sphère publique en prônant une interprétation individualiste du christianisme, centré sur le perfectionnement de l'individu. Comme les protestants européens, ils assèchent la religion qui se réduit à un simple moralisme, fondé sur l'honnêteté, le refus de l'alcoolisme. Ce désintérêt pour le salut collectif se double d'une action efficace menée en direction des populations déshéritées à qui les protestants prodiguent des aides grâce à l'argent venu des Etats-Unis. Le soutien apporté aux victimes du tremblement de terre qui a frappé le Guatemala en 1976 s'est accompagné d'une vaste campagne de conversion, Jerry Faldwell et Pat Robertson venant évangéliser les foules dans les stades de football. La même année, l'Alliance évangélique se range du côté d'un régime qui a massacré entre 100.000 et 200.000 Indiens en prônant le respect des autorités. En 1982, c'est un chrétien conservateur de l'Eglise du Verbe, le général Rios Montt, qui accède au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat. Avec lui, répression et massacres d'Indiens s'accentuent tandis que des hameaux stratégiques poussent comme des champignons. Bâtis sur le modèle des villages stratégiques de la guerre du Viet Nam, ces hameaux ont pour but de déstructurer les communautés indiennes afin de détruire les bases de la guérilla. Les Etats-Unis jouent un rôle actif en fournissant capitaux et experts à l'armée guatémaltèque.

 

Au Salvador, les militaires se servent également des évangélistes pour donner un contenu idéologique à leur action contre-révolutionnaire. Ces sectes protestantes font aussi une percée dans des pays où règne la paix. Au Brésil, ils ont supplanté les adeptes de la Théologie de la libération. Leur succès auprès des pauvres est immense car on estime qu'ils représentent près de 14% des électeurs contre seulement 2% pour les prêtres progressistes. En 1994, ils contribuent à la défaite électorale du candidat de gauche, Lula, qui est assimilé au diable. En constituant un groupe parlementaire évangélique, ils sont ainsi en mesure de négocier des aides pour leur église.

 

Un christianisme de plus en plus négateur de l'identité indienne

 

Les églises protestantes mènent aussi une politique d'éradication du «paganisme» indien avec lequel les catholiques avaient dû composer. Ce syncrétisme indien-chrétien est visible dans toutes les manifestations de la vie religieuse et dans les lieux de culte, telle l'église du village de Mixtèque s'appelant «maison du soleil» et les saints étant appelés les dieux, alors que seul le mot espagnol désigne Dieu. Les rites et les offrandes pratiqués sont d'ailleurs souvent à mi-chemin entre le sacrifice et la prière chrétienne.

 

Chez les Afro-Brésiliens, le catholicisme s'est transformé en une religion magique faite de croyance en des êtres surnaturels, de communication avec les âmes des défunts. Un rôle important est donné à l'interférence des saints dans la vie terrestre, le Dieu ne revêtant pas l'image du Père dominateur et puissant habituel.

 

Les catholiques, qui s'érigent en défenseurs des Indiens, poursuivent aussi leur vieille stratégie d'acculturation, obligeant ainsi les Amazoniens récemment convertis à adopter un mode de vie sédentaire, prélude à leur prolétarisation. Le mythe de Bartolomé de las Casas, fondateur de la pensée indigéniste, illustre l'ambiguité de ce rôle de protecteur, car, selon lui, il n'existait ni Espagnols ni Indiens, mais un seul populus christianus.  La défense des Indiens se limitait donc au domaine social mais se gardait bien d'aborder le problème de l'identité.

 

Le monothéisme latino-américain a donc été le complément indispensable à la domination socio-politique des Indiens dont la renaissance ne pourra se réaliser que par un retour aux sources de leur religion, ce que les révolutionnaires marxistes n'ont jamais compris.

 

Jacques-Olivier MARTIN.

lundi, 21 décembre 2009

Hugo Chavez, del nacionalismo revolucionario al socialismo

chavez-dictador-15.jpgHugo Chávez, del nacionalismo revolucionario al socialismo

Compilación: Carlos Aznárez, 368 páginas, Edición abril 2005 - ISBN 987-1231-00-8

Prólogo por Carlos Aznárez

Hugo Chávez, el nuevo líder del tercer mundo

La Revolución Bolivariana avanza. Cada día que pasa, esa iniciativa antiburocrática que se conocen con el nombre de Misiones, consigue, en el plano interno, un nuevo éxito.

Con Chávez y la gesta bolivariana, se rescataron viejos y nobles valores, ya casi extinguidos para los habitantes del continente. Bolívar salió del bronce y comenzó a cabalgar con su espada en alto.

Pruebas al canto: escuelas bolivarianas para recuperar las ganas de volver a clase y poner palos en la rueda a la deserción. Plan de alfabetización generalizado, que significa un sorpresivo regalo para cualquier país que sufre el mal de ver ciegos a sus hijos. En la Venezuela de hoy, el maestro del Libertador, Simón Rodríguez se sentiría orgulloso. Uno de sus herederos, al mando del país por decisión popular, ha logrado terminar con los iletrados. La gesta abarca un amplio campo: vale para ese niño que el capitalismo salvaje arrojó a la calle, convirtiendo sus infantiles sueños en  la cruel y sórdida aventura de inhalar pedazos de muerte con olor a pegamento. Ni qué decir de la anciana casi centenaria que lloró de alegría al comprobar que por fin podía leer las cartas de sus hijos.

¿Y la salud?. El cambio en ese rubro llegó a todas partes, hasta aquellos recónditos rincones del país donde la gente se moría por no tener la más mínima atención médica ni por supuesto los medicamentos para curar enfermedades tan comunes como la gripe. Plan Barrio Adentro, dijo el Presidente y los barrios, los campos y caminos intransitables se llenaron de médicos cubanos y también de honestos hijos de esa Venezuela que empieza a desperezarse del sueño de la injusticia. Además, se duplicó el presupuesto nacional de salud, algo que parece impensable si lo observamos desde cualquier otro país de la región.

Ley de tierras y reforma agraria en marcha, para acabar con el latifundio, ley de pesca para defender la soberanía marítima de la geografía venezolana y el derecho de los pescadores artesanales a no ser atropellados por las multinacionales.

Petróleo en casa y todo lo que se deriva de su renta, para satisfacer las necesidades de los más golpeados por la crisis. Los de adentro y los de países vecinos, como Cuba, Granada o la propia Argentina, también asediada por las trasnacionales privatizadoras. Petróleo en manos de los trabajadores, que es como decir casi 15 mil gerentes de la mafiocracia a la calle por conspirar contra el país y generar un escenario que en cualquier otra circunstancias hubiera terminado en guerra civil.  Pero Venezuela Bolivariana es parte de un nuevo mundo. Tan posible y alcanzable que, sin derramar sangre ni meter preso a nadie, va logrando poner en vereda al imperialismo, a sus laderos locales y a sus cómplices de las instituciones cipayas latinoamericanas.

Una nación con una Constitución de lujo, escrita por las víctimas de cuarenta años de democracia dictatorial; un pueblo que se organiza barrio por barrio y al que no le temblará el pulso a la hora de defenderse, ya sea por la vía pacífica –como desea el Comandante Chávez-, como por las malas, si tratan de atropellarlo. Unas fuerzas armadas dispuestas a demostrarle a los herederos de esos que en abril del 2002 osaron rebelarse para implantar una republiqueta fascista, que hay coraje suficiente como para respaldar un proceso que como ningún otro los ha hermanado con los que tienen hambre y sed de justicia.

Todo esto y mucho más es lo que refrendó el pueblo venezolano el pasado 31 de octubre en el referéndum. Por primera vez en América Latina y en el mundo, un Presidente puso en juego su título, demostrando a propios y extraños de qué se trata la democracia participativa. Y por supuesto, ganó y dejó a un lado del camino a toda esa oposición extranjerizante que lo ha intentado todo para voltear al comandante bolivariano.

Contra el imperialismo y por el Tercer Mundo

En el plano exterior, es donde el liderazgo de Hugo Chávez ha ido creciendo mes a mes, año a año, desde aquel diciembre del 98 en que llegara al Gobierno. No sólo se ha avanzado en las fraternales relaciones con Cuba, sino que se acentúan los convenios con otros gobiernos del continente, como es el caso del acuerdo estratégico firmado con Lula, en Brasil, o con Néstor Kirchner en Argentina, y muy recientemente con Tabaré Vázquez en Uruguay.

Chávez sabe que se está jugando la gran patriada contra el imperialismo, que desde Washington  vendrán las mayores presiones, y por eso es que acelera el paso para reforzar el campo de las alianzas. Sabe también, que las frontera colombo-venezolana es un terreno más que peligroso en el terreno de las provocaciones. El caso del secuestro del revolucionario colombiano Rodrigo Granda en Caracas, prendió todas las luces rojas, pero sin embargo, la habilidad del gobierno bolivariano al denunciar a EEUU como el gestor de semejante jugarreta, impidió el objetivo guerrerista que impulsaba el mejor ladero de los yanquis en la zona, el paramilitar Alvaro Uribe.

Pero Chávez va más allá de lo imaginable para un Presidente que sólo lleva seis años en el gobierno. Se sabe heredero en vida de Fidel Castro  y como aquel en otro momento histórico, se encarama –por decisión y sabiduría- como líder del Tercer Mundo. Así, visita en plan fraternal distintos países del mundo árabe, de Africa y de Asia, relanza las relaciones con China y convoca desde la India, a construir el socialismo del siglo XXI.

Da pasos efectivos para desentumecer a los países No Alineados, entierra al ALCA y hace nacer al ALBA,  ofrece el abrazo venezolano a los que luchan en todas partes contra el mismo enemigo que acosa a la Revolución Bolivariana, genera acuerdos petroleros para impulsar relaciones con los que menos tienen, compra kalashnikov en Rusia para reequipar a sus Fuerzas Armadas Revolucionarias, y convoca a unirse a trabajadores, indígenas, campesinos, mujeres y jóvenes latinoamericanos en un gran Frente Antiimperialista.

Chávez sabe que está en la mira de los gringos, pero como Fidel ayer y siempre, se pone al frente de los condenados de la tierra y va para adelante, no en una huida prefabricada, sino como única fórmula para no ser derrotados. No habla jamás de construcción personal, sino de proyecto colectivo. Recuerda siempre que o nos unimos todos o nos hundimos todos. Predica con el ejemplo. Está seguro de que esta batalla que viene es de “Patria o Muerte” y está  -junto con los pueblos del continente que interpretan su mensaje- dispuesto a vencer.

http://www.madres.org/editorial/colecciones/territorios/territorios.asp

mercredi, 16 décembre 2009

Abel Posse y la policia del pensamiento

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Abel Posse y la policía del pensamiento

 

Alberto Buela (*)

 

El nombramiento de Abelardo Parentini, alias Abel Posse,  como ministro de educación de la ciudad de Buenos Aires puso en funcionamiento una vez más a la policía del pensamiento de lo política y culturalmente correcto.

Saltaron como leche hervida en primer lugar el jefe del gabinete nacional, equivalente al primer ministro en Europa, quien en el mayor diario de la clase media argentina, La Nación, escribió: Posse miente y lo hace adrede. Tergiversa, oculta, engaña. Con lenguaje pomposo y edulcorado, intenta una y otra vez la prédica autoritaria”(11-12-09). También el senador de la ciudad de Buenos Aires por “la colectividad”, Daniel Firmus, como un nuevo Catón afirmó: Su trayectoria en defensa de la dictadura militar, sus declaraciones contra los derechos humanos y su intolerancia con los docentes. lo hace inepto para el cargo.  El ignoto ministro de educación de la Nación, un tal Sileoni(en dos años nunca apareció su nombre en los diarios) afirmó: tiene un pensamiento anacrónico situado a la derecha. Claudio Pressman, legislador radical dijo: es un apologista de la dictadura militar. Finalmente los gremios, no los dieciséis de educadores que hay en la Capital Federal pero sí tres o cuatro afirman: que no puede ser ministro de educación quien llama cobardes a los que defienden la educación. Nenna, ahora legislador de la ciudad y antes sindicalista de Ctera afirmó: Fue funcionario de la dictadura militar. A partir de estas acusaciones los medios de comunicación se sumaron a la intriga, preguntándole al propio interesado como era su relación con la Dictadura militar y cosas por el estilo. Y si bien no quedó ninguna acusación pendiente, Posse tuvo que responder y eso ya es grave, porque tuvo que responder por lo que no es. Y este es el mecanismo perverso de la policía del pensamiento: Nos obliga a responder por lo que no somos.

De estas reacciones algunas más virulentas que otras podemos sumar una veintena más. Pero para muestra alcanza con este botón.

 

Cualquier persona con dos dedos de frente no puede creer ni de lejos lo que se dice de Posse. Estas son mentiras a designio, como confesó Sarmiento cuando escribió el Facundo contra Rosas.

Es que Posse es un escritor y ensayista reconocido como brillante, por amigos y enemigos, tanto en nuestro medio como en el exterior, y además él por sí es un representante genuino de aquello que se llamó en el siglo XVIII, la República de las Letras, hombres que tenían trompada libre para decir lo que querían sin ser molestados por el poder.

A Posse, hablando en criollo, no se le pueden tocar el culo ni con una caña y no es un estulto para cometer los errores y deslices como dicen que cometió. El tema es que Posse piensa distinto, diferente a lo que piensan los ideólogos de la educación (la FLACSO e tutti li quanti) quienes son los grandes responsables desde la restauración democrática (1983) para acá del fracaso más absoluto y rotundo en la educación de los niños y jóvenes de Argentina.[1]

El es un pensador alternativo, no conformista que encuentra las razones de las sinrazones que pasan desapercibidas para la mayoría de los llamados intelectuales.

 

Los policías del pensamiento son antes que nada pseudos intelectuales orgánicos del sistema democrático de partidos, de la denominada partidocracia. Último eslabón en la decadencia democrática. Su reacción es siempre producto de la defensa de sus intereses económicos y profesionales, nunca el bien común y ni por asomo el bien del otro, del próximo, del prójimo, de conciudadano, del vecino.

 

Los policías del pensamiento reaccionan demonizando de oficio a todo aquel que ose inmiscuirse en algunos de los ámbitos de sus intereses profesionales. En el caso de la educación la policía del pensamiento funciona de una manera solidaria, monolítica y completa.

Solidaria porque convergen ante una irrupción como la de Posse (un pato en el gallinero diría Castellani)  sin distinción de banderías políticas, de liberales a marxistas. Monolítica porque lo hacen desde los gremios de ordenanzas hasta el de los investigadores y completa porque lo agraden a quien irrumpió por todos los costados, aspectos y matices de su personalidad y de su historia personal y profesional, hasta destruirlo por completo.

Este tarea de demolición de los policías del pensamiento nunca deja heridos siempre muertos, obviamente muertos intelectuales, que sino los pueden matar, los corrompen.

 

El caso emblemático de funcionamiento de la policía del pensamiento dentro de la educación argentina fue el de Osvaldo Magnasco(1864-1920) ministro de educación de Roca y creador del proyecto de enseñanza secundaria en la Argentina moderna, a quien el diario La Nación le negó hasta su aviso fúnebre porque tuvo la osadía de confrontar intelectualmente con Mitre con motivo de su traducción de la Divina Comedia. [2] Su figura ha sido silenciada hasta nuestros días.

 

Hace un par de años la CGT me propuso en forma manuscrita y con la firma del secretario general para ser director de la Biblioteca Nacional, al mencionarlo públicamente el secretario de cultura Di Tella, fueron, al otro día, miembros de “la colectividad” a decirle a Moyano que yo no era peronista sino de extrema derecha. Un día después el director nacional de música, también paisano, me llamó para decirme que si bajaba las pretensiones podían ubicarme en otro cargo, pues el de director ya estaba, por ellos, pensado para otro.

Quiere decir que si les permitía actuar a piacere y hacer sus planes dejaba de ser de extrema derecha para volver a ser peronista, y además rentado.

Así actúa la policía del pensamiento.

 

Hace tres meses lo echaron al excelente y honesto profesor Moreno como director del Archivo Nacional porque se negó a firmar un crédito para poder decidir sin trabas por 21 millones de pesos cuando con un poco más de 100.000 dólares se arreglaba el problema del Archivo. Claro está, los policías del pensamiento siempre tienen funcionarios ejecutores a mano como en este caso el Secretario de Interior Marcio Barbosa  o el mismo ministro conocido desde hace años como “el valijero de Mércuri”, quienes prontamente liquidan al disidente (y a mi que lo defendì).

También así actúa la policía del pensamiento. 

 

Ante la policía del pensamiento la mejor defensa es llevar a cabo políticas públicas abiertas y transparentes, pues la claridad, la luz, la transparencia, la honestidad son la mejor defensa ante el juego de las logias y los poderes indirectos a los que sirve la policía del pensamiento, pues estos poderes actúan de forma tal que la decisión se toma antes que la deliberación, y es por ello que los ideólogos de la educación tienen como metodología la realización de congresos donde se lleva a cabo la parodia de la deliberación, el simulacro de deliberar, pues en dichos congresos siempre las decisiones se toman antes.

Repetimos, la única posibilidad de desarmar este mecanismo perverso es actuar públicamente con claridad de pensamiento y acción, pues a la mentira sistemática solo la verdad dicha en forma clara y precisa se opone.

 

 

(*) arkegueta, aprendiz constante, mejor que filósofo

aberto.buela@gmail.com



[1] Los integrantes del grupo "Bremen" que tenemos 49 años en el sistema educativo, conocemos a esos paladines del "relativismo vacío", que vaciaron de contenidos a la educación, que alguna vez fue orgullo y ejemplo para el mundo.(Jorge Jurado, educador)

“Comparto plenamente las aseveraciones sobre la mafia educativa de los alcahuetes de la pedagogía vernácula, conducidas desde ese antro que es la Flacso. Podemos citar muchos nombres de esa entente, como ser: Filmus, Sileoni, Oporto, Tedesco, Puiggros, etc. Que desde 1984  hasta la fecha vienen destruyendo la educación copiando y mal, ideas desdeñadas en otras regiones del orbe, chupándole las medias a cuanto organismo internacional sugiere fórmulas para mejorar la educación”.(Ricardo Micheli, educador)

[2] Se sabe que Mitre no era descendiente de italianos sino de macedonios, mitrovski era su apellido, que nació en Montevideo y su padre no hablaba una sola palabra en italiano y muy mal es castellano. De modo que su traducción es ad sensu. Al respecto existe una anécdota que dice que en una ocasión la va a visitar Lucio V. Mansilla, quien le pregunta: ¿qué está haciendo General?. Ya lo ve m´hijo, he dejado la espada y he tomado la pluma para traducir la Divina Comedia del Dante. A lo que respondió el chispeante Masilla: Hace muy bien General, hay que joderlos a estos gringos.

dimanche, 29 novembre 2009

La clave, la funcion que EE.UU. da a sus bases en Colombia

La clave, la función que EE.UU. da a sus bases en Colombia

Los documentos del Pentágono se han ocultado para difundir sólo algunas reacciones. Chávez habla de guerra, Brasil propone un monitoreo internacional de la frontera, que Uribe se comprometa a limitar en Colombia a la Fuerza Aérea norteamericana… son distracciones intencionales del problema.

Los objetivos que persigue USA en Colombia están en “Estrategia suramericana. Libro Blanco, Comando de Movilidad Aérea (AMC)”, que se publicó en la página oficial del Comando Sur, y en un documento que el Departamento de la Fuerza Aérea envió al Congreso estadounidense. (1) No puede haber dudas sobre ellos.

En ese informe de la Fuerza Aérea de Estados Unidos se afirma:


La base militar de Palanquero en Colombia “garantiza la oportunidad para conducir operaciones… por toda América del Sur”. Palanquero “nos da una oportunidad única para las operaciones de espectro completo en una subregión crítica en nuestro hemisferio, donde la seguridad y estabilidad están bajo amenaza constante de las insurgencias … (y) los gobiernos anti-estadounidenses… “. “Su ubicación central está dentro del alcance de las áreas de operaciones… en la región… La intención es… mejorar la capacidad de EE.UU. para responder rápidamente a una crisis y asegurar el acceso regional y la presencia estadounidense… Palanquero ayuda con la misión de movilidad porque garantiza el acceso a todo el continente de Sudamérica con la excepción del Cabo de Hornos…”… “… también incrementará nuestra capacidad para conducir operaciones de Inteligencia, Espionaje y Reconocimiento … y aumentará nuestras capacidades de realizar una guerra expedita.”

Estos objetivos regionales se encuadran en su estrategia de imperio global. “El Secretario de la Defensa (Donald Rumsfeld) postuló entonces (2002) que Estados Unidos debería sostener su proceso de transformación militar a partir de la premisa de que las guerras del Siglo XXI requerirían un incremento en las operaciones económicas, diplomáticas, financieras, policiacas e inteligencia, al igual que en operaciones militares abiertas y encubiertas;… la formación de alianzas donde la misión a llevar a cabo debe ser la que en última instancia determine la formación de la misma; el desarrollo de acciones preventivas, llevando la guerra hasta donde se encuentre el enemigo; llevar a la percepción del enemigo que Estados Unidos está dispuesto a utilizar cualquier medio o fin para derrotarlo…; la importancia que juegan las operaciones de tierra y el incremento en las campañas aéreas; y finalmente, informar al país lo que Estados Unidos hace.” (2)

Siguiendo esa política informada, Estados Unidos realiza sus operaciones de espectro completo en Sudamérica. La instalación de siete bases en Colombia; la negociación de bases en Panamá; la campaña de desprestigio contra el presidente Chávez; el apoyo diplomático, económico, militar, mediático a los golpistas de Venezuela, Bolivia, Nicaragua, Honduras; el financiamiento a los partidos opositores en los países del ALBA; el bloqueo e intento de desestabilización a Cuba; la participación en golpes de estado que blanquea después con elecciones manipuladas, como estaba planificado en Venezuela en el golpe del 2002 y se prepara ahora en Honduras; la infiltración de paramilitares colombianos en Venezuela; la alianza con políticos narcoparamilitares…

Esta finalidad evidente es denunciada con fuerza por determinados gobiernos latinoamericanos.
El presidente Chavéz es muy claro. Las bases representan una amenaza para toda la región y directamente para Venezuela. “Esas son bases de inteligencia, en primer lugar de espionaje, desde las cuales se van a planificar invasiones, bombardeos, se van a planificar actos de guerra en nuestras propias narices, ellos van a planificar aquí, al lado, cómo bombardearían Caracas, cómo lanzarían sus bombas sobre puntos neurálgicos venezolanos, sobre las refinerías, sobre las líneas de transmisión eléctricas (…) sobre la represa del Guri, sobre los puestos de mando de la Fuerza Armada, ellos van a planificar la manera cómo aspirarían a neutralizar nuestros aviones de combate”, advirtió y llamó a militares y civiles a prepararse para una guerra.

El presidente Evo Morales rechaza las bases del imperio en Colombia porque dice son para controlar, derribar gobiernos democráticos y saquear los recursos naturales de Latinoamérica. En Bolivia las reservas para 150 años de gas, de hierro para 85 años y quizás el litio. Ante el peligro Morales ordenó la compra de armas en Rusia.

El presidente Daniel Ortega de Nicaragua sostiene que las bases son enclaves de guerra que amenazan a todos los pueblos del continente. Recordó que la norteamericana en Palmerola, Honduras, les sirvió para hacerle la guerra a Nicaragua en los años 80, la base que usaron para el secuestro del presidente Manuel Zelaya.

Fidel Castro escribe que el acuerdo firmado por Uribe equivale a la anexión de Colombia a Estados Unidos, es una amenaza para los países de Centro y Sudamérica y pretende enviar a los colombianos a luchar contra sus hermanos bolivarianos y del ALBA.

Ecuador y Brasil en cambio no consideran los documentos oficiales norteamericanos.

El Parlamento de Ecuador rechaza las bases pero débilmente pide a USA la garantía de no utilizar sus fuerzas contra otras naciones de la región. Su ministro de defensa, titular del Consejo de Defensa de Unasur, quiere que este organismo insista en pedir una cumbre con Obama para que explique la presencia de sus tropas en las siete bases.

El presidente de Brasil declara que confía en la palabra de Uribe y Obama si queda garantizado que las operaciones de las bases son para cuidar sólo problemas internos de Colombia.

Otros gobiernos regionales más bien prefieren guardar silencio.

La gente que maneja el poder en Estados Unidos sabe que la crisis estructural del capitalismo significará el derrumbe del orden actual y se prepara para controlar en su provecho los recursos de la Tierra. Las siete bases son parte de ese objetivo.

Pero la historia no se detiene y hay gobiernos y pueblos dispuestos a oponerse, como lo hacen hoy fuera de la región los iraquíes, afganos, pakistaníes, palestinos, iraníes, para construir de otro modo el mundo.

Rómulo Pardo Silva

Notas
1 Programa de Construcción Militar. Año Fiscal 2010. Presupuesto. Datos de Justificación entregados al Congreso. Mayo 2009. Ver Eva Golinger http://www.centrodealerta.org/documentos_desclasificados/traduccion_del_documento_de.pdf
2 Ver Alejandro Torres Rivera http://www.rebelion.org/noticia.php?id=95210

Extraído de Mal Publicados.

~ por LaBanderaNegra en Noviembre 18, 2009.

samedi, 21 novembre 2009

Pentagon-Weissbuch: Der "Narco-Krieg in Kolumbien" zielt auf ganz Südamerika

colombiaUSbase.jpgPentagon-Weißbuch: Der »Narco-Krieg in Kolumbien« zielt auf ganz Südamerika

F. William Engdahl / http://info.kopp-verlag.de/

Bislang war die starke US-Militärpräsenz in Kolumbien strikt auf Einsätze gegen Drogeanbau und -handel beschränkt, soll jetzt aber zu einer Ausgangsbasis für Luftangriffe auf ganz Lateinamerika ausgebaut werden. Daran zeigt sich, dass die Bemühungen der Regierungen von Venezuela, Bolivien und Ecuador um engere regionale Wirtschaftskooperation unabhängig von den Vereinigten Staaten zu einem ernsthaften Problem für die Hegemonie der USA genau in dem Teil der Welt wird, den sie seit der Proklamation der Monroe-Doktrin im Jahr 1823 als ihre »Einflusssphäre« betrachten. Immer mehr Länder in der Region lehnen die Anwesenheit der USA als imperiale Dominanz ab und suchen nach Alternativen. Die verstärkte Militärpräsenz in Kolumbien ist ein bedrohliches Anzeichen dafür, dass die USA nun Druck machen wollen.

In einem Dokument, das die US Air Force im Mai 2009 dem amerikanischen Kongress übermittelt hat, versteckt sich eine Erklärung, wonach das Pentagon derzeit die militärische Präsenz auf dem Flugplatz Palanquero in Kolumbien ausbaut, und zwar, wie es in dem offiziellen Dokument heißt, »zum Zweck der Durchführung von Full-Spectrum-Operationen in ganz Südamerika …«.

Full Spectrum Dominance ist die offizielle Strategie des Pentagon, die Welt zu beherrschen und nicht zuzulassen, dass irgendwo ein Gegner erwächst. 2002 hat US-Präsident George Bush im Rahmen des Kriegs gegen den Terror erklärt, zur offiziellen US-Strategie (National Security Strategy of the United States) – inoffiziell »Bush-Doktrin« genannt – gehörten in Zukunft auch »Präventivkriege«, um jede Möglichkeit auszuschalten, die Dominanz der USA als alleiniger Supermacht herauszufordern. Gemäß dieser radikal neuen Präventiv-Doktrin kann gegen feindliche Staaten eingeschritten werden, bevor diese angreifen können, selbst dann, wenn diese gar keinen unmittelbaren Angriff planen. Die Doktrin von 2002 bleibt auch unter Obama offizielle Strategie der USA.

Der Ausbau des US-Luftwaffenstützpunkts im kolumbianischen Palanquero für »Full-Spectrum-Operationen« bedeutet einen klaren Verstoß gegen eine eindeutige Vereinbarung zwischen den Regierungen Kolumbiens und der USA, wonach der Stützpunkt ausschließlich für Einsätze zur Drogenbekämpfung innerhalb Kolumbiens genutzt werden sollte. Demnach dient der »Plan Columbia« nur als fadenscheiniger Deckmantel für die amerikanische Militärpräsenz in Südamerika, die sich gegen Venezuela und andere potenzielle Gegner richtet.

Beide Regierungen haben öffentlich erklärt, die militärische Vereinbarung beziehe sich nur auf Maßnahmen zur Drogen- und Terrorbekämpfung auf kolumbianischem Territorium. Obwohl Präsident Uribe wiederholt betont hat, das Militärabkommen mit den USA wirke sich nicht auf die angrenzenden Staaten aus, herrscht in der Region Misstrauen über die wahren Ziele der Vereinbarung.

Im Dokument der US Air Force wird der Zweck deutlich ausgesprochen: Die USA solle in die Lage versetzt werden, »Full-Spectrum-Operationen in einer wichtigen Region unserer Hemisphäre durchzuführen, in der Sicherheit und Stabilität ständig durch mit Drogengeldern finanzierte terroristische Aufstände … und antiamerikanische Regierungen bedroht sind …« (Hervorhebung durch den Autor – W.E.)

 

Die USA zielen auf Regierungen der ALBA-Mitgliedsstaaten

Das Militärabkommen zwischen Washington und Kolumbien ermöglicht den Zugang zu und die Nutzung von sieben militärischen Einrichtungen in Palanquero, Malambo, Tolemaida, Larandia, Apíay, Cartagena und Málaga. Darüber hinaus ist laut Vereinbarung »im Bedarfsfall der Zugang zu und die Nutzung von allen anderen Einrichtungen und Standorten« in ganz Kolumbien uneingeschränkt möglich. Kolumbien hat dem amerikanischen Militär- und Zivilpersonal, Mitarbeiter privater Militär- und Sicherheitsdienstleister eingeschlossen, vollständige Immunität vor Strafverfolgung in Kolumbien zugesichert. Durch die Klausel, wonach die USA berechtigt sind, alle Einrichtungen im ganzen Land – selbst kommerzielle Flughäfen – zu militärischen Zwecken zu nutzen, wird Kolumbien offiziell zum Satellitenstaat der USA.

Das Dokument der US Air Force unterstreicht die Wichtigkeit des Militärstützpunkts in Palanquero und rechtfertigt die Summe von 46 Millionen Dollar, die der Kongress im Haushalt 2010 für den Ausbau des Flugplatzes und der dazugehörigen Infrastruktur auf dem Stützpunkt bewilligt hat. Der Stützpunkt wird dadurch zu einer sogenannten US Cooperative Security Location (CSL). »Die Einrichtung einer Cooperative Security Location (CSL) in Palanquero dient der Theatre Posture Strategy der COCOM (Command Combatant) und stellt unsere Ernsthaftigkeit unter Beweis. Die Entwicklung bietet eine einmalige Gelegenheit, umfassende Operationen in einer kritischen Teilregion unserer Hemisphäre durchzuführen, in der Sicherheit und Stabilität ständig durch mit Drogengeldern finanzierte Aufstände, antiamerikanische Regierungen, weit verbreitete Armut und wiederkehrende Naturkatastrophen bedroht sind.« (Hervorhebung durch den Autor – W.E.)

Angesichts wiederholter Äußerungen des US-Außen- und Verteidigungsministeriums gegen Venezuela und Bolivien – Länder, in denen demokratisch gewählte Regierungen bemüht sind, eine Wirtschaftspolitik durchzusetzen, die eine faire Nutzung der Rohstoffe, besonders im Bereich Energie, gewährleistet – besteht kein Zweifel, welche Regierungen in Südamerika mit dem Begriff »antiamerikanisch« gemeint sind.

Im April dieses Jahres haben die Staats- und Regierungschefs von Bolivien, Kuba, der Dominikanischen Republik, Honduras, Nicaragua und Venezuela, allesamt Mitgliedsländer der ALBA (Bolivarianische Allianz für die Völker unseres Amerika), die US-Politik in einer gemeinsamen Erklärung kritisiert. Dort hieß es u.a.: »Was wir zurzeit erleben, ist eine weltweite systemische und strukturelle Wirtschaftskrise und keine normale zyklische Krise. Es ist ein Irrtum zu glauben, diese Krise könne durch die Injektion von Steuergeldern und mithilfe einiger regulatorischer Maßnahmen gemeistert werden. Das Finanzsystem ist in der Krise, weil der Wert der Finanzpapiere sechs Mal höher ist als der Wert aller realen Güter und Dienstleistungen, die auf der Welt produziert und erbracht werden. Hier geht es nicht um ein Versagen der ›Regulierung des Systems‹, hier zeigt sich vielmehr ein Aspekt des kapitalistischen Systems, die Spekulation mit allen Gütern und Werten, um maximalen Profit herauszuschlagen.«

In der Erklärung der ALBA heißt es weiter: »Die Länder Lateinamerikas und der Karibik sind dabei, eigene Institutionen aufzubauen …, um den Prozess der gesellschaftlichen, wirtschaftlichen und kulturellen Umgestaltung zu vertiefen, der unsere Souveränität festigen wird … Um den schweren Auswirkungen der weltweiten Wirtschaftskrise zu begegnen, haben die ALBA-TCP-Länder innovative gestalterische Maßnahmen ergriffen mit dem Ziel, echte Alternativen zu der zerrütteten internationalen Wirtschaftsordnung zu entwickeln, anstatt diese gescheiterten Institutionen weiter zu stärken. Darum haben wir das Einheitliche System Regionalen Ausgleichs, SUCRE, ins Leben gerufen, das eine einheitliche Verrechnungseinheit, eine einheitliche Verrechnungsstelle und ein einheitliches Reservesystem umfasst. Gleichzeitig fördern wir den Aufbau großer Unternehmen in den Mitgliedsländern, die unseren Völkern dienen, und führen Mechanismen für einen gerechten Handel untereinander ein, bei denen die absurde Logik des ungebremsten Wettbewerbs nicht mehr gilt.«

Weiterhin wird die Entscheidung der G20-Staaten scharf kritisiert, die Vollmachten des Internationalen Währungsfonds zu erweitern: »Wir stellen die Entscheidung der G20 infrage, den Betrag, der dem Internationalen Währungsfonds zur Verfügung gestellt wird, in einer Zeit zu verdreifachen, in der vielmehr der Aufbau einer neuen Weltwirtschaftsordnung notwendig ist, die eine vollkommene Umgestaltung von IWF, Weltbank und der Welthandelsorganisation einschließt, d.h. den Institutionen, deren neoliberale Politik der Bedingungen maßgeblich zur weltweiten Wirtschaftskrise beigetragen hat.«

Die wiederholten aggressiven Erklärungen des Außen- und Verteidigungsministeriums der USA und des US-Kongresses gegen Venezuela, Bolivien und auch Ecuador zeigen, dass Washington die ALBA-Mitgliedsländer als »ständige Bedrohung« ansieht. Ein Land als »antiamerikanisch« einzustufen, heißt, es zum Feind der Vereinigten Staaten zu erklären. In diesem Licht ist es offensichtlich, dass das Militärabkommen mit Kolumbien in Reaktion auf eine Region geschlossen wird, in der es nach Ansicht der USA heutzutage von »Feinden« wimmelt.

 

Sonntag, 15.11.2009

Kategorie: Geostrategie, Politik

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mercredi, 04 novembre 2009

Trece poetas argentinos y un homenaje a Ezra Pound

Trece poetas argentinos y un homenaje a Ezra Pound

“ARGENTARIUM”, UNA ANTOLOGIA BILINGÜE DE LOS POEMAS CORTOS DEL ESCRITOR

En 1885, en una cabaña de Idaho, en la norteamerica profunda, nacía un bebé de nombre Ezra y de apellido Pound. A poco de crecer, Ezra fue expulsado por conductas indecorosas como ayudante universitario, emigró a Europa y desde allí fue el padre maldito de la poesía norteamericana contemporánea, promotor e influjo de las vanguardias literarias en el mundo. Hoy el sello Ediciones en Danza le rinde tributo con “Argentarium”.

El título corresponde a un libro bilingüe que, bajo la mirada atenta del poeta Jorge Aulicino, reúne las traducciones que 13 poetas argentinos de distintas generaciones hicieron sobre la obra de Pound a lo largo del último siglo. Desde la versión que en 1946 Rodolfo Wilcock publicó sobre La Primavera, hasta los recientes trabajos de Ezequiel Zaidenwerg. Los créditos de las traducciones no están debajo de cada uno de los 47 poemas incluidos, sino al terminar el libro. El fin buscado es el de exaltar la obra poética y poner en segundo plano la intervención de los traductores.

Esta decisión produce un segundo efecto, curioso. Porque si, efectivamente, una voz homogénea parece recorrer los textos, hay una segunda voz que, si bien prudente, por momentos emerge del Pound universal: es la voz de un Pound rioplatense.


A pesar de su presencia intermitente, el uso del voceo, la incorporación de términos coloquiales o locales como “chicos” en vez de “niños”, y hasta la decisión que Aulicino toma al elegir -con todo lo que connota en estas tierras- la palabra “asado” para referirse a la carne asada al horno en el poema Versos gnómicos, son rasgos que diferencian a “Argentarium” de cualquier otra antología del poeta en lengua castellana. Decisiones que, cuando se toman, armonizan con la idea que el propio Pound tenía de la traducción: traducir lenguas, épocas, situaciones culturales, generar textos autónomos respecto de los originales e, incluso, a veces, rubricarlos con la firma del traductor.

Cuenta Javier Cófreces, poeta y director de Ediciones en Danza, que hacía más de 20 años que no se publicaban libros con traducciones argentinas de Pound. La decisión de “Argentarium” es, en cierto modo, una toma de posición en el campo intelectual.

Pound es un padre incómodo para la literatura norteamericana y para la poesía contemporánea en general. “Está claro que su genio y figura resultan más conocidos por los escándalos políticos, que por la lectura profunda y minuciosa de su obra” opina Cófreces.

“Argentarium” comienza con las traducciones que ya habían sido publicadas. Son los trabajos de Alfredo Weiss, Rodolfo Wilcock, Carlos Viola Soto, Marcelo Covian, E.L. Revol, Jorge Perednik y Gerardo Gambolini.

A continuación aparecen las traducciones inéditas hasta el momento. Son las de Jorge Aulicino, Jorge Fondebrider, Javier Cófreces-Matías Mercuri, Jonio González, Ezequiel Zaidenwerg y Silvia Camerotto.

En uno y otro caso, la mitad de los poemas elegidos por traductores y poetas, corresponden a “Lustra”, un libro en que Pound experimenta cabalmente con la utilización del verso libre. Una práctica que marcó a fuego los últimos cien años de poesía.

Gabriel Reches

Extraído de Clarín.

~ por LaBanderaNegra en Octubre 22, 2009.

dimanche, 01 novembre 2009

El socialismo del siglo XXI en su contexto historico

El socialismo del siglo XXI en su contexto histórico

Introducción

La victoria electoral de gobiernos de centro-izquierda en al menos tres países de América Latina y la búsqueda de una nueva identidad ideológica con que justificar su poder, ha conducido a ideólogos y gobernantes a abrazar la idea de que representan una nueva versión del socialismo, propia del siglo XXI. Destacados escritores, académicos y portavoces de estos gobiernos celebran una variante totalmente nueva del socialismo, completamente distinta de lo que llaman el fallido socialismo del siglo XX, es decir, el socialismo de estilo soviético. Los defensores y publicistas del socialismo del siglo XXI aseguran que se trata de un nuevo modelo político-económico, basado en lo que ellos consideran una ruptura radical tanto con el neoliberalismo de libre mercado de los gobiernos precedentes, como con la anterior versión estatista del socialismo, encarnada por la antigua Unión Soviética, China y Cuba.

En este trabajo procederemos a examinar las diferentes críticas planteadas por el nuevo socialismo tanto al neoliberalismo como al socialismo del siglo XX, la autenticidad de sus afirmaciones de novedad y originalidad, y realizaremos un análisis crítico de su desempeño real.


La crítica del neoliberalismo

El aumento del número de gobiernos que se adscriben al socialismo del siglo XXI fue resultado de la crisis y desaparición de los gobiernos neoliberales que dominaban América Latina desde mediados de la década de 1970 hasta finales de la década de 1990. Su desaparición se vio acelerada por una serie de levantamientos populares que impulsaron el ascenso de gobiernos de centro-izquierda con programas de rechazo de las doctrinas socioeconómicas neoliberales y la promesa de cambios fundamentales a favor de las grandes mayorías. Si bien existen importantes diferencias programáticas entre los diferentes gobiernos de este grupo, todos comparten una crítica común a seis características de las políticas neoliberales:

(1) rechazan la idea de que el mercado deba tener prioridad para el Estado y dominar a éste, es decir, que la lógica de la clase capitalista de maximización del beneficio deba dar forma a las políticas públicas. El colapso del capitalismo de mercado en la recesión de 2000-2002 y el empobrecimiento masivo desacreditaron la doctrina de los mercados racionales, a medida que crecían las quiebras empresariales y bancarias, que la clase media perdía sus ahorros, y las calles y plazas se llenaban de obreros y campesinos desempleados;

(2) los gobiernos del socialismo del siglo XXI condenan la desregulación de la economía que condujo al auge de los especuladores en detrimento del capitalismo productivo. Bajo la égida de los dirigentes neoliberales, la legislación reglamentaria adoptada desde la Gran Depresión fue derogada y en su lugar las políticas de control de capitales y la supervisión financiera se suspendieron en favor de un sistema de autorregulación, en el que los agentes del mercado establecieron sus propias normas, lo que condujo, según sus críticos, a la especulación, las estafas financieras y el saqueo de las tesorerías públicas y privadas;

(3) el predominio de las finanzas sobre la producción es la pieza central del discurso anticapitalista de los gobiernos del socialismo del siglo XXI. Hay implícita una diferenciación entre el mal capitalismo, que obtiene riquezas sin producir bienes, y el buen capitalismo que supuestamente produce valor de utilidad social;

(4) relacionada con esta crítica global del neoliberalismo, hay una crítica concreta de la reducción de las barreras arancelarias, la privatización de empresas públicas por debajo de su valor real de mercado, la desnacionalización de la propiedad de los recursos estratégicos, y el crecimiento masivo de la desigualdad;

(5) el socialismo del siglo XXI asegura que los gobiernos neoliberales entregaron las palancas de la economía a banqueros privados y extranjeros (como el FMI) que impusieron medidas deflacionarias en lugar de reflotar la economía a través de transfusiones de gasto público. Los dirigentes políticos de centro-izquierda utilizan esta crítica del neoliberalismo y la promesa implícita de una ruptura futura decisiva con el capitalismo neoliberal, sin comprometerse a una ruptura concreta con el capitalismo de otras variedades;

(6) mientras que la crítica de los gobiernos de centro-izquierda atrajo a las clases populares, su rechazo al socialismo del siglo XX iba dirigido a la clase media y a tranquilizar a las clases productivas (empresarios), asegurando que no iban a invadir la propiedad privada en su conjunto.

Crítica al socialismo del siglo XX

En una especie de acto de equilibrio político a su oposición al neoliberalismo, los defensores del socialismo del siglo XXI también se distancian de lo que denominan socialismo del siglo XX. En parte como una táctica política para desarmar o neutralizar a los numerosos y poderosos críticos de los gobiernos socialistas del pasado, en parte como afirmación de un socialismo en sintonía con los tiempos, el socialismo del siglo XXI hace la siguiente crítica del anterior socialismo, a la vez que pone de relieve sus diferencias con el mismo:

(1) el socialismo del pasado estaba dominado por una burocracia de mano dura, que realizaba una mala asignación de recursos y ahogaba la innovación y la elección personal;

(2) el viejo socialismo era profundamente antidemocrático, tanto en la forma de gobierno, como en la organización de elecciones y el Estado de partido único. La represión de los derechos civiles y de todo tipo de mercado forma parte de la narrativa del socialismo del siglo XXI;

(3) el socialismo del siglo XXI relaciona la democracia como sistema con la vía electoral al poder o la alternancia en el gobierno; condena los cambios de gobierno producidos por la lucha armada, y especialmente los movimientos guerrilleros, aunque los tres gobiernos adscritos al socialismo del siglo XXI llegaron al poder mediante elecciones que siguieron a levantamientos populares;

(4) uno de los principales argumentos de los gobiernos del socialismo del siglo XXI es que en el pasado, los socialistas no tenían en cuenta las especificidades de cada país. Concretamente, destacan las diferencias en materia racial, étnica, geográfica, cultural, de tradiciones y práctica histórica, etc. que ahora son tenidas en cuenta en la definición de socialismo del siglo XXI;

(5) en relación con el punto anterior, el socialismo del siglo XXI hace hincapié en la nueva configuración global de poder del presente siglo, que da forma a las políticas y potencialidades del nuevo socialismo. Entre los nuevos factores citan la desaparición de la antigua URSS y la conversión de China al capitalismo; el descenso relativo de una economía mundial centrada en EE.UU.; el crecimiento de Asia, especialmente China; la emergencia de iniciativas regionales promovidas por Venezuela; el aumento de los gobiernos de centro-izquierda en toda América Latina, y unos mercados diversificados, en Asia, en América Latina, Oriente Próximo y otros lugares;

(6) los gobiernos del socialismo del siglo XXI afirman que la nueva configuración de la sociedad y el Estado no es una copia de otros Estados socialistas, pasados o presentes. Es casi como si cada medida, política o institución fuese un diseño del actual régimen. La originalidad o novedad es un argumento que permite reforzar la legitimidad del régimen ante las críticas externas e internas de la derecha anticomunista, y permite también descartar las críticas de fondo de la izquierda;

(7) los gobiernos del socialismo del siglo XXI hacen hincapié en el hecho de que el liderazgo no tiene vínculos pasados o presentes con el comunismo, y en el caso de Bolivia y Ecuador rechazan abiertamente el marxismo como instrumento de análisis o como base de formulación de políticas. La excepción es el presidente Hugo Chávez, cuya ideología es una mezcla de marxismo y nacionalismo vinculado al pensamiento de Simón Bolívar. Tanto Rafael Correa como Evo Morales evitan las divisiones de clase, y les contraponen la revolución ciudadana contra una oligarquía de partidos corrupta, en el caso del primero, y las comunidades indígenas andinas culturalmente oprimidas contra una oligarquía “europea”.

Crítica de los gobiernos socialistas del siglo XXI

Si bien los gobiernos del socialismo del siglo XXI afirman, más o menos claramente, lo que no son y lo que rechazan del pasado, a izquierda como a derecha, a la vez que plantean en términos generales lo que son, sus prácticas, políticas y configuraciones institucionales arrojan serias dudas sobre sus pretensiones revolucionarias, su originalidad y su capacidad para satisfacer las expectativas de su electorado popular.

Aunque una serie de ideólogos, líderes políticos y publicistas se refieran a sí mismos como socialistas del siglo XXI, hay entre ellos una gran variedad de diferencias en la teoría y la práctica. Un examen crítico de las experiencias de cada uno de los países pondrá de relieve tanto las diferencias entre los gobiernos como la validez de sus pretensiones de originalidad.

Venezuela: la cuna del socialismo del siglo XXI

El presidente Hugo Chávez ha sido el primer y principal defensor y practicante de socialismo del siglo XXI. Aunque otros presidentes y publicistas de América Latina, América del Norte y Europa se hayan subido a este carro, no hay una práctica uniforme que coincida con la retórica pública.

En muchos sentidos, el discurso del presidente Chávez y las políticas del gobierno venezolano definen los límites radicales del socialismo del siglo XXI, tanto en términos de su política exterior, que desafía las políticas de guerra de Washington, como en términos de las reformas internas de tipo socioeconómico. Sin embargo, aunque el modelo venezolano de socialismo del siglo XXI tiene rasgos innovadores y novedosos, tiene también fuertes semejanzas con las reformas de anteriores regímenes populistas-radicales de América Latina y Europa que configuraron estados de bienestar.

La novedad más llamativa y rasgo más original de la versión venezolana del socialismo del siglo XXI es la fuerte mezcla de nacionalismo histórico bolivariano, marxismo del siglo XX y populismo latinoamericano. La concepción del nuevo socialismo que tiene el presidente Chávez tiene su origen intelectual y se legitima en una escrupulosa lectura de los escritos, los discursos y las acciones de Simón Bolívar, padre fundador de la independencia de Venezuela en el siglo XIX. La concepción de una ruptura profunda con las potencias imperiales, y su dependencia del apoyo de las masas en contra de las élites nacionales poco fiables capaces de vender al país para defender sus privilegios está profundamente arraigada en sus lecturas de la ascensión y caída de Simón Bolívar. Sin pretextar una identificación entre Bolívar y marxismo, el presidente insiste en el carácter endógeno y las raíces nacionales de su ideología y su práctica. Si bien apoya a la revolución cubana y mantiene una estrecha relación con Fidel Castro, es evidente que no hace ningún esfuerzo por asimilar o copiar el modelo cubano, aunque adapte a la realidad venezolana determinadas características de sus organizaciones de masas.

Su práctica económica incluye la nacionalización y la expropiación (con indemnización) de amplios sectores de la industria del petróleo; la nacionalización de empresas clave sobre la base de consideraciones políticas pragmáticas, entre otras los conflictos entre trabajadores y capital (sectores del acero, cemento, telecomunicaciones); y la búsqueda de una mayor seguridad alimentaria (reforma agraria). Su programa político incluye la formación de un partido socialista de masas que compita en el marco de un sistema pluripartidista, y la convocatoria de referéndums libres y abiertos para asegurar las reformas constitucionales. La novedad consiste en el fomento del autogobierno local, mediante la formación de consejos comunales no partidistas, basados en los barrios, con el fin de evitar el peso muerto de una burocracia ineficiente, hostil y corrupta. El objetivo de Chávez parece ser el de la sustitución de unas políticas electorales “representativas”, dirigidas por la clase política profesional, por un sistema de democracia directa basado en la autogestión en fábricas y barrios. En términos de política social, se ha financiado una gran cantidad de programas destinados a elevar el nivel de vida del 60% de la población, que incluye a la clase obrera, los trabajadores autónomos, los pobres, los campesinos y las mujeres cabeza de familia. Estas reformas incluyen la atención médica y la educación hasta la universidad, ambas con carácter universal y gratuito. Asimismo, la contratación de más de 20.000 médicos, dentistas y técnicos cubanos, y un programa masivo que abarca la construcción de clínicas, hospitales y unidades móviles que circulan por todo el interior del país y prioriza los vecindarios de bajos ingresos, ignorados por los anteriores gobiernos capitalistas privados y los médicos privados. El régimen de Chávez ha construido y financiado una amplia red de supermercados de gestión pública que venden alimentos y artículos domésticos a precios subvencionados a las familias de bajos ingresos. En materia de política exterior, el presidente Chávez se ha opuesto sistemáticamente a las guerras de EE.UU. en Oriente Próximo y Asia Meridional, y a toda la justificación de las guerras imperiales basada en la doctrina de la Guerra contra el terrorismo.

¿Qué hay de nuevo en el socialismo del siglo XXI venezolano?

Varias preguntas surgen en relación con la versión venezolana de socialismo del siglo XXI: primera, ¿es realmente socialista o, mejor aún, representa una ruptura con el socialismo del siglo XX en todas sus variantes?; segunda: ¿cuál es el “equilibrio” entre los rasgos capitalistas anteriores y actuales de la economía, y las reformas socialistas introducidas durante el decenio de Chávez?; tercera, ¿en qué medida los cambios sociales han reducido las desigualdades y proporcionan una mayor seguridad a la masa de la población en este período de transición?

Hoy Venezuela es una economía mixta, con un sector privado que sigue siendo predominante en bancos, agricultura, comercio y comercio exterior. La propiedad estatal ha crecido, y las prioridades sociales nacionales dictan la asignación de los recursos petroleros. Si bien la economía mixta de Venezuela se asemeja a las economías de la primera época posterior a la Segunda Guerra Mundial en Europa, hay una diferencia clave: el Estado posee el sector de exportación más lucrativo y la principal fuente de ingresos de divisas.

Aunque el gobierno ha incrementado el gasto social en magnitudes comparables o superiores a algunos de los primeros gobiernos socialdemócratas, no ha reducido la gran concentración de la riqueza ni los ingresos de las clases altas por medio de altos tipos impositivos progresivos, como en Escandinavia y otros lugares. Las desigualdades siguen siendo mucho mayores que las que existían en siglo XX, y son comparables a las restantes sociedades latinoamericanas de hoy. Además, los niveles medio-alto y alto de la burocracia estatal, especialmente en el sector del petróleo e industrias afines, tienen niveles de remuneración que son comparables a sus homólogos capitalistas, como sucedió con las industrias nacionalizadas en Gran Bretaña y Francia.

La autogestión de las empresas públicas, una idea relativamente nueva en Venezuela, ha ido más allá de los límites de los programas de coparticipación socialdemócrata aplicados en Alemania, y se limita a menos de media docena de grandes empresas, muy lejos de las extensas redes a escala nacional existentes en la Yugoslavia socialista entre los años 1940 y 1980.

Las propuestas de reforma agraria del régimen, aunque radicales en su intención y promovidas por la fuerza por el presidente Chávez, no han podido cambiar la relación entre los trabajadores agrícolas, los campesinos y los grandes terratenientes. Cuando se han hecho progresos en la distribución de la tierra, la burocracia gubernamental no ha proporcionado a los beneficiarios de la reforma los servicios de extensión, financiación, infraestructuras y seguridad.

La Guardia Nacional, por acción u omisión, no ha conseguido poner fin a los asesinatos de dirigentes y defensores de la reforma agraria a manos de pistoleros a sueldo de los terratenientes. A finales de 2009, hay más de 200 asesinatos de campesinos sin resolver.

Mientras que los publicistas de socialismo del siglo XXI han hecho hincapié en las nacionalizaciones de las empresas de petróleo de los anteriores propietarios, no dan cuenta del creciente número de nuevas empresas conjuntas establecidas con compañías transnacionales de China, Rusia, Irán y la Unión Europea. En otras palabras, mientras que el papel de algunas transnacionales de EE.UU. ha disminuido, la inversión de capital extranjero en los sectores de la minería y el petróleo se ha incrementado, especialmente en los extensos yacimientos del Orinoco. Aunque el cambio de socios de inversión en el ámbito del petróleo reduce la vulnerabilidad estratégica de Venezuela a las presiones de EE.UU., no por ello se potencia el carácter socialista de la economía. Las empresas conjuntas añaden peso al argumento de que la economía basada en empresas de propiedad público-privada se aproxima al modelo de la socialdemocracia de mediados del siglo XX.

El aspecto más cuestionable de la autoafirmación de Venezuela en el socialismo es su ininterrumpida dependencia de un único producto –el petróleo– en un 70% de sus ingresos de exportación, y su dependencia de un mercado único –Estados Unidos–, un socio comercial abiertamente hostil y desestabilizador. Los esfuerzos del gobierno venezolano por diversificar sus socios comerciales adquieren mayor urgencia tras el pacto militar de Obama con el presidente colombiano Álvaro Uribe, de instalación en siete bases militares. Igualmente amenazador para la base de masas de la vía de Chávez al socialismo es la altísima tasa de delincuencia basada en el crecimiento de un lumpenproletariado, y en sus vínculos con el narcotráfico colombiano y funcionarios civiles y militares. En muchos barrios populares, los delincuentes compiten con los líderes de los consejos comunales por la hegemonía, utilizando los disturbios y la violencia para ejercer su dominio. La ineficacia del Ministerio del Interior y de la policía, y la falta de una estrecha relación de trabajo con las organizaciones de barrio representan una seria debilidad en la movilización de la sociedad civil, y marcan una limitación en la eficacia del movimiento de los consejos comunales.

Las importantes reformas introducidas por el gobierno de Chávez y la original síntesis de anticolonialismo de emancipación bolivariano con el marxismo y el antiimperialismo marcan una ruptura con las prácticas neoliberales predominantes generalizadas en América Latina en el cuarto de siglo anterior, que siguen vigentes en numerosos gobiernos contemporáneos de otro signo.

Lo qué es dudoso, sin embargo, es si todos estos cambios equivalen a una nueva versión del socialismo, dado el predominio de las relaciones de propiedad capitalista en los sectores estratégicos de la economía, y las desigualdades de clase persistentes tanto en el sector público y privado.

Sin embargo, se debe tener en cuenta que el socialismo no es un concepto estático, sino un proceso continuo, y que la mayor parte de las medidas recientes tienden a ampliar el poder popular en las fábricas y los barrios.

Ecuador

En Ecuador, el presidente Correa ha adoptado la retórica del socialismo del siglo XXI y ha ganado credibilidad con varias de sus iniciativas de política exterior, entre otras la terminación del contrato de arrendamiento a EE.UU. de la base militar de Manta, el cuestionamiento de una parte de la deuda externa contraída por los gobiernos anteriores, la crítica de las incursiones transfronterizas de Colombia y el asalto militar de un campamento clandestino de la guerrilla colombiana, así como su crítica a los tratados de libre comercio con EE.UU. y su apoyo al programa de integración regional de Venezuela, el ALBA (Alternativa Bolivariana para las Américas). Numerosos medios, entre otros el New York Times, el Financial Times y periodistas de izquierda, del Norte y el Sur, han calificado al presidente Correa como parte de una “nueva ola de presidentes izquierdistas.”

En cuanto a los asuntos de política interna, la pretensión del presidente Correa de ser miembro fundador del socialismo del siglo XXI se basa en su crítica de los partidos de derecha tradicionales y de la oligarquía. En otras palabras, su socialismo se define por aquellos a los que se opone, más que por ningún cambio social estructural.

Sus principales logros nacionales giran en torno a su denuncia de los principales partidos electorales, su apoyo y el liderazgo del movimiento ciudadano, y su éxito en el derrocamiento del gobierno derechista respaldado por EE.UU. de Lucio Gutiérrez, su convocatoria de una Asamblea Constituyente, y la redacción de una nueva constitución. Estas transformaciones jurídicas y políticas definen el límite exterior del radicalismo de Correa y conforman las bases sustantivas de su pretensión de ser un socialismo del siglo XXI. Si bien estas decisiones de política exterior y estos cambios políticos nacionales, especialmente si se observan en el contexto de un aumento de los gastos sociales durante sus primeros tres años de mandato, permiten calificar al gobierno ecuatoriano como de centro-izquierda, no son suficientes o no equivalen a un programa socialista, en particular al observarlos en una matriz estructural socioeconómica más amplia.

Crítica del socialismo del siglo XXI ecuatoriano

La diferencia más notable respecto a cualquier reivindicación creíble del socialismo es la persistencia y la expansión de la propiedad privada capitalista extranjera de los recursos estratégicos minerales y energéticos: el 57 por ciento del petróleo ecuatoriano lo producen transnacionales extranjeras. Se han firmado o renovado contratos de gran escala y largo plazo que garantizan el control mayoritario por parte de empresas transnacionales de los sectores que proporcionan la mayor parte de los ingresos por exportaciones. Y lo que es peor, Correa ha reprimido y rechazado violentamente las reclamaciones de larga data de las comunidades indígenas amazónicas y andinas que viven y trabajan en las tierras otorgadas a las transnacionales mineras. Al rechazar las negociaciones, Correa ha descalificado a los cuatro grandes movimientos indígenas y sus aliados ecologistas tildándolos poco menos que de ser un puñado de elementos atrasados, si no algo peor. La contaminación de las aguas, el aire y la tierra, que produce graves enfermedades y muertes, por las compañías petroleras extranjeras ha quedado demostrado en los tribunales de EE.UU., donde Texaco se enfrenta a una denuncia que puede costarle millones de dólares. A pesar de las sentencias judiciales adversas, Correa ha continuado su esfuerzo para hacer de la explotación minera de exportación el elemento central de su estrategia de desarrollo.

A la vez que ha atacado vigorosamente a la clase capitalista agroexportadora de la costa, centrada en Guayaquil, Correa ha apoyado decididamente y subvencionado a los capitalistas de Quito (zona andina). Su retórica antioligarquíca no es ciertamente una retórica anticapitalista, como su respaldo del socialismo del siglo XXI pudiera indicar.

El éxito del presidente Correa en la creación de un movimiento electoral ciudadano de masas se mide por sus impresionantes victorias electorales, que le han asegurando mayorías presidenciales en competencia multipartidista, y de más del 70 por ciento en las elecciones constitucionales. A pesar de su popularidad, el respaldo popular de Correa se basa principalmente en concesiones a corto plazo, en forma de aumentos salariales y concesión de créditos a la pequeña empresa, medidas que no son sostenibles en esta fase de comienzos de la recesión mundial. La concesión de monopolios de telecomunicaciones a empresas privadas, su oposición a la reforma agraria, y las restricciones a los movimientos huelguistas, aunque no han provocado problemas sistémicos han producido un número creciente de huelgas y protestas. Más importante aún, el fortalecimiento capitalista, sobre todo de propiedad extranjera, del control estratégico de la banca; la exportación comercial; y los sectores mineros, reducen las pretensiones de socialismo del siglo XXI a un ejercicio meramente simbólico, retórico. Lo que es evidente es que la base del nuevo socialismo se basa en decisiones de política exterior (susceptibles de ser revertidas), en lugar hacerlo en cambios en las relaciones de clase, la propiedad y el poder popular. El socialismo del siglo XXI, en el caso de Ecuador, aparece como una forma conveniente de combinar unas acciones innovadoras de política exterior con una estrategia de desarrollo neoliberal de modernización. Por otra parte, las medidas radicales iniciales no se oponen a un posterior retroceso conservador, como se evidencia en el cuestionamiento de la deuda externa, que causó una explosión prematura de alegría por parte de la izquierda, y un posterior regreso a los pagos completos de la deuda.

El socialismo boliviano: capital blanco, trabajo indio

El mayor contraste entre el socialismo del siglo XX y el del XXI se observa entre el régimen actual de Evo Morales (2005-) y la presidencia de corta duración Juan José Torres (1970-1971).

Mientras que el primero ha invitado, abierta y públicamente, a las compañías transnacionales de los cinco continentes a explotar el gas, el petróleo, el cobre, el hierro, el litio, el zinc, el estaño, el oro, la plata y una larga lista de otros minerales; en el siglo, el corto gobierno de Torres nacionalizó y expropió las empresas capitalistas nacionales y extranjeras. Mientras que en la actualidad se han repatriado miles de millones de beneficios durante y después del boom de los productos básicos, en tiempos de Torres, el control estatal sobre los flujos de capital y el comercio exterior limitó la descapitalización del país. A la vez que Evo Morales ofrece cientos de millones en préstamos, subvenciones a la exportación e incentivos fiscales a los exportadores agrícolas más ricos, y expulsa de las grandes propiedades a los ocupantes indígenas sin tierra, en la presidencia de Torres se fomentó la toma de tierras, como medio de profundizar las políticas de reforma agraria. Hay una abundancia de datos socioeconómicos que demuestran que las políticas socialistas emprendidas durante la presidencia de Torres son diametralmente opuestas a las políticas sociales liberales practicadas por el régimen de Morales. En las secciones siguientes se destacan las principales políticas sociales y liberales del régimen de Morales, a fin de evaluar el verdadero significado del autoproclamado socialismo del siglo XXI en Bolivia.

Los cambios sociales

En sus primeros cinco años en el poder (2005-2009), el gobierno de Evo Morales ha llevado a cabo numerosos cambios sociales. La cuestión es si estos cambios equivalen a alguna de las definiciones más generosas de socialismo, o incluso a medidas de transición conducentes al socialismo en un futuro cercano o lejano, dado el alcance y la profundidad de las políticas económicas liberales adoptadas.

Morales ha implementado cambios sociopolíticos en nueve ámbitos. El cambio interno más significativo es en el ámbito político, cultural y de derechos jurídicos de los pueblos indígenas. El régimen ha reconocido derecho de autogobierno a los municipios indígenas, ha reconocido y promovido el bilingüismo en los asuntos locales y la educación, y ha dado rango nacional a las celebraciones de religiosas y festivas indígenas, a la vez que promueve la persecución de los que violen o vulneren los derechos civiles de los indígenas.

Con Morales, el Estado ha aumentado ligeramente su cuota de ingresos provenientes de las empresas conjuntas establecidas con corporaciones transnacionales, ha aumentado el precio del gas vendido a Brasil y Argentina, y también el porcentaje del ingreso destinado al gobierno estatal por encima y en detrimento de los gobiernos provinciales. Dados los precios récord de las exportaciones agrícolas y mineras de Bolivia entre 2005 y 2008, los municipios locales aumentaron su flujo de ingresos, si bien en realidad las inversiones en los sectores productivos y de servicios se han retrasado a causa de obstáculos burocráticos.

Morales autorizó aumentos sustanciales del salario mínimo y los salarios en general, con lo que ha mejorado marginalmente las condiciones de vida. Los aumentos, sin embargo, estaban muy por debajo de las promesas electorales de Morales de duplicar el salario mínimo, y ciertamente no son equiparables a los beneficios extraordinarios obtenidos como resultado del auge de las materias primas.

El juicio abierto a funcionarios locales y al gobernador provincial de Pando, así como a los terroristas de derecha, por el ataque y asesinato de activistas indígenas ha puesto fin a la impunidad de las agresiones contra los ciudadanos indígenas.

El éxito del que más satisfecho está el gobierno es la acumulación de reservas de divisas por un monto de 6.000 millones de dólares, en lugar de las anteriores de 2.000 millones; la disciplina fiscal y el control estricto del gasto social; y una balanza de pagos favorable. En este sentido, las prácticas de Morales han estado más en consonancia con el FMI que con nada remotamente parecido a las prácticas expansivas de los gobiernos socialistas y socialdemócratas.

Triplicar las reservas ante una continuidad de los niveles de pobreza del 60 por ciento de la población indígena, en su mayoría rural, es una política nueva para cualquier gobierno que se pretenda socialista. Ni siquiera otros países capitalistas contemporáneos de América del Norte y la Unión Europea han sido tan ortodoxos como el régimen político revolucionario de Morales.

Morales ha promovido las organizaciones sindicales y sobre todo ha evitado la represión de los movimientos mineros y movimientos campesinos, pero al mismo tiempo ha cooptado a sus dirigentes, disminuyendo así el número de huelgas y demandas colectivas independientes, a pesar de las persistentes desigualdades sociales. De hecho, una mayor tolerancia va acompañada por una relación corporativista creciente entre el régimen y los sectores populares de la sociedad civil.

La estrategia económica del gobierno se basa en una triple alianza entre las transnacionales agroindustriales y de minerales, los capitalistas de las pequeñas y medianas empresas, y los movimientos indígena y sindical. Morales ha invertido millones de dólares en subvencionar a las denominadas cooperativas, que son en realidad propiedades privadas de minas de pequeño y mediano tamaño que explotan el trabajo asalariado con remuneraciones iguales o inferiores al salario normal de los mineros de las grandes explotaciones.

Los principales cambios se dan en su política exterior y en la retórica internacional. Morales se ha alineado con Venezuela en apoyo a Cuba, se ha incorporado a ALBA, ha desarrollado los lazos con Irán, y, sobre todo, se ha opuesto a la política de EE.UU. en varias áreas importantes. Asimismo, se opone al embargo de este país contra Cuba, a sus siete bases militares en Colombia, al golpe de Estado en Honduras y al levantamiento de las preferencias arancelarias. Igualmente importante, Bolivia ha puesto fin a la presencia de la Drug Enforcement Agency (DEA), organismo oficial estadounidense de lucha contra la droga, ha reducido algunas de las actividades de la US Agency for International Development (AID) por subvencionar a organizaciones sociopolíticas de derecha, y realizar actividades de desestabilización. Morales se ha pronunciado enérgicamente contra las guerras de EE.UU. en Afganistán e Irak, ha condenado los ataques de Israel contra los palestinos, y se ha manifestado firme partidario de la no-intervención, salvo en el caso de Haití, donde Bolivia sigue enviando tropas.

Crítica del socialismo del siglo XXI boliviano

El aspecto más llamativo de la política económica boliviana es el mayor volumen y alcance de las inversiones de empresas transnacionales extranjeras en capital de extracción. Cerca de un centenar de transnacionales explotan en la actualidad los minerales de Bolivia y sus recursos energéticos, en condiciones muy lucrativas, dados los bajos salarios y las pocas regulaciones ambientales. Por otra parte, en un discurso leído en Madrid, en septiembre de 2009, Morales invitó a una audiencia de élite de banqueros e inversores a invertir en Bolivia, siempre y cuando no intervinieran en la política interna y estuvieran dispuestos a aceptar la propiedad conjunta. Con independencia de los resultados de estas estrategias de explotación minera basada en el capital extranjero –que en la actualidad no son muy alentadores–, el esquema da un toque peculiar a este socialismo del siglo XXI: la sustitución del proletariado y los campesinos por los ejecutivos extranjeros y los tecnócratas locales es una novedad en la practica del socialismo de cualquier siglo, y está más adecuadamente asociada con el capitalismo de libre mercado.

De acuerdo con las políticas de Morales de puertas abiertas al capital minero, el gobierno ha fortalecido y subvencionado generosamente y otorgado préstamos a bajo interés al sector agroindustrial, incluso en aquellas provincias, como la Media Luna, donde la agroindustria ha apoyado a grupos de extrema derecha para desestabilizar el régimen. La voluntad de Morales de pasar por alto la hostilidad política de la elite agroindustrial, y de financiar su expansión es un claro indicio de la alta prioridad que da al crecimiento capitalista ortodoxo por encima de cualquier preocupación por el desarrollo de un polo alternativo en torno a los campesinos y los trabajadores agrarios sin tierra.

Una visita a las zonas rurales y los barrios urbanos confirma los informes publicados acerca de la naturaleza inmutable de las desigualdades de clase. Las cien familias más ricas de Santa Cruz siguen poseyendo más del 80 por ciento de las tierras fértiles, y más del 80 por ciento de los campesinos y los indígenas rurales están por debajo del umbral de pobreza. La propiedad de las minas, el comercio mayorista y minorista, la banca y el crédito continúan concentrados en una oligarquía que en los últimos años ha diversificado su cartera en otros sectores económicos, creando así una clase dirigente más integrada y con una mayor vinculación con los actores del capitalismo mundial.

Morales ha cumplido su promesa de proteger y fortalecer a la élite económica multisectorial tradicional, pero también ha sumado y promovido a recién llegados, privados y burocráticos, sobre todo altos ejecutivos extranjeros y altos funcionarios, muy bien pagados, que dirigen las empresas conjuntas.

Aunque la mayoría de los socialistas de cualquier siglo estarían de acuerdo en que los grandes propietarios no son los mejores fundamentos posibles para una transición socialista, Morales se ha apoyado y ha promovido la producción agraria destinada a la exportación en lugar de la agricultura familiar de producción local de alimentos. Peor aún, las condiciones de vida de los trabajadores agrícolas apenas ha mejorado, y, en un caso extremo, algunos miles de indígenas seguían siendo explotados como mano de obra esclava tres años después de la llegada de Morales al poder. La dura explotación de los trabajadores agrícolas es una preocupación menor que el aumento de la productividad, las exportaciones y los ingresos del Estado. Si bien se ha aprobado una legislación laboral que facilita la actividad sindical, ésta no se aplica en el campo, sobre todo en las provincias de la Media Luna, donde los inspectores laborales evitan enfrentarse con las asociaciones de propietarios, bien afianzadas. Las ocupaciones de tierras por algunos trabajadores rurales sin tierra han sido denunciadas por el gobierno. Los movimientos de base que presionan por una reforma agraria en extensas fincas infracultivadas han sido decididamente rechazados por el gobierno, que viola con ello sus propias declaraciones que sólo las granjas cultivadas no serían expropiadas.

Dado el énfasis del gobierno en los aspectos cultural y político de su versión de socialismo del siglo XXI, no es sorprendente que se hayan dedicado más tiempo y más recursos a la celebración de fiestas, cantos y danzas indígenas que a la expropiación y distribución de tierras fértiles a la masa de indígenas desnutridos.

El esfuerzo del régimen para desviar la atención de la reforma agraria, mediante la solución de instalar a los indígenas sin tierra en las tierras públicas tropicales alejadas ha sido un desastre. Este plan de colonización, organizado por el llamado Instituto de Reforma Agraria, arrojó a los indígenas del altiplano a unas tierras asoladas por las enfermedades y sin preparación de la tierra, sin las herramientas, las semillas y los fertilizantes necesarios, e incluso sin viviendas. Huelga decir que en menos de dos semanas, los indígenas exigieron su transporte de vuelta a sus pobres aldeas, que resultaban mejores en comparación que las zonas infestadas de malaria de aquellos remotos asentamientos improvisados. Para compensar la falta de un amplio programa de redistribución de la tierra, Evo Morales de vez en cuando organiza, con pompa, ceremonia y mucha publicidad, regalos de tractores a los agricultores medianos y pequeños, en lo que es más un acto de clientelismo político que no parte de un movimiento social transformación.

Los dos aspectos más llamativos de la estrategia económica y política de Morales son el énfasis en las exportaciones tradicionales de minerales y la construcción de una maquinaria electoral de tipo corporativista y clientelista clásico.

En el quinto año de su gobierno, las empresas conjuntas establecidas con las transnacionales extranjeras han extraído y exportado materias primas con poco valor añadido. Resulta sorprendente el bajo nivel de industrialización y transformación en productos finales, que podrían generar un mayor empleo industrial. La misma historia se aplica a las exportaciones agrarias: la mayor parte de los cereales y otros productos agrarios no se procesan en Bolivia, lo que proporcionaría miles de puestos de trabajo a la masa pobre de indígenas sin tierra. El régimen ha acumulado grandes reservas, pero no ha conseguido financiar o fomentar la industria local de sustitución de las importaciones de capital, bienes intermedios y bienes de consumo duradero.

Esta estrategia política se asemeja mucho a la adoptada hace medio siglo por el Movimiento Nacionalista Revolucionario (MNR), gracias a la cual los sindicatos y, especialmente, los movimientos campesinos se incorporaron al Estado. A falta de cambios socioeconómicos relevantes, el gobierno se ha basado en el patrocinio público, canalizado a través de sindicatos y dirigentes campesinos e indígenas, que fluye en forma de favores a elementos locales leales al partido. El clientelismo, estilo Morales, está constantemente reforzado por una serie de gestos simbólicos de afirmación de la identidad étnica indígena, y la solidaridad entre el donante y el receptor en la relación de clientelismo político.

El socialismo del siglo XXI, en la práctica política de Evo Morales es mucho menos innovador y socialista, y está mucho más cerca en su estilo político de sus predecesores corporativistas del siglo XX. Los observadores que tengan poco conocimiento del pasado político en Bolivia, los periodistas “impresionistas” enamorados de las políticas simbólicas, y los escritores de asuntos financieros que colocan de forma indiscriminada la etiqueta de socialista sobre políticos que sólo cuestionan de manera retórica la doctrina del libre mercado, han reforzado la imagen radical o de socialismo del siglo XXI del gobierno de Morales. Teniendo en cuenta lo que hemos descrito sobre las prácticas reales de los gobiernos socialismo del siglo XXI, resulta útil ubicarlos en un marco histórico comparativo más amplio a fin de poder discernir su posible impacto en la sociedad latinoamericana.

Análisis histórico comparativo de tres casos de socialismo del siglo XXI

A pesar de las afirmaciones de los publicistas gubernamentales, el aspecto más llamativo de los gobiernos del socialismo del siglo XXI es lo escasamente nuevo o específico de sus políticas. La adopción de una economía mixta y un juego político acorde a las normas institucionales de un estado capitalista liberal, difiere poco de las prácticas de los partidos socialdemócratas europeos de fines de la década de 1940 hasta mediados de 1970. En la medida en que el socialismo del siglo XXI persigue una política nacionalista (y debemos tener en cuenta que nacionalización significa expropiación y propiedad pública), las políticas son un pálido reflejo de las medidas adoptadas desde la década de 1930 hasta mediados de los 70. Con la excepción del régimen de Chávez, el resto de lo que pasa por socialismo del siglo XXI ha nacionalizado en el mejor de los casos empresas privadas en quiebra, ha aumentado sus participaciones en empresas conjuntas, y ha aumentado los impuestos a los exportadores de minerales y productos agrarios.

El “indigenismo”, que se expresa con más fuerza expresadas en los dos gobiernos andinos, Bolivia y Ecuador, reproduce la retórica del “indoamericanismo” de la década de 1930, expresada principalmente por el teórico peruano marxista José Carlos Mariátegui y el líder político del APRA Haya de la Torre; así como el Partido Socialista de Chile; algunos teóricos de Bolivia y México; Augusto Sandino, el líder guerrillero nicaragüense; y el líder revolucionario salvadoreño Farabundo Martí. En llamativo contraste con los indigenistas del socialismo del siglo XXI, sus predecesores centroamericanos impulsaron profundas reformas agrarias, con la restauración de millones de hectáreas de tierras fértiles confiscadas, y un profundo rechazo del modelo de exportación agroindustrial. La versión anterior del indigenismo combinaba una identificación simbólica junto a profundos cambios de fondo, a diferencia de los indigenistas contemporáneos que dependen sobre todo de los gestos simbólicos y la política de identidad.

Las actuales políticas basadas en las empresas conjuntas recuerdan las alternativas reformistas a la revolución cubana, que encontraron su expresión en la política de Alianza para el Progreso, impulsada por John F. Kennedy, y recogidas por los regímenes cristianodemócratas y socialdemócratas contrainsurgentes de la década 1960. En oposición a los socialistas y comunistas del siglo XX, que estaban a favor de la socialización de la economía, el gobierno demócrata-cristiano de Chile (1964-1970) promovió una “chilenización” alternativa similar a las empresas conjuntas creadas por Evo Morales y Rafael Correa. En otras palabras, el modelo económico del socialismo del siglo XXI se acerca mucho más al modelo antisocialista reformista promovido por EE.UU. en la década de 1960 que a cualquier variante socialista del pasado.

Socialismo del siglo XXI y socialdemocracia del siglo XX

Si bien el alcance y la profundidad de los cambios socioeconómicos perseguidos por el socialismo del siglo XXI no se aproximan a los cambios estructurales de socialismo del siglo XX, podemos analizar en qué medida se equiparan a la variante reformista o socialdemócrata.

Tres casos de gobiernos social-democráticos, de base electoral, vienen a la mente: el régimen de Jacobo Arbenz en Guatemala (1952-1954), el régimen de Joao Goulart en Brasil (1962-1964) y el régimen de Salvador Allende en Chile (1970-1973). Estos tres gobiernos socialdemócratas emprendieron reformas agrarias de mayor calado, que beneficiaron a miles de campesinos, que las iniciadas por el socialismo del siglo XXI contemporáneo. Y también se produjeron más nacionalizaciones sustanciales reales de empresas extranjeras que en dos de los tres gobiernos socialdemócratas del socialismo del siglo XXI (Venezuela ha expropiado un número comparable de las empresas).

En cuanto a las posturas y práctica en materia de política exterior y la retórica política antiimperialista, son similares, pero los primeros socialdemócratas eran más propensos a expropiar el capital extranjero. Por ejemplo, Arbenz expropió tierras de la United Fruit; Goulart nacionalizó la ITT, empresa telefónica; y Allende expropió Anaconda, la gran empresa del cobre. En cambio, nuestros socialistas del siglo XXI han fomentado la explotación de la tierra y los recursos minerales por las transnacionales extranjeras. Las diferentes políticas económicas exteriores corresponden a la diferente composición interna de clase y a los diferentes alineamientos económicos de las socialdemocracias de los siglos XX y XXI. En contraste con las ideas erróneas convencionales, el socialismo del siglo XXI ha consumado los pactos entre los tecnócratas del régimen, las transnacionales y las elites agro-mineras nacionales, todos los cuales tienen un peso mucho mayor en los centros de toma de decisiones que la base electoral de masas de indígenas y obreros. En comparación, los movimientos campesinos y obreros tenían una mayor representación e independencia de acción dentro y fuera de los gobiernos socialdemócratas del siglo XX.

El socialismo del siglo XXI: ¿una historia nueva, o un proceso político cíclico?

Un examen de los pasados 60 años de historia latinoamericana revela un patrón cíclico constante y alterno, de una oleada de gobiernos de izquierda tras una de gobiernos de derecha. La constante subyacente ha sido la lucha entre, por un lado, las proyecciones imperialistas de EE.UU., sea a través de la intervención directa, las dictaduras militares o los gobiernos civiles satélites, y, por otro lado, los movimientos y gobiernos populares y socialistas. La cuestión es saber si esta última oleada de centro-izquierda es simplemente la última expresión de este patrón cíclico, o si las modificaciones de base en relaciones estructurales internas y externas subyacentes están operando para facilitar un proceso más sostenible. Vamos a proceder a esbozar la evolución cíclica izquierda-derecha del pasado, y a continuación debatir algunos cambios clave contemporáneos a escala mundial y regional que podrían conducir a una mayor sostenibilidad de la hegemonía política de la izquierda.

Desde la Segunda Guerra Mundial, América Latina ha experimentado globalmente cinco ciclos de predominio izquierda-derecha.

El período inmediatamente posterior a la Segunda Guerra Mundial, tras la derrota del fascismo, fue testigo en todo el mundo del avance de la democracia, la lucha contra el colonialismo y las revoluciones socialistas. América Latina no fue la excepción. Gobiernos de centro-izquierda, socialdemócratas y nacionalistas-populistas de frente popular asumieron el poder en Chile, Argentina, Venezuela, Costa Rica, Guatemala, Brasil y Bolivia, entre 1945 y 1952. Juan Domingo y Eva Perón nacionalizaron los ferrocarriles, legislaron uno de los programas de bienestar social más avanzados, y elaboraron a escala regional una tercera vía en política exterior independiente de EE.UU. Una coalición de socialistas, comunistas y radicales ganó las elecciones de 1947 en Chile con la promesa de amplias reformas laborales y sociales. En Costa Rica, un levantamiento político llevó al desmantelamiento del ejército nacional. En Venezuela, un partido socialdemócrata (Acción Democrática) se comprometió a extender el control público sobre los recursos del petróleo y a incrementar los ingresos fiscales. En Guatemala, el recién elegido presidente Arbenz expropió los campos no cultivados de la United Fruit Company, puso en práctica una amplia legislación laboral que promovía el crecimiento de los sindicatos, y acabó con el peonaje por deudas de los indígenas. En Bolivia, una revolución social dio lugar a la nacionalización de las minas de estaño, una profunda reforma agraria, la desaparición del ejército y de la formación milicias obreras y campesinas. En el Brasil de Getulio Vargas se promovió la propiedad estatal, una economía mixta y la industrialización nacional.

La puesta en marcha de la doctrina Truman en la década de 1940, la invasión por EE.UU. de Corea (1950), y el fomento agresivo de la Guerra Fría comportaron una intervención enérgica de EE.UU. contra los gobiernos democráticos de centro-izquierda y nacionalistas en América Latina. Con el visto bueno de Washington, las oligarquías de América Latina y los intereses empresariales de EE.UU. respaldaron una serie de golpes militares y de dictaduras durante toda la década de 1950. En Perú, el general Odría tomó el poder, el general Pérez Jiménez hizo lo propio en Venezuela, el general Castillo Armas fue instalado en el poder por la CIA en Guatemala, el presidente elegido Juan Domingo Perón fue derrocado por los militares argentinos en 1955, y el presidente brasileño Vargas fue empujado al suicidio. EE.UU. logró forzar la ruptura del frente popular y la ilegalización del Partido Comunista de Chile, y dio su apoyo al golpe de Fulgencio Batista en Cuba, y las dictaduras de Papá Duvalier en Haití y de Rafael Trujillo la República Dominicana. El ascenso de la extrema derecha, el derrocamiento de gobiernos de centro-izquierda y la sangrienta represión de sindicatos y movimientos campesinos consiguieron asentar la hegemonía de EE.UU., la aceptación de las políticas de Guerra Fría de este país, y abrió la puerta a la invasión económica de las corporaciones.

A finales de la década de 1950, el extremismo de la dominación y explotación de EE.UU., la represión brutal de todos los movimientos sociales democráticos y partidos de izquierda, y el saqueo a cargo de las oligarquías del tesoro público condujo a levantamientos populares y un retorno a la hegemonía de la izquierda.

Entre 1959 y 1976, regímenes de izquierda gobernaron o estuvieron a punto de gobernar en todo el continente, con diferentes grados de éxito y duración. La revolución social cubana de 1959 y una revolución política en Venezuela en 1958, fueron seguidas por la elección de los gobiernos nacional-populistas de Joao Jango Goulart en Brasil (1962-1964); Juan Bosch (1963), restablecido brevemente en 1965; Salvador Allende en Chile (1970-1973); y Perón en Argentina (1973-1975). Militares nacional-progresistas populistas tomaron el poder en Perú (Velasco Alvarado, 1968), Guillermo Rodríguez en Ecuador (1970), Ovando (1968) y Juan José Torres (1970) en Bolivia, y Omar Torrijos en Panamá. Todos ellos desafiaron en mayor o menor grado la hegemonía estadounidense. Todos fueron respaldados por movimientos populares de masas, que exigían radicales reformas socioeconómicas. Algunos gobiernos nacionalizaron sectores económicos estratégicos y aplicaron medidas anticapitalistas de largo alcance.

Sin embargo, todos menos la revolución cubana tuvieron corta vida. Incluso en pleno giro a la izquierda de los años 60 y 70, EE.UU. y sus satélites militares intervinieron enérgicamente para revertir la perspectiva de los cambios sociales progresistas. El gobierno del brasileño Goulart cayó ante un golpe militar respaldado por EE.UU., en 1964; éste fue precedido por el derrocamiento de Juan Bosch en 1963 y seguido por la invasión militar estadounidense contra la revolución restauradora dominicana de 1965-66; un golpe militar respaldado por EE.UU. en Bolivia derrocó a Torres en 1971; y Salvador Allende fue derrocado por un golpe conjunto CIA-militares en 1973, seguido por Velasco en 1974, y Perón en 1976. La prometedora y profunda oleada de izquierda había terminado por el resto del siglo XX.

Entre 1976 y 2000, con la notable excepción de la victoria de la revolución sandinista en 1979, la derecha fue en ascenso, y su largo mandato se realizó por medio de la peor oleada de represión en todo el continente en la historia de América Latina. Los gobiernos militares y los gobiernos civiles neoliberales autoritarios posteriores desmantelaron todas las barreras arancelarias y los controles de capitales en una zambullida salvaje en el libre mercado más extremista y dañino, y en sus políticas económicas imperiales. Entre 1976 y 2000, más de cinco mil empresas públicas fueron privatizadas y la mayoría fueron adquiridas por transnacionales extranjeras; asimismo, más de un billón y medio de dólares fueron transferidos al extranjero en concepto de beneficios, regalías, pagos de intereses, pillaje de fondos públicos, evasión fiscal y blanqueo de dinero. Sin embargo, esta edad de oro del capital estadounidense, durante la década de 1990, fue un período de estancamiento económico, polarización social y creciente vulnerabilidad a las crisis. El escenario estaba listo para las revueltas populares de los primeros años del nuevo milenio y el ascenso de la última oleada de gobiernos de centro-izquierda en la región, lo cual nos lleva a la cuestión de la sostenibilidad de este nuevo grupo de gobiernos.

Algunos cambios histórico-estructurales mundiales

Uno de los factores clave para revertir las pasadas oleadas de gobiernos de izquierda en América Latina fue el poder económico y la capacidad intervencionista de EE.UU..

Hay pruebas sólidas que muestran que en ambos aspectos el poder estadounidense ha sufrido una disminución relativa. EE.UU. ya no es un país acreedor, ya no es el primer socio comercial con Brasil, Chile, Perú y Argentina, y está perdiendo terreno en el resto de América Latina, excepto México. Washington ha perdido influencia incluso en su patio trasero: el Caribe y América Central, donde varios países han firmado un acuerdo de petróleo subsidiado venezolano (Petrocaribe). Washington, como para compensar su pérdida de influencia económica, manifestada en el rechazo de su propuesta de un acuerdo de libre comercio de alcance latinoamericano, ha aumentado su presencia militar, mediante la implantación en siete bases militares en Colombia, el apoyo al golpe de estado en Honduras contra un presidente social-liberal, y con la presencia de la IV Flota frente a las costas de América Latina. A pesar de la proyección “del poder militar”, circunstancias fuera de América Latina se han debilitado la capacidad de EE.UU. intervencionistas, a saber, la prolongada costosas guerras sin fin en Irak, Afganistán, Pakistán y la confrontación militar con Irán. Los ya altos niveles de agotamiento del público y de la oposición, hace que sea difícil para Washington para lanzar la guerra cuarto en América Latina. Por lo tanto, se basa en las finanzas y militar cliente local – configuraciones de poder civil, para desestabilizar y derrocar de centro-izquierda adversarios. El aumento en los mercados mundiales, especialmente en Asia, ha permitido a los gobiernos de América para diversificar sus mercados y socios de inversión, lo que limita el papel de EE.UU. MNC y limita su posible papel político como proveedores de las políticas del Departamento de Estado. La financiarización de la economía de EE.UU. ha erosionado su base industrial y ha limitado su demanda de productos agrarios y minerales de América Latina, desplazando la dependencia de esta región a las nuevas potencias emergentes. Además, por haber sufrido las consecuencias de las crisis financieras, los gobiernos de América Latina han impuesto normas relativas a los movimientos de capital, lo que limita el funcionamiento de los bancos de inversión estadounidenses especuladores, principales impulsores de la economía de EE.UU. A pesar de la cháchara de Washington sobre los mercados libres, su aplicación de medidas proteccionistas y subsidios a la agricultura (azúcar, etanol) han contrariado a los principales países de América Latina, como por ejemplo Brasil. En tanto que principal exponente de la fallida doctrina neoliberal de libre mercado, EE.UU. ha sufrido una gran pérdida de influencia ideológica en la región como consecuencia de la recesión mundial de 2007 a 2010.

Por estas razones, una de las principales partes interesadas (el imperialismo estadounidense), responsable de los ciclos de auge y caída de los gobiernos de izquierda, se ha debilitado estructuralmente, lo que potencia la posibilidad de una mayor duración. Sin embargo, sigue siendo un factor importante que actúa con potentes recursos basados en sus estrechos vínculos con las principales fuerzas militares y económicas de derecha de la región. En segundo lugar, por la naturaleza misma de las estrategias de desarrollo elegidas por los gobiernos de centro-izquierda, éstos son muy vulnerables a las crisis, en particular las políticas de exportaciones agrarias y mineras basadas en las élites económicas extranjeras y nacionales y afectadas por las fluctuaciones de la demanda mundial. En tercer lugar, los gobiernos de centro-izquierda no han podido resolver los desequilibrios regionales de base: reducir significativamente las desigualdades sociales y recuperar la propiedad y el control de sectores económicos estratégicos. Estas consideraciones ponen en duda la durabilidad a medio plazo de los actuales gobiernos de centro-izquierda.

Hay pocos cambios internos en la naturaleza del aparato estatal y la estructura de clases que puedan impedir una vuelta atrás a las políticas neoliberales. La cuestión básica de si los actuales gobiernos del socialismo del siglo XXI son peldaños hacia la socialización o simplemente gobiernos transitorios que abren camino para la restauración neoliberal pro estadounidense en la región, sigue estando abierta a discusión aun cuando se están acumulando pruebas de que el resultado citado en último lugar es más probable que el primero.

Conclusión

La cuestión de si el socialismo del siglo XXI es mejor o peor que el del siglo XX depende de qué versiones de cada uno elijamos como términos de comparación, y qué dimensiones políticas seleccionemos en nuestra evaluación comparativa.

En primer lugar no existe un modelo único del socialismo del siglo XX, a pesar de la ecuación fácil que lo identifica con la variante soviética. Ha habido fundamentalmente cuatro tipos radicalmente diferentes de regímenes socialistas en el siglo XX, que a su vez tenían una composición interna variada:

(1) los gobiernos revolucionarios de partido único, que incluyen Cuba, Corea del Norte, China, Vietnam y la URSS. Los cuatro primeros combinaron las luchas por el socialismo y las luchas de liberación nacional, y se configuraron en forma independiente de la URSS, a la vez que mostraron en diferentes momentos un grado mayor y menor de apertura al debate y las libertades individuales. Los cuatro tuvieron que combatir invasiones de EE.UU. y todos estuvieron sujetos a embargos y fuertes campañas de desestabilización que requirieron medidas de seguridad de alto nivel;

(2) los gobiernos revolucionarios socialistas con elecciones multipartido: Chile (1970-1973), Granada (1981-1983), Guyana (1950), Bolivia (1970-1971) y Nicaragua (1979-1989). Fomentaron la competencia partidista y las cuatro libertades incluso a expensas de la seguridad nacional. Todos fueron objeto, con éxito, de intervenciones militares, golpes militares y embargos económicos promovidos por Estados Unidos;

(3) el socialismo autogestionario fue puesto en práctica en las fábricas de Yugoslavia desde finales de 1940 a mediados de la década de 1980, y fue brevemente experimentado en Argelia entre 1963-1964. Movimientos separatistas promovidos por EE.UU. y Europa disolvieron el estado de Yugoslavia, y un golpe militar puso fin al experimento de Argelia;

(4) la socialdemocracia basada en programas sociales de gran escala y larga duración vinculada a la gestión estatal de la política macroeconómica se llevó a cabo en los países escandinavos, especialmente en Suecia.

El estereotipo del modelo soviético de socialismo autoritario impuesto desde el exterior era aplicable sólo a Europa Oriental, e incluso estaba sujeto a cambios y momentos democráticos, como en 1968 en Checoslovaquia y Hungría en el decenio de 1980.

Asimismo hay variaciones significativas entre los socialismos del siglo XXI.

Venezuela ha nacionalizado las principales empresas extranjeras y nacionales (petróleo, acero, cemento, banca, telecomunicaciones), ha expropiado grandes extensiones de tierras de cultivo donde ha establecido más de 100.000 familias, ha financiado programas generales de salud pública universal y educativos, y ha fomentado los consejos comunales y la autogestión de los trabajadores, en unos algunos los casos.

Bolivia ha expropiado pocas de las grandes empresas, si es que ha expropiado alguna. En cambio, Evo Morales ha promovido la formación de empresas conjuntas público-privadas, y ha abierto la puerta a decenas de consorcios de empresas mineras extranjeras, ha apoyado reformas que mejoran y amplían los derechos civiles de los indígenas, y ha aumentado el gasto social en vivienda, infraestructura y alivio de la pobreza. No se ha producido ni está prevista ninguna reforma agraria.

La tercera y más conservadora variante de socialismo del siglo XXI se halla en Ecuador, donde importantes concesiones a las empresas mineras y petroleras han acompañado a la privatización de las concesiones y subvenciones a las empresas de telecomunicaciones y las élites empresariales regionales. En lugar de una reforma agraria, Correa ha transferido algunas tierras indígenas a empresas mineras para su explotación. Los principales rasgos de socialismo se encuentran en unos más altos niveles de gasto social, la revocación de la utilización por EE.UU. de la base militar de Manta, y una crítica general de las políticas comerciales y militares de EE.UU. Correa mantiene la economía dolarizada, lo que limita las políticas fiscales expansionistas.

Recurriendo a los criterios comúnmente aceptados para evaluar el carácter socialista tanto del socialismo del siglo XX como el del siglo XXI, podemos formar un juicio bien fundamentado sobre su desempeño en el logro de mayor independencia económica, justicia social y libertad política.

Propiedad pública

Todas las variantes del socialismo siglo XX –excepto el modelo escandinavo– lograron un mayor control público sobre las principales palancas de la economía que sus contrapartes del siglo XXI. Venezuela es la aproximación más cercana a la experiencia del siglo XX. El desempeño comparativo de los modelos públicos, público-privados y privados varía: en términos de crecimiento y productividad, las empresas públicas del siglo XX han tenido resultados dispares, de alto crecimiento que ha derivado en estancamiento; las empresas conjuntas, sujetas a los caprichos del mercado y la demanda mundial, alternan entre un crecimiento elevado en tiempos de auge, y depresión en los periodos de bajos precios agrícolas.

En términos de relaciones sociales, los beneficios sociales y las condiciones de trabajo en el sector público en general son más generosos que en las empresas conjuntas y las de propiedad privada, aunque la remuneración salarial pueda ser mayor en las segundas.

Reforma agraria

El socialismo del siglo XX tuvo mucho más éxito en la redistribución de la tierra y la quiebra del poder de la clase terrateniente que el socialismo del siglo XXI con ninguna de las medidas aplicadas. Las reformas redistributivas del socialismo del siglo XX contrastan con las agroestrategias de exportación del nuevo socialismo contemporáneo, que ha promovido una mayor concentración de la propiedad y la desigualdad entre las élites de la agroindustria y los campesinos y trabajadores rurales sin tierra. Las reformas agrarias, sin embargo, estuvieron mal gestionados, especialmente en el caso de Cuba y China, y condujeron a una segunda transformación, la redistribución de las granjas estatales entre agricultores familiares y cooperativas.

En general, los socialistas del siglo XX tuvieron mucho más éxito en la reducción de las desigualdades en los ingresos –sin llegar a eliminarlas– que sus colegas contemporáneos. Debido a que los capitalistas del siglo XXI, especialmente los propietarios de grandes minas, la agroindustria capitalista, y los banqueros, todavía controlan las palancas fundamentales de la economía, las desigualdades históricas entre el cinco por ciento superior de la sociedad y el sesenta por ciento inferior siguen sin cambios.

En términos de bienestar social, el socialismo del siglo XXI ha aumentado el gasto social, el salario mínimo, pero, con la notable excepción de Venezuela, sus programas educativos y de salud pública gratuita no están a la altura de los programas financiados por el socialismo del siglo XX.

Aunque hubo desequilibrios regionales entre el campo y la ciudad en el socialismo siglo XX, la población rural del siglo pasado tuvo acceso a una atención médica gratuita, una seguridad social y una atención sanitaria básica que aún falta en la mayoría de los gobiernos de socialismo del siglo XXI.

En términos de luchas antiimperialistas, las acciones del siglo XX fueron muy superiores a las del socialismo del siglo XXI. Por ejemplo, Cuba envió tropas y ayuda militar al sur de África (especialmente a Angola) para rechazar una invasión del régimen racista de Sudáfrica. China envió tropas en solidaridad con Corea y defendió la mitad septentrional del país del ejército invasor de EE.UU. La URSS suministró armas esenciales y misiles de defensa antiaérea en apoyo a la lucha vietnamita de liberación nacional, y proporcionó a Cuba los subsidios económicos y la ayuda militar que le permitió sobrevivir al embargo estadounidense.

A día de hoy, con la excepción parcial de Venezuela, el socialismo del siglo XXI no ha proporcionado apoyo material a las luchas de liberación en curso. Al contrario, Brasil, Bolivia, Chile y Argentina siguen proporcionando fuerzas militares de apoyo a la ocupación de Haití, patrocinada por Estados Unidos. En el mejor de los casos, el socialismo del siglo XXI ha condenado el golpe de Estado, respaldado por EE.UU., en Honduras (2009), Venezuela (2002) y las bases militares en Ecuador y Colombia, y rechazan los acuerdos de libre comercio propuestos por Estados Unidos.

La única área en la que el socialismo del siglo XXI tiene una ventaja evidente es en la promoción de las libertades individuales y los procesos electorales. Hay una mayor tolerancia del debate público, las elecciones competitivas y los partidos políticos de la que se toleró en algunas variantes de socialismo del siglo XX.

No obstante, la democracia económica o el poder de los trabajadores fue mucho más avanzado en el socialismo del siglo XX en Chile y Yugoslavia que en el socialismo del siglo XXI de elecciones parlamentarias. Por otra parte, en el pasado había una mayor preocupación por las opiniones de los trabajadores en la formulación de políticas, incluso en los sistemas autoritarios, que la que hay en el actual socialismo agro-minero del siglo XXI. La mayor apertura de socialismo del nuevo siglo está relacionada con el hecho de que se enfrentan a amenazas militares de menor intensidad, en parte debido a que no han alterado la naturaleza básicamente capitalista de su economía.

En comparación con el del siglo anterior, el socialismo del siglo XXI es en general más conservador, opera más estrechamente con las transnacionales, es menos antiimperialista, y se basa en coaliciones interclasistas que abarcan todo el espectro de clases, vinculando a los sectores pobres y de clase media a las poderosas élites mineras. Aunque el socialismo del siglo XXI de vez en cuando pueda hacer referencia a los análisis de clase, en tiempos de crisis de sus conceptos operativos oscurecen las divisiones de clase mediante el uso no vago y poco específico de categorías “populistas”.

Tal vez la imagen radical del socialismo del siglo XXI sea el resultado de su contraste con los anteriores gobiernos extremistas de derecha que gobernaron durante el cuarto de siglo anterior. La etiqueta socialista colocada a estos gobiernos por Washington y los medios de comunicación occidentales representa una nostalgia de un pasado de sumisión política sin trabas, saqueo económico no reglamentado y fuerte represión de los movimientos populares, en lugar de un análisis empírico de sus políticas socioeconómicas.

A pesar de que el socialismo del siglo XXI es menos radical y tal vez diste de las definiciones comúnmente aceptadas de la política socialista, sigue siendo un dique de contención del militarismo e intervencionismo de EE.UU., ha puesto un tope al control de los recursos naturales y proporciona una mayor tolerancia para la organización de movimientos sociales.

James Petras

Traducido por S. Seguí, extraído de Rebelión.

~ por LaBanderaNegra en Octubre 22, 2009.

vendredi, 30 octobre 2009

Erdgas: russisch-bolivianisches Joint Venture

xin_152020617062837517686.jpgErdgas: russisch-bolivianisches Joint Venture

F. William Engdahl / http://info.kopp-verlag.de/

Laut neuesten Meldungen wird Russland in Kürze mit der bolivianischen Regierung ein Abkommen über die Erkundung und Förderung von Erdgas unterzeichnen. Für die USA bedeutet das einen herben Rückschlag in ihrer traditionellen Einflusssphäre in Lateinamerika. Seit der Verkündung der Monroe-Doktrin im Jahr 1832 betrachten die USA, allen voran die führenden Banken, Südamerika als »Amerikanische Plantage«. Wenn nun der staatliche russische Energiekonzern »Gazprom« nach Bolivien vordringt, ist das als asymmetrische geopolitische Antwort Moskaus darauf zu verstehen, dass die USA in den letzten Jahren die NATO bis praktisch vor die Haustür Moskaus erweitert haben. Die USA sind schwerlich in der Lage, mit wirtschaftlichen Anreizen eine Gegenoffensive zu starten.

Der stellvertretende Direktor von Gazprom, Alexander Medwedew, gab kürzlich anlässlich einer Konferenz über Energiefragen in Argentinien bekannt, das Unternehmen werde in den nächsten Wochen eine Vereinbarung mit der staatlichen bolivianischen Öl- und Gasgesellschaft YFBP über ein Joint Venture zur Erschließung der riesigen Erdgasvorkommen in Bolivien unterzeichnen. Nach Venezuela verfügt Bolivien mit 1,5 Billionen Kubikmetern über die zweitgrößten Erdgasreserven in Südamerika. Das meiste Erdgas lagert in der Provinz Santa Cruz im Südosten des Landes.

Dem Gasgeschäft mit Russland gingen Gespräche mit Moskau über verstärkte russische Militärhilfe für die Streitkräfte Boliviens voraus. Zuvor hatten die USA jegliche militärische Unterstützung aufgekündigt. 

 

Bolivien will sich von der wirtschaftlichen Beherrschung durch die USA befreien.

 

Den äußerst populären bolivianischen Präsidenten Evo Morales, der erste der indigenen Bevölkerung entstammende Präsident in der 470-jährigen Geschichte des Landes seit der spanischen Eroberung, haben die USA seit seiner Wahl im Jahr 2005 im Visier. Im September 2008 verwies Präsident Morales den US-Botschafter, den er beschuldigte, Aufstände der Opposition und Proteste gegen ihn geschürt zu haben, des Landes. Eine Woche später reagierte die Regierung Bush und setzte Bolivien auf die »schwarze Liste« von Ländern, die angeblich nicht genug gegen den Drogenanbau unternehmen. Damit wurde sämtliche Hilfe der USA ausgesetzt. Die Liste der Länder, die »nachweislich versagt« haben sollen, ist erstaunlich kurz: sie umfasst nur die drei Länder Bolivien, Venezuela und Burma (Myanmar) – alle drei ausgesprochene Gegner der USA. Länder wie Mexiko, Afghanistan und Kolumbien stehen nicht auf Washingtons Liste, ein Zeichen dafür, dass es in Bezug auf die Bewertung wohl andere Motive gibt.

Im Januar 2009 hat Morales erneut ein entscheidendes Referendum im Land für sich entschieden, er kann sich nunmehr zur Wiederwahl stellen und Schritte zur Kontrolle über große Ländereien in die Wege leiten. Die 60 Prozent Ja-Stimmen erlauben es Morales, im Dezember 2009 erneut für das Präsidentenamt kandidieren. Gemäß der neuen Vollmachten kann er reiche Landbesitzer enteignen, denn der Staat gestattet den Besitz großer Ländereien, sogenannte Latifundistas, nur dann, wenn das Land »im Dienste der Gesellschaft« genutzt wird. Andernfalls kann es vom Staat beschlagnahmt und neu verteilt werden. Das Referendum verleiht dem Staat auch mehr Macht über die Energiequellen des Landes.

 

Krieg wegen Wasser und Energie

Die USA sind praktisch nur an der Ausbeutung der enormen Rohstoffvorkommen des Landes interessiert. In den 1980er-Jahren schickte Washington den Harvard-Ökonomen Jeffrey Sachs, »Mr. Schocktherapie«, nach Bolivien, damit er dort seine radikale Therapie anwenden konnte, die zwar die Inflation eindämmte, aber nichts zur Bekämpfung der extremen Armut beitrug. Vielmehr ebnete sie ausländischen Multis wie BP und Exxon Mobil sowie britischen und amerikanischen Wasserunternehmen den Weg, die Rohstoffe des Landes zu plündern.

Halliburton, die alte Firma des früheren US-Vizepräsidenten Dick Cheney, plante den Export des bolivianischen Erdgases. 2002 führte die öffentliche Empörung über eine Vorzugsbehandlung, die eine frühere proamerikanische Regierung Halliburton angedeihen ließ, im ganzen Land zu Protesten, die Medien sprachen damals von einem »bolivianischen Gaskrieg«.

Angesichts zunehmender öffentlicher Proteste und landesweiter Streiks gegen die ausländische Ausbeutung der Rohstoffe verabschiedete der bolivianische Kongress 2005 ein neues Gesetz, das sogenannte Kohlenwasserstoff-Gesetz. Dadurch gingen die Energiequellen teilweise wieder in staatlichen Besitz über, Pachtverträge mit ausländischen Unternehmen blieben erlaubt, allerdings zu weniger vorteilhaften Bedingungen. Die YPFB war 1996 privatisiert worden; damals hatten sich die britischen Unternehmen BP und BG zusammen mit Halliburton und ExxonMobil umgehend daran gemacht, eine mehrere Milliarden Dollar teure Gaspipeline zu bauen, über die Flüssigerdgas (LNG) nach Kalifornien transportiert werden sollte. Der Löwenanteil der Aufträge für den Bau ging an Cheneys alte Firma Halliburton.

Morales wurde im Dezember 2005 mit großer Mehrheit gewählt, weil er versprach, die Rohstoffe zu nutzen, um die Wirtschaft des Landes, das zu den ärmsten Ländern Südamerikas gehört, zu entwickeln. Seitdem unterstützt Washington insgeheim verschiedene Oppositionsgruppen in der Provinz Santa Cruz, wo sich riesige Ergas- und Frischwasserlager befinden.

Am 1. Mai 2006 unterzeichnete Präsident Morales einen Erlass zur Verstaatlichung aller Gasreserven: »Der Staat nimmt [die Kohlenwasserstoffe] wieder vollständig in Besitz und übt die vollständige Kontrolle darüber aus.« Seither haben sich die Einnahmen des Landes aus Geschäften mit Energieträgern verdoppelt, im Vergleich mit 2002 sogar versechsfacht. Ausländische Unternehmen wie beispielsweise Shell wurden entweder entschädigt oder sie betrieben ihre Geschäfte weiter, allerdings als Minderheitspartner des Staates.

 

Bush findet eine Ranch als »Alterssitz«

Kurz vor Ende seiner Amtszeit hat der scheidende Präsident George W. Bush südamerikanischen Medienberichten zufolge in Bolivien für einigen Aufruhr gesorgt,  nachdem bekannt geworden war, dass er beabsichtigte, im Dreiländereck zwischen Paraguay, Brasilien und Bolivien ein großes Grundstück zu kaufen, um sich dort »zur Ruhe zu setzen«. Angeblich hat Bush in Chaco in Paraguay in der Nähe einer amerikanischen Militärbasis etwa 40.000 Hektar Land gekauft. Es liegt dem Vernehmen nach in der Region Paso de Patria, in der Nähe der bolivianischen Erdgaslager und der großen Wasservorkommen im Gebiet der Guarani-Indianer an der dreifachen Grenze. Der »Acuifero Guarani« zählt zu den größten unterirdischen Wasserreservoirs in Südamerika, er erstreckt sich von Argentinien über Brasilien, Paraguay und Uruguay auf einer Fläche, die größer ist als Texas und Kalifornien zusammengenommen.

Der Einfluss der USA in Südamerika ist so gut wie dahin, allein der unerschütterliche Alliierte Kolumbien sowie Peru können noch Washingtons geopolitischer Einflusssphäre zugerechnet werden. Unter der Führung von Hugo Chavez aus Venezuela setzt sich der übrige Kontinent jetzt gegen die USA zur Wehr. Chavez unterhält gute Beziehungen zum Iran und zu Kuba und hat jüngst die russische Luftwaffe und Marine zu Manövern in der Karibik eingeladen. Der bolivianische Präsident Morales unterhält enge Verbindungen zu den Regierungen Venezuelas, Ecuadors und seit neuestem auch Paraguays. Dort war im April 2008 der ehemalige Bischof Fernando Lugo mit überwältigender Mehrheit gewählt worden, was die 61 Jahre währende Herrschaft der rechtsgerichteten und der Armee nahestehenden Colorado-Partei ein Ende bereitet hat.

 

Der bolivianische Präsident Morales (rechts) bildet mit Venezuela, Kuba und Paraguay eine Art inoffizieller Allianz für eine unabhängige Wirtschaftspolitik.

 

Der Vertrag zwischen Bolivien und der russischen Gazprom sichert Bolivien weitgehende wirtschaftliche Unabhängigkeit von den USA. Für Russland eröffnet sich damit die große Chance, den Vereinigten Staaten in deren eigenem Hinterhof, der traditionellen »Einflusssphäre« in Südamerika, die lange als Familienplantage der Rockefellers gegolten hatte, Druck zu machen. Angesichts der tiefen Wirtschaftskrise kann die Regierung Obama nicht viel dagegen setzen, ihr bleibt nur die Möglichkeit, Chaos in der Region zu schüren. Bolivien und den anderen Ländern hat sie wenig Positives zu bieten. Der ganze Prozess wirkt wie ein schaler Aufguss des Zusammenbruchs des Britischen Empires in Afrika und auf dem Indischen Subkontinent nach dem Zweiten Weltkrieg.

 

Freitag, 16.10.2009

Kategorie: Geostrategie, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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mercredi, 28 octobre 2009

La Colombie, dernier bastion américain en Amérique du Sud

COLOMBIE-I-_Converti_-2.jpgBernhard TOMASCHITZ:

La Colombie, dernier bastion américain en Amérique du Sud

 

D’ici le 30 octobre, le Panama signera un traité avec les Etats-Unis qui prévoit l’installation de deux bases navales américaines sur son territoire, vient d’annoncer le ministre panaméen de la justice, Raul Mulino. Ces deux bases navales, qui seront installées sur la côte pacifique, serviront, d’après Mulino, à “lutter contre le narco-trafic international”. En août dernier, les Etats-Unis avaient annoncé qu’ils installeraient sept nouvelles bases militaires en Colombie,  également, prétendent-ils, pour lutter contre l’internationale des trafiquants de drogues. Cette décision avait provoqué force remous. Le président vénézuélien Hugo Chavez, fer de lance de la gauche sud-américaine, a pu reprocher, une fois de plus, aux Américains de pratiquer une politique “impérialiste” et a évoqué “les vents de guerre” qui soufflaient à présent sur le continent sud-américain.

 

En effet, on peut sérieusement douter que l’engagement de Washington au Panama et en Colombie a pour objectif réel de combattre le trafic international de drogues. Certes, la Colombie est, au monde, le principal producteur de cocaïne mais elle est surtout le dernier allié des Etats-Unis sur le continent sud-américain. A titre de remerciement pour cette fidélité à l’alliance américaine, l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush, avant de quitter les affaires, avait remis au Président colombien Alvaro Uribe la décoration civile la plus prestigieuse, la “Liberty Medal”.

 

A la base de la coopération militaire entre Washington et Bogota, nous trouvons le “Plan Colombia”. En septembre 1999, le président colombien de l’époque, Andres Pastrana, avait annoncé que les forces armées avaient reçu le droit de lancer des opérations de police dans le pays. L’objectif principal, à cette époque-là, était de combattre les rebelles marxistes-léninistes des FARC, qui avaient plongé le pays dans une guerre civile depuis les années 60, ce qui avait entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes. Bill Clinton, alors président des Etats-Unis, avait saisi l’opportunité de s’attirer un allié fidèle en Amérique du Sud, en apportant son soutien au “Plan Colombia”; il participa donc à l’élaboration de ce “Plan”, en l’infléchissant selon les conceptions américaines; comme l’écrit Robert White, ancien ambassadeur américain au Salvador, après que le “Plan Colombia” ait été accepté par le Congrès de Washington en juin 2000: “Si on lit le plan dans sa version initiale, et non pas dans la version écrite à Washington, on constate qu’il n’est pas question de lancer des opérations militaires contre les rebelles des FARC, bien au contraire. Le Président Pastrana disait à l’époque que les FARC constituaient une part de l’histoire colombienne, qu’elles étaient un phénomène de nature historique et que leurs militants devaient être considérés comme des Colombiens à part entière”. 

 

Sur base de ce “Plan Colombia”, au cours de la dernière décennie, la Colombie est devenue, par ordre d’importance, le troisième pays bénéficiaire d’aides militaires américaines, après Israël et l’Egypte. De 1999 à 2008, les versements américains n’ont cessé de s’amplifier, ont même centuplé et sont passés de 50 millions de dollars à 5 milliards de dollars. La prodigalité de Washington a un prix, disent les voix critiques. Le scénario se déroule comme le veut Washington: pour l’essentiel, les forces armées colombiennes recevront dorénavant des missions d’ordre subalterne, c’est-à-dire des missions de simple police ce qui, à long terme, renforcera la dépendance de la Colombie à l’endroit de son puissant allié.

alvaro-uribe-cp-6085007.jpg 

Le “Livre Blanc” de l’armée américain nous dévoile quelle sera l’importance des bases en Colombie pour les Etats-Unis. Dans ce document de 36 pages, on nous explique que la base aérienne de Palanquero permet “aux avions de transport C-17 d’atteindre près de la moitié du continent sans devoir remplir leurs réservoirs”. De cette façon, Washington laisse entendre clairement que les Etats-Unis considèrent l’Amérique latine comme leur sphère d’influence exclusive, comme depuis 1823, quand leur Président de l’époque, James Monroe, avait énoncé sa célèbre doctrine. Mais finalement, les volontés hégémoniques américaines sur les Etats d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud ont été nettement battues en brèche au cours de ces dix dernières années: Chavez, chef d’Etat du Venezuela, veut introduire la “révolution bolivarienne” et un “socialisme du 21ème siècle” en Amérique latine et trouve de plus en plus d’adeptes pour ses idées, à commencer par le Président bolivien Evo Morales et le Président nicaraguéen Daniel Ortega, un ancien sandiniste qui avait déjà donné force migraines à Ronald Reagan dans les années 80. A ces deux présidents s’ajoute l’Equatorien Rafael Cortea. De plus, le Venezuela, riche de son prétrole, entretient des relations de plus en plus étroites avec la Russie et l’Iran, ce qui fait que le gouvernement américain de Barack Obama trouve la situation de plus en plus désagréable. C’est pour cette raison que la tête de pont colombienne, bientôt élargie au territoire panaméen, se voit renforcée pour pouvoir, en cas d’urgence, ramener à la raison des Etats récalcitrants comme le Nicaragua. Dans la région, on commence à dire que la Colombie est devenue “l’Israël de l’Amérique latine”, car, comme Israël, la Colombie risque fort bien de devenir là-bas la tête de pont pour toute offensive contre des gouvernements qui seraient jugés  indésirables du point de vue de Washington.

 

Il faut aussi ajouter que la Colombie, au cours de ces dernières années, est devenue pour Washington un terrain d’expérience pour tester de nouveaux modes de combattre les insurrections, stratégies que l’on applique ensuite en Afghanistan. Tant les FARC, aujourd’hui bien affaiblies, que les talibans, sont profondément impliqués dans le trafic de drogues et financent par ce commerce sale leurs achats d’armement. Le Général David Petraeus, ancien commandant des forces américaines en Irak, a donné son avis sur l’exemple colombien: “Les militaires voient dans les rapports entre les Etats-Unis et la Colombie un modèle possible pour l’Afghanistan et le Pakistan et nous expliquent que la stratégie qui se profile derrière le ‘Plan Colombia’ pourrait aider ces deux pays musulmans contre les militants”.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, n°42/2009; traduction française: Robert Steuckers). 

mardi, 27 octobre 2009

Eduardo Galeano: Basi militari dell'EE.UU in Colombia

eduardo-galeano.jpgIntervista al giornalista e scrittore uruguayano


EDUARDO GALEANO :

“LE BASI MILITARI DELL’EE.UU. IN COLOMBIA OFFENDONO LA DIGNITA’ COLLETTIVA DELL’AMERICA LATINA”.

Di Fernando Arellano Ortiz

 

Traduzione di Erika Steiner –italiasociale.org

Nell’Avenita Amazonas, a Quito, a pochi passi dall’hotel dove alloggiamo, incontriamo come una qualsiasi viandante nella notte del 9 agosto Eduardo Galeano, che è arrivato nella capitale ecuadoregna per assistere come invitato speciale all’insediamento del presidente Rafael Correa, cerimonia prevista per il 10 agosto.
Lo abbiamo fermato, ci siamo presentati e gli abbiamo chiesto di rilasciarci un’intervista, cosa che ha accettato con piacere.
“Adesso non si può fare, ma vediamoci domani dopo la cerimonia di insediamento di Correa” ci dice l’autore di “Las venas abiertas de América Latina” (Le vene aperte dell’America Latina) e di “Espejos” (Specchi).
Come sempre, Galeano risponde con ironia a con umorismo, per questo le sue osservazioni vanno oltre la banalità. Come esperto latino americanista lo scrittore uruguaiano intervistato da CRONICON.NET fa una particolare analisi della realtà sociopolitica del nostro emisfero.

PORTE APERTE ALLA SPERANZA


- Dopo 200 anni dall’emancipazione dell’America Latina, si può parlare di una riconfigurazione del soggetto politico di questa regione, tenendo conto dei cambiamenti politici che si traducono in governi progressisti e di sinistra nei vari paesi latinoamericani?

- Sì, lasciamo le porte aperte alla speranza; vediamo una forma di rinascimento che è degna di essere festeggiata in paesi che non hanno ancora raggiunto la piena indipendenza, ma che hanno appena cominciato il loro cammino. L’indipendenza è un compito che non è ancora completato per quasi tutta l’America Latina.

- Con tutto la rinascita del sociale che si sta sviluppando in tutto il mondo, si può dire che c’è un’accentuazione dell’identità culturale dell’America Latina?

- Sì, credo di sì. E questo passa senza dubbio dalle riforme costituzionali. Offese la mia intelligenza, a parte altre cose che sentii, l’orrore del colpo di stato in Honduras, che si disse causato dal peccato commesso dal Presidente che volle consultare il popolo sulla possibilità di riformare la Costituzione, perché quello che voleva in realtà Zelaya era consultare il popolo sul modo di essere consultato, per lo meno era una riforma diretta. Supponendo anche che fosse una riforma costituzionale, che fosse la benvenuta! Le Costituzioni non sono eterne e perché si possano realizzare pienamente gli Stati le devono riformare. Io mi domando: “Che ne sarebbe degli Stati Uniti se i suoi abitanti continuassero osservano la loro prima Costituzione? La prima Costituzione degli Stati Uniti stabiliva che un negro corrispondeva a 3/5 di una persona. Obama non potrebbe essere Presidente perché nessun paese può dare un mandato a tre quinti di una persona.

- Lei parla della condizione razziale del presidente Barack Obama, però il fatto di mantenere o di ampliare le basi militari in America Latina, come sta succedendo in Colombia con l’installazione di sette piattaforme di controllo e di spionaggio, non evidenzia le vere intenzioni di questo mandatario del partito democratico, che semplicemente segue alla lettera i piani di espansione e di minaccia di una potenza egemonica come gli Stati Uniti?

- Il fatto è che Obama finora non ha chiarito bene quello che intende fare né in rapporto all’America Latina, le relazioni con noi, tradizionalmente problematiche, e nemmeno in altri temi. In alcuni settori c’è una volontà di cambio espressamente dichiarata, ad esempio per quel che riguarda il sistema sanitario è scandaloso che se tu ti rompi una gamba devi pagare fino alla fine dei tuoi giorni i debiti contratti per curarti per questo incidente.
Però in altri settori no, Obama continua a parlare della nostra “leadership”, del nostro “stile di vita”, con un linguaggio che assomiglia troppo a quello dei suoi predecessori. A me sembra molto positivo che un paese così razzista come quello, e con episodi di razzismo colossali, scandalosi e fuori dal comune che capitano ogni quarto d’ora abbia un presidente semi-nero.
Nel 1942, cioè mezzo secolo fa, praticamente ieri, il Pentagono proibì le trasfusioni di sangue di cittadini neri e il direttore della Croce Rossa si dimise, o lo fecero dimettere, perché non accettò questo ordine dicendo che tutto il sangue era rosso, e che era una stupidaggine parlare di sangue nero, ed egli era nero, ed era un grande scienziato, fu colui che rese possibili le trasfusioni di plasma su scala universale, Charles Drew.
Quindi per un paese che fece la stupidaggine di proibire il sangue nero avere Obama per presidente è un gran miglioramento. Però, d’altra parte, finora io non vedo un cambiamento sostanziale, basta vedere come il governo ha affrontato la crisi finanziaria, ah, non vorrei essere nei loro panni, però la verità è che alla fine furono ricompensati gli speculatori, i pirati di Wall Street che sono molto più pericolosi di quelli della Somalia, perché questi assaltano solo delle barchette lungo la costa, al contrario quelli della Borsa di New York assaltano il mondo.
E alla fine furono ricompensati; io volevo dar vita ad una campagna in loro favore, inizialmente commosso dalla crisi dei banchieri, con lo slogan “adotta un banchiere”, però ho abbandonato il mio proposito perché ho visto che lo Stato si è fatto carico di questa incombenza. (Risate). E lo stesso avviene con l’America Latina, non hanno ben chiaro quello che vogliono fare. Gli Stati Uniti hanno passato più di un secolo confezionando dittature militari in America Latina, e nel momento di difendere una democrazia, come l’Honduras, di fronte ad un evidente colpo di Stato, vacillano, danno risposte ambigue, non sanno cosa fare, perché non hanno pratica, mancano di esperienza, da un secolo lavorano in modo opposto, quindi capisco che il loro compito non sia facile.
Il caso delle basi militari in Colombia non solo offende la dignità collettiva dell’America Latina, ma anche l’intelligenza di ognuno, perché si dice che la loro funzione è quella di combattere la droga, ma per favore..! Così tutta l’eroina che si consuma nel mondo viene dall’Afganistan, anzi, quasi tutta, dati ufficiali delle Nazioni Unite che si possono facilmente trovare su internet. E l’Afganistan è un paese occupato dagli Stati Uniti, e come si sa i paesi occupanti hanno la responsabilità di quello che succede nei paesi occupati, quindi gli Stati Uniti hanno qualcosa a che fare con questo narcotraffico su scala universale e sono degni eredi della regina Vittoria che era una narcotrafficante.


eduardo-galeano-las-venas-abiertas-de-latinoamerica-copia3.jpgNON SI PUO’ ESSERE COSI’ IPOCRITI

- La regina britannica che nel secolo XIX introdusse con tutti i mezzi l’oppio in Cina attraverso commercianti inglesi e americani….

- Sì, la celeberrima regina Vittoria di Inghilterra impose l’oppio in Cina durante la guerra dei trent’anni, uccidendo una quantità immensa di cinesi perché l’impero cinese non voleva accettare questa sostanza proibita all’interno delle sue frontiere. E l’oppio è il padre dell’eroina e della morfina, per l’appunto. E questo alla Cina costò caro, perché la Cina era una grande potenza che avrebbe potuto competere con l’Inghilterra sia nei commerci che nella rivoluzione industriale, era l’officina del mondo, e la guerra dell’oppio li rovinò, tolse loro il nerbo, e da lì entrarono i giapponesi, in casa loro, in quindici minuti. Vittoria era una regina narcotrafficante e gli Stati Uniti, che usano la droga come pretesto per giustificare le loro invasioni militari, perché di questo si tratta, sono degni eredi di questa brutta tradizione. A me sembra che sia ora che ci svegliamo un po’, non si può essere così ipocriti. Se devono essere ipocriti che almeno lo facciano con un po’ di attenzione.
In America Latina abbiamo buoni professori di ipocrisia, se vogliono possiamo organizzare un accordo di aiuto reciproco e scambiarci gli ipocriti.

- Esattamente nove anni fa, in un’intervista concessaci a Bogotà, lei disse la seguente frase: “Dio salvi la Colombia dal Plan Colombia”. Qual è oggi la sua riflessione rispetto a questo paese andino gestito da un governo autoritario, legato agli interessi degli Stati Uniti, con un’allarmante situazione di violazioni dei diritti umani e con un conflitto interno che si ingrandisce sempre più?

- Permangono problemi gravissimi che il tempo ha reso più acuti. Io non so, non sono qui per dare consigli alla Colombia o ai colombiani, sono sempre stato contrario a questo modo di chi si sente in condizione di decidere su cosa un paese debba fare.
Non ho mai commesso questo imperdonabile peccato e non voglio commetterlo adesso nei confronti della Colombia, voglio solo auspicare che i colombiani trovino il loro cammino, sì, che lo trovino, nessuno può imporlo loro da fuori, né a destra né a sinistra, né al centro, né da nessuna parte, saranno i colombiani che dovranno trovarlo. Quello che posso fare io è dare testimonianza. Se mai ci sarà un tribunale che giudicherà la Colombia per quello che della Colombia si dice: paese violento, narcotrafficante, condannato alla violenza perpetua, testimonierò che no, che non è così, è un paese amabile, allegro e che merita un destino migliore.

RIVENDICANDO LA MEMORIA DI RAUL SENDIC

- Molti anni fa, forse quaranta, c’era un personaggio in Montevideo che si incontrava con un giovane chiamato Eduardo Hughes Galeano, con il proposito di dargli delle idee per le sue caricature, questo personaggio era Raul Sendic, l’ispiratore del Frente Amplio dell’Uruguay…

- e capo guerriero dei Tupamaros, anche se a quel tempo non lo era ancora. E’ vero, quando ero un ragazzino di circa 14 anni e cominciavo a disegnare caricature, lui si sedeva vicino a me e mi dava delle idee...era un uomo più grande di me, con una certa esperienza, e non era ancora ciò che diventò dopo: il fondatore, l’organizzatore e il capo dei Tupamaros.
Ricordo che disse di me al sig. Emilio Frugoni, che era il capo del Partito Socialista e direttore del settimanale dove io pubblicavo qualche caricatura: “Questo diventerà o un presidente o un gran delinquente”. E’ stata una buona profezia e alla fine sono diventato un gran delinquente. (Risate).

- Il fatto che oggi il Frente Amplio stia governando l’Uruguay e che un guerrigliero come Pepe Mujica abbia la possibilità di vincere le elezioni presidenziali è un omaggio alla memoria di Sendic?

- Sì, e di tutti quelli che parteciparono alla grande lotta per rompere il monopolio a due, il bi-polio, esercitato dal Partido Colorado e dal Partido Nacional per quasi tutta la vita indipendente del paese. Il Frente Amplio è arrivato da poco nello scenario politico nazionale e mi sembra un successo che adesso stia governando, anche se non sono sempre d’accordo con quello che fa e credo anche che non faccia tutto quello che bisognerebbe fare.
Però questo non c’entra perché alla fine la vittoria del Frente Amplio è anche la vittoria della diversità politica e io credo che questo significhi democrazia. Nel Frente coesistono molti partiti e movimenti diversi, uniti per l’appunto in una causa comune ma con le loro diversità e differenze, che io rivendico, per me questo è fondamentale.

- Cosa significa per lei come uruguaiano il fatto che un dirigente emblematico della sinistra come Pepe Mujica, ex guerrigliero tupamaro, abbia forti possibilità di arrivare alla Presidenza delle Repubblica del suo paese?

- Non sarà semplice, vedremo cosa succederà, giustamente la gente si riconosce in Pepe Mujica perché è completamente diverso dai politici tradizionali, nel linguaggio, nell’aspetto e in generale in tutto, anche se cerca di vestirsi come un uomo elegante non gli riesce bene ed è l’espressione di una volontà popolare di cambiamento. Credo che sarebbe una buona cosa se arrivasse alla Presidenza, vediamo se succede o no, in ogni caso il dramma dell’Uruguay, come quello dell’Ecuador, sicuramente, paese dove stiamo conversando in questo momento, è l’emorragia della sua popolazione giovane.
Ossia, la nostra patria pellegrina; nel suo discorso di insediamento il presidente Rafael Correa parlò di esiliati della povertà e la verità è che c’è un’enorme quantità di uruguaiani emigrati, molti più di quello che si dice perché le cifre non sono ufficiali, almeno 700 mila, 800 mila, in una popolazione piccolissima perché noi nell’Uruguay siamo 3 milioni e mezzo, questa quantità di gente fuori, tutti o quasi giovani, che hanno lasciato qui i vecchi o le persone che ormai hanno concluso la tappa della vita nella quale uno vuole che tutto cambi per poi rassegnarsi che non cambia niente o molto poco.

TESSERE COLORATE PER COMPORRE MOSAICI

- Partendo dai suoi libri di successo, “Las venas abiertas de América Latina pubblicato nel 1970, y Espejos, nel 2008, che raccontano storie di infamia, il primo nel nostro continente, l’altro nel mondo, c’è ancora spazio per continuare a credere nell’utopia?

- Espejos recupera la storia universale in tutte le sue dimensioni, nei suoi orrori ma anche nelle sue feste, è molto diverso da “Las venas abiertas de América Latina” che fu l’inizio del cammino. Las venas abiertas è quasi un saggio di economia politica, scritto in un linguaggio non molto tradizionale, per questo non ha vinto il concorso Casa de las Americas, perché la giuria non l’ha considerato serio.
Era un’epoca nella quale la sinistra pensava che il serio era quello che era noioso, e siccome il mio libro non era noioso non era serio, però è un libro con un concentrato di storia di politica economica e dei danni che questa storia ci portò, di come ci deformò e strangolò.
Al contrario Espejos tenta di affacciarsi al mondo intero raccogliendo tutto, le notti e i giorni, le luci e le ombre, tutte storie piuttosto corte, e c’è anche una differenza di stile, Las venas abiertas ha una struttura tradizionale, e partendo da qui io vorrei trovare un mio linguaggio, che è quello del racconto corto, tessere colorate per comporre grandi mosaici, e ogni racconto è una tesserina piena di colore, e uno degli ultimi racconti di Espejos evoca un vero ricordo della mia infanzia, io, da piccolo, credevo che tutto quello che si perdeva sulla terra andasse a finire sulla luna, ero convinto di questo e rimasi sorpreso quando arrivarono gli astronauti sulla luna perché non trovarono né promesse tradite, né illusioni perdute, né speranze vane, e allora mi domandai: “se non sono sulla luna dove sono? Non sarà che sono qui sulla terra e ci stanno aspettando?”.

Di Eduardo Gaelano ricordiamo: “Le vene aperte dell’America Latina” Ed. Sperling e Kupfer-
 

02/10/2009

dimanche, 25 octobre 2009

Nobel a Obama

obama-general-patton-warmonger-afghanistan-war-commander-chief.jpgNobel a Obama:

vale la pena di ricordare la storia di sfruttamento e di sangue operato dagli Usa in America Latina

Ex: http://www.italiasociale.org/

La notizia che il presidente degli Stati Uniti, notoriamente una “nazione pacifica” e tutta votata al “bene dell’umanità”, sarebbe il prossimo candidato a riceve il Nobel per la pace, ha dell’incredibile se non del ridicolo, mentre i media Occidentali tacciono in modo connivente, chi parla invece è il presidente della Repubblica Bolivariana del Venezuela, Hugo Chavez Frias, che si dice indignato perché Obana non ha alcun requisito per meritarlo. Rispetto a Bush cambia il colore della pelle ,ma non la sostanza è la medesima.
Come al solito Chavez non usa mezze parole per definire l’ennesima messa in scena mediatica, che accompagna oramai da anni il carrozzone legato al Nobel per la pace, che se nelle intenzioni del suo fondatore doveva essere un riconoscimento importante, frutto di scelte imparziali, oramai ha ben poco dello spirito originario ed oggi rappresenta solo l’ennesima presa in giro finalizzata a dare credito a coloro che sono strettamente funzionali al potere atlantico e mondialista.
“Hugo Chavez si chiede” che cosa abbia fatto Obana per meritare il Nobel”: ha forse operato per il disarmo nucleare? Ha per caso chiesto l’immediato ritiro delle truppe Usa dai teatri operativi iracheno( 124.000 soldati) e afghano(65.000 di cui 13.000 inviati in queste ore senza alcun annuncio da parte della Casa Bianca) ,e riguardo alle nuove basi Usa in territorio colombiano, una diretta minaccia al Venezuela e a tutta l’America Latina non allineata ai diktat di Washington, forse il presidente Usa si è detto contrario?” Nulla di tutto questo possiamo starne certi è avvenuto,l’establishment che lo ha eletto e che lo dirige a distanza è quello di sempre e gli obiettivi non sono mai cambiati fin dalla nascita degli Stati Uniti: il controllo e lo sfruttamento degli altri popoli.
Che la protesta giunga proprio dall’America Latina e da quello che attualmente rappresenta il suo uomo più rivoluzionario, non ci deve sorprendere,perché è proprio questo continente ad aver pagato il maggior tributo di sangue, miseria e sfruttamento negli ultimi cinquant’anni causato dalla “ politica di rapina” nei confronti delle proprie risorse naturali ad opera delle multinazionali statunitensi, che si sono sostituite a quelle britanniche . Un’opera di destabilizzazione continua, operata di concerto con le “oligarchie” locali che mai hanno smesso di intrecciare i propri interessi con quelli delle potenze di turno dominanti nell’area.
La presenza degli Stati Uniti in America Latina è dettata dalla sete di materie ,che l’industria della potenza capitalista necessita per il suo sviluppo e senza le quali non avrebbe potuto svilupparsi in modo poderoso dalla fine della Seconda Guerra Mondiale, ma nel contempo queste ultime debbono essere a buon mercato, a prezzi quasi stracciati,perché solo così i profitti derivanti dalla trasformazione di esse in prodotti finiti possa essere massimizzato.
Seguendo l’esempio britannico ,l’altra potenza liberale, che considerava il Sud America solo un grande mercato dove esportare quello che la sua industria manifatturiera produceva dalla trasformazione delle ricchezze naturali sottratte a basso costo, gli Usa si diedero da fare per controllare con ogni mezzo il rame, l’oro, il ferro, il petrolio, il caffè ed il cacao, lo zucchero, il gas naturale ecc. di cui il terreno del continente posto a Sud del Rio Bravo abbonda con l’aggiunta di un clima favorevole che facilita ogni genere di coltivazione. Costrinsero così gli stati Sud Americani, retti da governi fantoccio e con l’onnipresente oligarchia parassitaria, alla “monocultura”, all’”abolizione di ogni forma di protezionismo economico”, alla “ totale liberalizzazione dell’economia”,così da essere più facilmente preda degli avvoltoi del cosiddetto libero mercato, alla “libera circolazione dei capitali a senso unico verso l’esterno”, a l’”imposizione di tasse sui prodotti locali”, che così gravati da imposte risultavano meno concorrenziali di quelli esteri. General Motors, Uniteted Fruit Company, Ford, Exxon, Morgan Stanley,Bank of America,US Stell Company,Anglo-American,AT&T ed altre grandi corporation si gettarono così a capofitto su quello che tranquillamente si può definire il continente più ricco della terra. La terra dell’America Latina può sfamare senza problemi le sue popolazioni, i minerali sono in tale abbondanza che possono fornire la base per qualsiasi industria,il petrolio ed il gas naturale sono presenti quasi ovunque in abbondanza, sia in terra che in mare, così come sono cospicue le riserve d’acqua dolce, legname, flora e fauna.
L’Amazzonia rappresenta una fonte quasi inesauribile di acqua dolce , assieme alla Patagonia , e le sue biodiversità non temono rivali a livello globale, e infatti sono già entrate nel mirino degli Stati Uniti ( le recenti basi installate in Colombia sono vicine proprio al bacino del Rio delle Amazzoni), mentre i capitali di Gran Bretagna e Israele puntano al Sud del continente, lasciato sguarnito dalle Forze Armate Argentine dopo la sconfitta delle Malvinas e che l’attuale governo non pare intenzionato ad arginare sufficientemente. Cedere territori ricchi in cambio di denaro oggi, vuol dire perderne il controllo e sottrarne le possibili risorse alla nazione un domani.
Ma tutto questo non potrebbe, come già accennato, accadere senza la connivenza delle oligarchie presenti nei vari stati latino americani,che non hanno mai smesso di avere rapporti diretti con quelle anglosassoni, un rapporto che ha reso vane le varie rivoluzioni nazionaliste e socialiste, attraverso cruenti colpi di stato militari, dure repressioni di ogni forma di dissidenza , svendendo così la sovranità nazionale in cambio di effimeri vantaggi economici personali. Il presidente della Colombia Uribe può benissimo capeggiare l’attuale classifica, uomo del Dipartimento di Stato Usa, della Cia , legato al narcotraffico,si è arricchito sulla pelle del popolo colombiano, che è tra i più poveri della regione.
Oggi la situazione sia pur lentamente,si presenta in via di evoluzione in senso favorevole ai popoli del continente Sud Americano, che vedono intravvedere un luce nuova da ciò che sta avvenendo in Venezuela, Bolivia ed Ecuador, che aderiscono al progetto politico ALBA, un ‘ alleanza politica di contrasto all’ingerenza Usa e di ogni altra forma d’intromissione negli affari interni dei singoli Stati.
Anche il Brasile si sta avvicinando, sia pur con un approccio da possibile potenza continentale( interessanti i progetti di cooperazione militare sviluppati con la Francia che prevedono la costruzione di un sottomarino nucleare a difesa dei giacimenti petroliferi off shore), mentre l’Argentina pare ancora per certi aspetti ibernata in una specie di limbo a cui l’ha confinata la sconfitta nella campagna per le isole Malvinas, i lunghi anni di feroce dittatura militare e le privatizzazioni volute dal governo Menem. Tutto questo cozza con le migliori aspirazioni socialiste e nazionaliste dell’ala più squisitamente peronista dell’attuale governo, quella che vorrebbe attuare a tutto campo quelle riforme sociali e di politica nazionale che già Peron introdusse nei dieci anni di governo, e che furono sotto ogni punto di vista quanto di meglio l’Argentina abbia avuto dal 1945 ad oggi.
IL RUOLO DELLE OLIGARCHIE SUD AMERICANE E DELLA CHIESA CATTOLICA
Per capire appieno come è stato possibile da parte prima della Gran Bretagna( in precedenza anche Spagna e Portogallo) e poi dagli Stati Uniti penetrare in profondità nel tessuto economico e politico degli Stati dell’America Latina, è necessario analizzare il ruolo avuto in tutto questo processo da parte delle onnipresenti oligarchie locali, la vera quinta colonna di chi ancor oggi ha mire di dominio e di sfruttamento sui popoli del continente.
Esse hanno da sempre cercato di massimizzare i profitti attraverso l’esportazione delle materie prime di cui abbonda il suolo latino americano, oro, argento, ferro , rame, a cui in varie epoche si aggiunsero il caffè, il cacao, lo zucchero, il salnitro, il guano e poi il petrolio. Tutto questo produceva immense fortune a chi ne possedeva il controllo, ma al tempo stesso non era controbilanciata dalla crescita di una adeguata industria manifatturiera che potesse utilizzare le ricchezze locali, . La ricchezza così prodotta veniva dilapidata rapidamente, creando nei secoli una totale dipendenza dall’estero, che ha letteralmente inondato con i propri prodotti finiti i mercati Sud Americani, mentre nel contempo la popolazione non riceveva che le briciole dagli enormi profitti ed era costretta a subire l’ingresso delle multinazionali, delle banche dei capitali stranieri e di forme di sfruttamento sul lavoro che perdurano tutt’ora in molte realtà. I grandi proprietari terrieri, l’alta borghesia non seppero e non vollero fare quello che invece altrove , come negli Stati Uniti era avvenuto: trasformarsi da colonie in Stati indipendenti con un ‘economia protetta, con industria e agricoltura capaci di competere con le ex potenze coloniali, reinvestendo al proprio interno i capitali guadagnati per accrescere il livello industriale ed agricolo. In questo modo mentre una ristretta cerchia di persone si arricchiva sempre più, e tesseva legami sempre più stretti con i ricchi delle potenze dominanti in cambio di un effimero potere sui propri Stati, si continuava a vivere come se nulla fosse cambiato in una sorta di rassegnazione che vedeva sempre i medesimi soggetti comandare, sperperare immense fortune ed impertare anche il superfluo; e gli altri, il popolo, subire, arrivando al paradosso che per sedare le rivolte che alla fine scoppiavano, erano chiamati gli stessi “compatrioti in divisa” da tempo sul libro paga degli sfruttatori anglosassoni. Come non ricordare la rivolta scoppiata in Cile contro gli inglesi ,rei di sfruttare a loro uso e consumo l’ingente disponibilità di salnitro, importante concime , ebbene la ribellione venne schiacciata nel sangue grazie proprio all’intervento dell’esercito cileno, la stessa cosa si ripeté nella Patagonia argentina, dove i generali repressero duramente la popolazione locale che si opponeva alla penetrazione economica britannica, e da questi ultimi ringraziati…fino ad arrivare a tempi più recenti con il golpe contro Peron e Allende , con quest’ultimo che aveva osato nazionalizzare le miniere di rame, vitali per l’economia Usa, questa volta il servo di turno si chiamava Pinochet, per finire poi con le varie varie giunte militari in Argentina,macchiatesi di crimini di massa, ma sempre funzionali al grande capitali straniero che controlla ancor oggi larghe fette di questa economia.
Non va dimenticata infine l’opera di appoggio e connivenza operato dalla chiesa cattolica, che nei suoi vertici ha da sempre appoggiato ogni forma di oppressione, stringendo uno stretto legame con il tiranno di turno. Il recente golpe in Honduras ne è la riprova, con l’immediato riconoscimento operato dalla locale chiesa al burattino di Washington Micheletti. In passato mai una volta il Vaticano è intervento per condannare gli omicidi compiuti in Argentina dai vari Lanusse e Videla, così come un ruolo di primo piano ricoprì la chiesa argentina nell’abbattimento di Peron.
Oggi assistiamo ad una nuova fase della storia di questo continente, in un mondo fino a ieri unipolare, con la potenza egemone Nord Americana costretta sulla difensiva in Medio Oriente nell’impasse afghana e irachena. Il cosiddetto “cortile di casa degli Usa” ,l’America Latina,si sta destando, anche grazie alle nuove alleanze con le potenze Euroasiatiche come la Russia di Putin e Medvedev , la Cina , l’India e l’Iran, che stanno stringendo accordi economici di importanza strategica, ed al tempo stesso disinteressate ad ogni possibile intromissione politica nel continente Sud Americano. Si sta probabilmente andando verso un mondo multipolare, strada facilitata anche dalla attuale crisi economica, che ha investito le economia liberiste. La strada non sarà facile né breve perché gli Usa non accetteranno facilmente un loro ridimensionamento globale,anche a costa di una guerra dalle conseguenze incalcolabili, ma la storia insegna che per ogni potenza c’è dopo il momento della crescita e della stabilità, quello del declino, così fu per le grandi civiltà del passato, così sarà anche per chi, come gli Stati Uniti, non lasceranno che un pessimo ricordo di se stessi.


Federico Dal Cortivo


Buenos Aires 16-10-09


16/10/2009

jeudi, 01 octobre 2009

La conexion de las cuencas hidrograficas de Suramérica

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La conexión de las cuencas hidrográficas de Suramérica

 

 

 

Alberto Buela (*)

 

La navegación fluvial del Plata al Guaria es el eje más genuino de la integración suramericana el resto sono parole.

 

Sostiene muy bien el geopolitólogo belga Robert Steuckers que “ningún poder serio puede sobrevivir sin una dominación y una sujeción de la tierra y del espacio”.[1]  Todos los imperios antiguos organizaron la tierra mediante la construcción de carreteras como en el caso de Roma o mediante el control de los grandes ríos navegables como Egipto o China.

 

Si nosotros en Suramérica pretendemos constituir un gran espacio autocentrado con características de soberano y libre, debemos llevarnos de este consejo que nos viene dado por la historia.

 

Este subcontinente americano tiene una extensión de casi 18 millones de kilómetros cuadrados, el doble de los Estados Unidos así como el doble de Europa, posee, aparte de otras menores, tres grandes cuencas fluviales: la del río Amazonas (6.430.000 km.2), la del río de la Plata (4.000.000 km.2) y la del río Orinoco (1 millón km.2), que cubren dos tercios de su territorio y que forman una nutrida red de 50.000 km de vías navegables de grandes y pequeños cursos de agua que se extienden por toda América del Sur.

 

Así pues el tema de la vinculación por vía fluvial desde el Plata en Argentina-Uruguay al Guaria en Venezuela es un asunto de crucial valoración geopolítica y estratégica. Hablando con propiedad es un tema de metapolítica, por ser esta la interdisciplina que estudia las grandes categorías que condicionan la acción política.

 

Antecedentes históricos

 

El estudio del tema se viene arrastrando desde hace varios siglos y hasta ahora no ha pasado de buenas intenciones.

 

El primer antecedente que encontramos es en 1773 cuando el gobernador del Matto Grosso, Luiz de Cáceres, pensó construir un canal entre los ríos Alegre, afluente del Guaporé de la cuenca amazónica y el Aguapey, afluente del Paraguay de la cuenca del Plata. En esa estela sigue el Barón de Melgaço en 1851.

 

El primer estudio experimental lo encontramos en el geógrafo inglés  William Chandless: Resumo do intinerario da descida do Topajoz en octubre de 1854, (Notas, Río de Janeiro 1868) donde va a mostrar que en el descenso del río Topajoz viajando desde su desembocadura en el Amazonas se puede navegar hasta el Juruena que termina vinculado en las nacientes del Guaporé. Se busca el acceso al Amazonas por el este pero sin resolver el tema de la vinculación de las dos cuencas. Este trabajo es profundizado en Brasil por los ingenieros José de Moraes en 1869 con su “Plan Moraes” de navegación del Plata al Orinoco y luego por el ingeniero Andre Rebousas en 1874. Es de destacar que los estudios brasileños sobre la interconexión de las tres cuencas son de una precisión y detalle exquisitos y además son muchos trabajos, pero ninguno, absolutamente ninguno provocó ni un solo movimiento de tierra. Esta es la queja del gran estudioso brasileño del tema en el siglo XX don Paulo Mendes da Rocha.

 

El otro antecedente ilustre es el de presidente Sarmiento que hizo estudiar a un grupo de científicos franceses la posibilidad navegar sin interrupción desde la desembocadura del Río de la Plata hasta la del Orinoco. Algo que había ya expuesto en 1850 en su libro Argirópolis o la capital de los Estados Confederados del Río de la Plata, cuyo emplazamiento estaría en la Isla Martín García en el estuario del río de la Plata.

 

 

Cincuenta años después, en 1909, el geógrafo uruguayo Luis Cincineto Bollo en su libro Suramérica, pasado y presente afirma que “la futura gran ruta comercial de Sud América es el canal”  y propone seguir la tesis de Chandless de unir la cuenca del Plata con la del Amazonas por el Topajoz y no por el Guaporé-Madeira.

 

En 1916 aparece la Carta potomografica especial de America do Sul  Francisco Jaguaribe de Matos, padre del gran sociólogo brasileño Helio Jaguaribe, quien indica las claras posibilidades de conexión entre los ríos Guaporé y Paraguay.

 

Años después, en 1941, La Conferencia regional de los países del Plata reunida en Montevideo recomendó, a propuesta de Argentina, a los Estados miembros continuar los estudios existentes sobre conexión de los tres grandes sistemas hidrográficos de América del Sur.

 

Un año más tarde el ingeniero Ernesto Baldasarri dicta una conferencia titulada La vinculación de las cuencas del Amazonas y del Plata [2] donde expone que la vinculación entre las dos cuencas se puede realizar por dos caminos: por el este siguiendo los ríos Amazonas, Tapajoz, Juruena, Diamantino, Paraguay, Paraná, el Plata con un recorrido de 7.000 kms Y el otro por los ríos Amazonas, Madeira, Mamoré, Guaporé, Alegre, Aguapey, Jaurú, Paraguay, Paraná, el Plata con 8.500 kms de recorrido.

 

En 1947 aparece un trabajo liminar por su detalle técnico y precisión conceptual el del geógrafo Horacio Gallart Cruzando la América del sur desde el río de la Plata hasta el Orinoco, por vía fluvial [3] y el mapa de la ruta fluvial suramericana propone es por los ríos Paraná, Paraguay, Jaurú, Aguapey (cuenca del Plata), Alegre, Guaporé, Mamoré, Madeira, Amazonas, Negro (cuenca del Amazonas), Casiquiare y Orinoco.

 

Y en 1962 se publica el trabajo del ingeniero Gabriel del Mazo, historiador del radicalismo, legislador y publicista; ministro de defensa 58/59 titulado: Proyecto de un canal sudamericano [4]  en donde  se ocupa de analizar la vinculación entre las tres cuencas estableciendo que con la construcción de un canal intermedio de 30 km (entre las nacientes de los ríos Casiquiare y Negro) se salva la dificultad para vincular el Orinoco con el Amazonas y quedarían así vinculados y para conectar el Guaporé con el Paraguay, se deberá construir un canal de 8 km. con una diferencia de altitud de 30 metros, insignificante desnivel que divide las aguas de las dos más grandes cuencas hidrográficas de América del Sur: la del Amazonas y del Plata.

 

Entre diciembre de 1979 y mayo de 1980  hermanos Georgescu, venezolanos de origen rumano, navegaron los ríos Orinoco, Casiquiare, Negro, Amazonas, Madeira, Mamoré, Guaporé, Paraguay, Paraná y de la Plata, hasta la ciudad de Buenos Aires, cumpliendo una travesía de más de 8.000 km. Con ello demostraron prácticamente la existencia del eje fluvial norte - sur que permite la comunicación de las principales cuencas y las posibilidades que tienen los países de América del Sur de conectarse. El regreso por la misma vía se inició el 18 de enero de 1981.

 

Dificultades geográficas

 

Sabemos luego de los trabajos del ingeniero Ernesto Baldasarri que existen dos rutas para vincular el Amazonas y el Plata.

 

La vía más frecuentada hasta el presente es aquella que recorrieron Roger Courteville [5] en los años 30 y los hermanos Georgescu a principio de los 80. La misma que recomendó el geógrafo Horacio Gallart y el ingeniero Gabriel del Mazo, la que va del Plata al Amazonas volcada al oeste por el Guaporé-Madeira.

 

Existen acá dos dificultades muy simples de salvar. Navegando de sur a norte nos encontramos, en primer lugar, con la necesidad de la construcción de un canal de 8 km que una los ríos Aguapey y Alegre que corren largo trecho en paralelo. El primero afluente del Jaurú que lo es a su vez del Paraguay y el segundo del Guaporé.

La segunda dificultad la plantean las cachoeiras, cachuelas o pequeños saltos de agua sobre el río Madeira que surgen entre Guajará-Mirim y Porto Velho que en su conjunto significan un descenso de 66 metros de las aguas del río, lo que exige la construcción de un sistema de represas, hoy con la tecnología existente de fácil y rápida realización.[6]

 

Finalmente la vinculación entre el Amazonas y el Orinoco no ofrece mayores dificultades salvo los rápidos o raudales Atures y Maypures del Casiquiare cuya navegación se hace en base a baqueanos o prácticos conocedores de toda la red de ríos adyacentes como lo atestiguan los hermanos Georgescu que lo navegaron de ida y de vuelta sin inconvenientes.[7]

 

La segunda vía es la propuesta por Cincineto Bollo que navegando de sur a norte va del Paraguay, al Diamantino, Juruena, Tapajoz para desembocar en el Amazonas. Parte de este largo viaje fue relatado magníficamente por el fotógrafo francés naturalizado brasileño Hécules Florence (1804-1879) en su libro Vingem fluvial: Do Tieté do Amazonas.

 

Afirma Gabriel del Mazo que: A solo dos kilómetros al este de las fuentes del Paraguay nace el río Negro (Preto) afluente occidental del Arinos (Tapajoz). En esta zona donde laten y brotan las fuentes del Amazonas y del Plata existe el relato del dueño de una fazenda del Estivado (río afluente del Arinos) quien afirma que eventualmente unió el Amazonas y el Plata pues “se propuso regar su jardín” y cavó un canal entre dos de sus afluentes originarios”. [8]

Vemos como esta vía no ofrece mayores dificultades geográficas por superar.

 

Dificultades políticas

 

La demora inconcebible luego de tres siglos de propuesta de un canal suramericano no encuentra otra explicación que las dificultades políticas que se han opuesto a su realización. Es  sabido luego de una larga historia de desencuentros que las estrategias de Argentina y Venezuela chocan con la del Brasil en este punto.

 

Brasil desalienta la navegación del Plata al Amazonas porque ello supone abrirle el acceso de la Amazonia a la Argentina.  Además de las dos vías se encuentra descartada la propuesta por el geógrafo uruguayo Bollo, aquella que va a través del Tapajoz pues ello implica penetrar en el corazón mismo del Brasil. Esta es una dificultad política insalvable y entendible. Una potencia emergente como Brasil no puede permitir que barcos de Venezuela y Argentina transiten libremente por el centro estratégico de su territorio.

 

Descartada esta posibilidad solo queda la vía del oeste que navega por ríos limítrofes del Brasil con Paraguay y con Bolivia, pero la resistencia también se siente. Pues la estrategia de Brasil como la de los Estados Unidos es salir al oeste y no extenderse de norte a sur, y el canal suramericano se inscribe en esta última estrategia. Brasil no tiene necesidad de navegar el Casiquiare para llegar al Guaira ni tiene necesidad de navegar el Guaporé para llegar al Plata. La Superintendencia de Navegación interior del Brasil muestra oficialmente que la estrategia del país lusitano es buscar la integración del Brasil por separado  con Perú y Bolivia por un lado, con Argentina, Paraguay y Uruguay por otro, con Ecuador, Colombia y Venezuela por otro. Esto hay que tenerlo en cuenta porque sino corremos el riesgo de caer en un utopismo voluntarista que solo nos lleva a producir ensayos sobre el tema. Hay que decirlo con todas las letras, la necesidad es de Argentina, Venezuela, Colombia, Ecuador, Perú y Bolivia que podrían sacar sus productos en grandes cantidades, en forma económica y no contaminante.

 

La realización de este canal suramericano supone, antes que nada, persuadir y convencer a la intelligensia  brasileña de Itamaraty de las ventajas que su realización puede acarrearle al Brasil [9], de lo contrario seguiremos escribiendo ensayos sobre la conexión de las tres cuencas de América del Sur y leyendo amables diarios de viajes de los impenitentes viajeros europeos.[10]

 

(*) CeeS- Centro de estudios estratégicos suramericanos- UTN- Federación del Papel

 

alberto.buela@gmail.com



[1] Entrevista de Metamedia publicada en Geosur Nº 352-352, Montevideo, sep-oct 2009, p.16

[2] Publicada en la revista Ingeniería, publicación del Centro Argentino de Ingenieros, Buenos Aires, mayo de 1942 pp.285 a 293

[3] En Revista de Geografía Americana, año XV, Buenos Aires, octubre de 1947

[4] Publicado, entre otros, en revista Estrategia Nº 61/62, Buenos Aires, enero-feb. 1980 pp. 30 a 39

5 De Buenos Aires a l`Amazona par le centre de l´Amerique du Sud, revista “L´Ilustration”, Paris Nº 20, sep. 1930

6 Sobre este tramo de la navegación es irremplazable el trabajo de Monseñor Federico Lunardi:  De Guajará-Mirim a Porto Velho en Revista de Geografía Americana N° 64, enero 1939

[7] Los ríos de la integración suramericana, Universidad Simón Bolivar, Caracas, 1984

[8] Del Mazo, Gabriel: op.cit. p.34

[9] Por ejemplo, se podría argumentar que si la Hidrovía Paraguay-Paraná conectara efectivamente Puerto Cáceres en Mato Grosso, con el de Nueva Palmira en Uruguay, la soja brasileña y paraguaya podría desembarcar en el exterior U$S 25 más barata, por tonelada, que la soja de EE.UU.. De igual forma, si la Hidrovía careciera de los obstáculos de dragado y balizamiento que hoy tiene, lo que actualmente se transporta en treinta días podría llegar a transportarse en un máximo de diez días.

[10] Existe en italiano un viejo trabajo Giuseppe Puglisi: Dal Plata al Orinoco per via fluviale, publicado en la revista "Le Vie d'Italia e del Mondo" (año I, Nos. 11 y 12), noviembre y diciembre de 1933.

 

mercredi, 30 septembre 2009

Chavez busca unir Africa y Sudamérica con el antiimperialismo

Chávez busca unir África y Sudamérica con el antiimperialismo

El presidente venezolano, Hugo Chávez, tratará de vender su “revolución antiimperialista” como el cemento para forjar la unión Sudamérica-África, aunque para muchos es Brasil, con su política moderada y poderosa economía, la llamada a conducir la incipiente integración “Sur-Sur”.

Tres años después de su primera cumbre, líderes de ambos continentes se vuelven a reunir el sábado y domingo en la isla de Margarita, en el caribe venezolano, para estrechar lazos políticos y comerciales que les permitan crear un frente común de países emergentes en foros e instituciones globales.

La reforma de Naciones Unidas, un mayor peso en el Fondo Monetario Internacional y el Banco Mundial o acercar posturas para enfrentar las estancadas conversaciones comerciales globales se unirán con compromisos de una cooperación más amplia en materia energética, comercial y cultural entre ambas regiones.


Para Chávez, declarado admirador del fallecido presidente Gamal Abdel Nasser -quien encabezó la revolución egipcia e inspiró movimientos anticoloniales en Argelia, Libia e Irak- esa voz común puede surgir de un rechazo común al imperio estadounidense, al que culpa de la inequidad mundial.

“Todos los imperios le cayeron al África, todos. No hay un solo imperio que no haya pasado por África”, dijo recientemente en una de sus frecuentes alocuciones televisivas.

“Nosotros queremos que Caracas se convierta en un centro de llegada, de actividades y de conexiones con otros países de Sudamérica, del Caribe, de Centroamérica para África”, agregó el mandatario, quien busca emular al líder cubano Fidel Castro como referencia latinoamericana en la “madre patria África”.

Sin embargo, su dura retórica antiestadounidense encuentra un difícil obstáculo en la figura de Barack Obama, primer afroamericano en llegar a la Casa Blanca, mientras que el poco peso económico de Venezuela en África le resta atractivo para los heterogéneos países de esa región.

Y más cuando su enemistad con Washington le lleva a forjar lazos con controvertidos líderes como el libio Muamar Gadafi, el zimbabuense Robert Mugabe y, sobre todo, con el sudanés Omar Hasan al Bashir, invitado a la cumbre pese a estar reclamado por tribunales internacionales.

“Gadafi y Mugabe todavía tienen apoyo en África, mientras que Al Bashir es ampliamente detestado y visto en la mayor parte de África como un paria total, responsable por los asesinatos en masa en Darfur”, dijo Patrick Smith, editor del boletín África Confidential.

BRASIL, ¿EL GRAN JUGADOR?

Como uno de los mayores exportadores mundiales de crudo, Venezuela ha desplegado parte de su petrodiplomacia en África, prometiendo una refinería a Mauritania y acuerdos energéticos con países como Mali y Níger. Pero los bajos precios petroleros este año han limitado su acción.

“Venezuela no es muy visible en África, aunque existen ciertas aspiraciones”, dijo Alex Vines, experto en África en el instituto Chatham House de Londres.

Dado que el crudo es prácticamente su único producto de exportación, Caracas se ha quedado muy rezagada frente a otros países latinoamericanos como Brasil, Argentina y México en la creación de vínculos comerciales con África.

Por eso, analistas creen que los pesos pesados africanos, especialmente Sudáfrica, ven más pragmático trabajar con el líder brasileño Luiz Inacio Lula da Silva, al frente de una potencia emergente y popular entre pobres y empresarios, que con el controvertido militar retirado.

“Brasil y Sudáfrica tienen una relación comercial en auge y son las dos potencias regionales por excelencia. Todo intento por fortalecer las relaciones entre Sudamérica y África tiene que partir de las iniciativas de estos países”, dijo Patrick Esteruelas, analista de riesgo político en Eurasia Group.

Sin embargo, algunos observadores ven en Brasil menos voluntad política por liderar la llamada integración regional “Sur-Sur”, un proceso político, comercial y cultural que requeriría de grandes esfuerzos diplomáticos para combinar la gran disparidad de voces dentro de ambos bloques.

Pero muchos países africanos se sienten atraídos por las políticas de nacionalismo sobre los recursos energéticos que ha desarrollado el mandatario venezolano, quien ha estatizado amplios sectores de la economía en pos de la construcción de su llamado “socialismo del siglo XXI” en el país petrolero.

“Los países de África están revisándose, así me consta, y muchos están retomando la tesis del socialismo africano”, aseveró Chávez.

Enrique Andrés Pretel

Extraído de SwissInfo.

mardi, 29 septembre 2009

A propos du Sommet entre Africains et Latino-Américains

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A propos du Sommet entre Africains et Latino-Américains

 

Le sommet entre pays d’Afrique et d’Amérique latine se tiendra les 26 et 27 septembre prochains au Venezuela. Il aura pour but, selon le Président Chavez, de créer un “pont” entre les deux rives de l’Atlantique Sud. Dans la célèbre émission télévisée vénézuélienne “Alo Presidente!”, où Chavez s’adresse chaque dimanche directement à son peuple, le président “bolivarien” a déclaré: “Il faut créer un pont entre le Venezuela et l’Afrique, un pont de solidarité, de coopération, de rapprochement culturel, politique et économique qui s’avèrera fondamental pour la vie de nos deux continents”. Et: “Nous sommes latino-américains mais aussi africains; plus africains que les autres. Sans l’Afrique, nous ne serions pas tels que nous sommes”. Outre quelques outrances, qui pourraient prêter à rire, ce discours implique que des relations bilatérales entre continents peuvent désormais émerger (ou devraient pouvoir émerger) sans l’intervention de Washington et sans une participation nord-américaine. En ce sens, l’exemple que vient de donner Chavez, en tendant la main à l’Afrique, pourrait servir de modèle à l’Europe, qui ne parvient pas à se débarrasser du boulet atlantiste. Si Latino-Américains et Africains envisagent l’établissement de “ponts”, on ne voit pas pourquoi l’Europe et le reste de l’Eurasie n’envisageraient pas la consolidation définitive de “ponts” qui nous ramenerait à l’optimum stratégique que fut, pendant seulement une quinzaine d’années au début du 19ème siècle, la Pentarchie européenne qui s’étendait de l’Atlantique au Pacifique. Au contraire, l’Europe vassalisée tolère que Washington installe des obstacles entre l’Europe et le reste de l’Eurasie: surtout dans le Caucase, non seulement en entretenant l’abcès de fixation tchétchène, mais en induisant une nouvelle diplomatie turque à faire sauter le verrou arménien, entre la Turquie et l’Azerbaïdjan et, pire, à faire sauter le pont arménien potentiel entre la Russie et l’Iran.

 

La règle géopolitique en jeu ici est celle, éternelle, de la biocéanité: la Pentarchie était bi-océanique; la Doctrine Monroe visait la biocéanité nord-américaine; le Mercosur vise une bi-océanité ibéro-américaine entre Atlantique et Pacifique; les géopolitologues d’Amérique du Sud ont déjà, avant Chavez, imaginé un “pont” au-dessus du Pacifique (la géopolitique pacifique de Pinochet, notamment); désormais, comme dans les spéculations géopolitiques sur le “Cinquième Empire” de Dominique de Roux, Chavez entend rétablir un “pont” au-dessus de l’Atlantique Sud, en direction d’une Afrique, à laquelle les Britanniques ont toujours ravi la biocéanité, en torpillant les projets allemands, belges et portugais de “Mittelafrika” entre l’Atlantique et l’Océan Indien. La marche du monde, les vicissitudes de la politique internationale, sont bien souvent déterminées par la volonté de bi-océanicité: la Chine actuelle, notamment, cherche à devenir biocéanique, avec sa façade pacifique et ses bases au Myanmar, reliées au territoire chinois par les axes routiers birmans installés par les Alliés anglo-saxons pendant la seconde guerre mondiale pour venir en aide à Tchang Kai-Tchek. L’Axe euro-russe pourrait, lui, viser la quadri-océanité: arctique, atlantique, pacifique et indienne. A méditer.

 

Robert Steuckers.

mardi, 22 septembre 2009

"Le conquistador aux pieds nus" d'Abel Posse

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"Cabeza de vaca le conquistador aux pieds nus" d'Abel Posse

Romans, nouvelles, récits
Textes latino-américains
Traduit  de l' espagnol (Argentine)
Romain Magras (Traducteur)

avril 2008  / 11,5 x 21,7 / 304 pages
ISBN 978-2-7427-7421-0
prix indicatif : 22,00 €

 

Le conquistador sans conquête de Charles Quint vit sa dernière année dans une modeste demeure sévillane. Sous couvert de lui faire vérifier des cartes du Nouveau Monde, une bibliothécaire charmeuse sollicite le vieillard sentimental, lui offrant du papier filigrané à ses armes. C’est qu’elle espère le récit des années escamotées dans ses Naufrages. Et le chimérique gouverneur du rio de La Plata de libérer sa mémoire pour des révélations qui bien souvent mettent à mal l’histoire officielle de la Conquête. C’est ce manuscrit imaginaire qui nous est rendu.
L’infatigable voyageur qui a parcouru, pieds nus, 8 000 kilomètres, lutté contre l’inceste et la polygamie, aboli l’esclavage, avoue l’inavouable osmose avec la culture indigène. Nature matricielle, magie, fusion avec le cosmos, plaisir des sens, contre barbarie espagnole, fièvre de l’or, croix inquisitrice et épée tolédane. Par amour, il a jeté un pont entre deux terres aux antipodes l’une de l’autre et qui ne devaient simplement pas se rencontrer. Son nom restera dans l’histoire. A-t-il à lui seul, comme le pensait Henry Miller, racheté tous les crimes des conquistadors ? Une seule évidence : l’hidalgo andalou, né riche et heureux, est mort pauvre et seul, mais probablement amoureux.

Abel Posse est né à Córdoba en 1934. Diplomate, il parcourt le monde pendant une quarantaine d’années avant de regagner Buenos Aires. Il est considéré comme un des maîtres du nouveau roman historique. Ses textes condensent les mythes et les histoires vraies ou fictives du continent latino-américain.

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, essentiellement romanesques, dont deux ont paru en France : La Guerre au roi (Alta, 1981), et Les Chiens du paradis (Belfond, 1986).



lundi, 14 septembre 2009

Tango, politica y mal gusto

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Tango, política y mal gusto

 

Alberto Buela(*)

 

Hace tres años escribimos un artículo titulado ¿El renacer del tango? en donde sosteníamos que el renacer es posible. Hoy queremos ocuparnos de cómo el mal gusto ha invadido el tango.

Pero primero tenemos que definir qué entendemos por gusto.  Los antiguos decían que la belleza era splendor veri, esplendor de la verdad. El esplendor es el fulgor de luz que emana de la cosa bella y la verdad es lo que brilla. La obra de arte es aquello a través de lo cual brilla la verdad. Y una cosa es bella no porque me agrade, dice el filósofo Kant, sino que me agrada porque es bella. Y cómo capto esta belleza? A través del juicio del gusto. Y cómo consolido este juicio? Cuando me voy educando en la belleza, de lo contrario prima el mal gusto o la vulgaridad. Es por eso que los griegos, los romanos, los medievales y hasta los renacentistas educaron siempre a través de los arquetipos bellos y virtuosos como los héroes, los santos y los sabios.

Es un lugar común y no menos cierto que desde hace una docena de años el tango comenzó a renacer. Esto es un hecho verificable que cualquiera puede comprobar recorriendo la multiplicación de las milongas, las orquestas, los cantantes y los bailarines que son los cuatro elementos indispensables para la realización plena del género musical: tango.

Solo faltan multiplicarse los canales de TV (existe sólo uno) y las radios (son dos o tres) en Buenos Aires.

El desarrollo histórico del tango ha sido estudiado por innumerables investigadores que lo han hecho en forma acabada. De estos estudios (Ferrer, Barcia, Gobello, García Giménez, del Priore, etc.) podemos establecer las siguientes etapas:

a)     su nacimiento campero y orillero: “nació en los Corrales Viejos allá por el año 80, hijo fue de la milonga y de un taita del arrabal”.

b)     etapa del tango criollo donde Gardel, Saborido, Gobbi, Arolas consolidan el género.

c)      todos están de acuerdo que con Pascual Contursi se inaugura la etapa de plenitud del tango.

d)     la revolución libertadora de 1955 lo prohíbe como manifestación masiva y comienza una larga etapa de decadencia con la primacía del mal gusto.

e) Es a partir del gran espectáculo en París (1982): trottoires de Buenos Aires, con un cantor no gritón como Goyeneche, una pareja de baile no-acrobática como Gloria y Eduardo, y una orquesta sobria, el tango comienza lentamente su renacer. A lo que hay que sumar el impulso europeo de Piazzola con el tango para escuchar.

 

Pero ¿por qué decayó el tango desde el 55 al 81?.

En primer lugar existe una razón política fundamental, como muy bien estudió mi amigo y bailarín eximio Atilio Verón, la llamada revolución libertadora lo prohibió como espectáculo multitudinario. No querían ver a las masas juntas, querían el pueblo suelto, porque el pueblo seguía siendo peronista, y Perón era el enemigo odiado y execrado. En una palabra, era el Diablo para los generales golpistas y los gorilas.

 

El segundo elemento que juega en la decadencia del tango es la introducción del rock norteamericano promocionado y difundido a diestra y siniestra por todos los mass media de la época. Se inaugura la influencia directa, caído el peronismo, de los Estados Unidos sobre nuestra juventud a través de la música y de la comida. Junto al rock aparece la hamburguesa.

 

 

El tercer elemento fundamental en este arrastre decadente del tango es: el mal gusto. Y este mal gusto estuvo vinculado desde siempre a la televisión. Primero fue la Familia Gesa en el canal 7 con Virginia Luque y cuanta cachirulada se le podía sumar. Y luego, Grandes valores del tango con Silvio Soldán que no dejó vulgaridad por realizar. Vulgaridad, chabacanería y kisch que continúa hoy mismo realizando, ahora para la televisión de un gobernador “raro” como el de San Luis o para canal 26 de cable. Una vulgaridad irreductible al desaliento.

 

Y así, el pueblo argentino, fue sometido treinta años, dos generaciones, a la prepotencia del mal gusto en todo lo que hace al tango. Orquestas con mil variaciones sobre las piezas que las hacía  imbailables, cantores que a los gritos buscaban impresionar, recordemos a Sosa, Dumas, Lavié, Rinaldi et alii y  bailarines acrobáticos como Copes y tantos otros, que nadie podía seguir.

Frente a esta avalancha del mal gusto, en forma silenciosa, sin decirlo, pero haciéndolo, hoy ninguna milonga pasa un tango de Sosa, Dumas, Lavié, Rinaldi y esa pléyade de cantores-espectáculo, porque no llevan el ritmo de la danza ni el tiempo de la música.

 

Es cierto que durante ese período, el de la decadencia, hubo excepciones en cantores como Goyeneche o Floreal Ruíz, en orquestas como la de Pugliese o Trolio, en bailarines como Virulazo o Gavito y en programas como La Botica del Angel de Vergara Lehumann, pero no podían sobreponerse a la ola gigantesca del mal gusto encarnada por Silvio Soldán y sus ramplones invitados, promocionados masivamente por la televisión. 

 

El pueblo argentino asistió como convidado de piedra, al menos por dos generaciones, al vaciamiento del tango y sus sentidos.

 

Hoy casi llegando el centenario, a medio siglo de su prohibición masiva, asistimos al renacer del tango. Jóvenes cantores que no cantan a los gritos sino melodiosamente y letras no lloronas, noveles orquestas que no imitan pero que tampoco caen en “ocurrencias” más o menos novedosas, como todas las variaciones infinitas de los Stampone, Garello, Federico, Baffa, Berlingieri o Libertella. Bailarines que no se disfrazan de tangueros haciendo las mil piruetas de acróbata berreta, sino que bailan “al piso”como Gavito o del Pibe Sarandí. En fin, todo un renacer. Claro que desplazar al mal gusto, a la cachirulada, que tiene medios materiales y hace medio siglo que está instalada es más difícil que mear en un frasquito como diría un reo. Pero, no obstante, las figuras van saliendo y el tango se está volviendo a plantear y a presentar como un todo: orquesta, cantor, bailarines y ambiente.

 

Como será la prepotencia de la vulgaridad que acaba de ganar una pareja nipona el campeonato mundial de tango salón en un final de treinta parejas la mayoría argentinas. Y qué fue lo que se destacó en los japoneses: la elegancia, el buen gusto en el vestir frente a los ropas chillonas y la ramplonería de la vestimenta de las parejas argentinas: bailarines con zapatos de charol blanco y bailarinas lentejuelas de oropel. La colonización cultural del mal gusto en el tango argentino ha creado toda una industria de la vestimenta cachirula, que lamentablemente los turistas extranjeros compran e importan sin criterio.

 

 

Vemos como persisten, no se jubilan ni se retiran, los falsos y ordinarios espectáculos de tango para “la gilada”, o sea, los turistas.

Hay mucho dinero en juego alentando y medrando con la vulgaridad. Léase: Señor Tango en Barracas o Bocatango. Es que el  carácter de prosaico, de mal gusto, de kisch, de vulgar, de ramplón se le ha metido hasta el tuétano, hasta el orillo. Eliminar esto, es la tarea fundamental de este renacer tanguero. Esto es lo que propuso en plena decadencia (el 7 de octubre de 1969) Jorge Luis Borges, con quien disentimos políticamente, pero no podemos dejar de reconocer que, si algo fue: “fue un parapeto a la mediocridad” en el tiempo que le tocó vivir. Y allí afirma con su clásica ironía borgeana: “este tango que se toca ahora es demasiado científico”. Había  perdido su carácter de genuino, era una impostura vulgar.

 

Escribimos esperanzados en que este renacer del tango deje de lado, rápidamente, lo prosaico y pueda reconstruir en un sano equilibrio las cuatro patas en que se debe apoyar todo tango genuino: orquesta, cantor, bailarines y milonga, o sea, música armoniosa, cantor acorde, bailarines a ritmo y ambiente apropiado.

Cualquiera de ellas que falte o que se sobre estime, hace que esa gran mesa que es el tango y en la que, de una u otra manera, comemos todos los argentinos, se desequilibre.

 

Post Scriptum: 

Hay un escritor argentino Ricardo Piglia, quien enseña en la universidad de Princeton hace muchos años literatura y seminarios sobre tango, donde sostiene expresamente: “El tango tiene, como tienen los grandes géneros, un comienzo y un final muy claros. Ya sabemos que el primer tango fue “Mi noche triste” de 1917, y yo digo un poco en broma y un poco en serio que el último es “La última curda”, de 1956. Después de ese tango lo que se hizo fue otra cosa, porque se perdió la idea de situación dramática que sostiene y controla toda la argumentación poética, y empezó ese sistema de asociación libre, de surrealismo un poco berreta del violín con el gorrión y la caspa con el corazón”. (La Nación, suplemento ADN,  Bs.As. 19/4/08, p. 7).

 

 

(*) filósofo, o mejor arkegueta, eterno comenzante

alberto.buela@gmail.com

mercredi, 12 août 2009

Escudé y la identitad iberoamericana

 

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Escudé y la identitad iberoamericana

Alberto Buela

La pregunta por la identidad es una de las más reiteradas en la ecúmene iberoamericana. Las razones de tamaña reiteración son muchas y variadas, como lo son las respuestas y los autores.

En Argentina han descollado sobre el tema autores conocidos como Borges y desconocidos como Murena, ingeniosos como Castellani y torpes como Martínez Estrada, nacionalistas como Gálvez y liberales como Massuh, religiosos como Marechal y antirreligiosos como Raurich pero lo que no había ocurrido hasta ahora era que hombres con carencia de enjundia intelectual se ocuparan del tema, como es el caso del artículo de Carlos Escudé (*) La identidad hispanoamericana aparecido en La Nación diario el 5/8/09.

 

La tesis del autor es en Nuestra América se habla castellano porque Gutemberg en 1455

inventó la imprenta.

Y además agrega la siguiente genialidad: “Que Argentina y Chile jamás han liberado una guerra (por hablar en castellano). En cambio desde que nosotros somos independientes Francia y Alemania han protagonizado tres…El origen de la diferencia fue la presencia o ausencia de la imprenta al momento de producirse los colapsos imperiales que hicieron posible el nacimiento de estos Estados”.

 

En nuestros largos años de lecturas pocas veces pudimos encontrar en un breve párrafo tanta cantidad de sandeces y errores. Y sobre todo proviniendo de un politólogo renombrado y publicitado por uno de los diarios más reconocidos de lengua castellana como La Nación.

 

En primer lugar Chile y Argentina no liberaron nunca una guerra porque la diferencia exponencial entre uno y otro es inconmesurable. Y los chilenos lo saben y los argentinos también. Chile no va a iniciar una aventura bélica que en principio puede serle favorable (en  24 hs. podría instalarse en San Rosa) pero sabe que finalmente fracasa, y Argentina no tuvo ni tiene ninguna necesidad geopolítica de invadir Chile.

 

En segundo lugar es falso que desde 1810 hasta el presente no hayamos tenido guerras los Estados de lengua castellana en América. Para limitarnos a América del Sur, nosotros tuvimos la guerra del Pacífico entre Chile(1879-1884) por un lado y Bolivia y Perú por el otro; la guerra de la Triple Alianza(1864-1870) que enfrentó al Paraguay contra Argentina y Brasil y la guerra del Chaco(1932-1935) donde lucharon Bolivia contra Paraguay. Peor aún, la guerra de la Triple Alianza es considerada como la primera guerra vae victis  de la modernidad.

 

En tercer lugar, en el siglo XV, momento de aparición de la imprenta, España está por entrar en su plenitud imperial y no en su colapso.

 

Vaya un pequeño comentario, para no gastar pólvora en chimangos, como comúnmente se dice cuando el tema no da para más.

España descubre América 37 años después del nacimiento de la imprenta y ya en 1472 comienza con la edición de sus primeros libros. En América la primera imprenta se establece en 1536 en México y al poco tiempo se funda la primera universidad en 1538 en Santo Domingo. Y el mayor trabajo de las imprentas americanas fue la publicación de catecismos y textos religiosos en las lenguas indígenas. Al respecto en un brillante artículo de Vittorio Messori América: ¿lenguas cortadas?  Afirma: “ En el virreinato más importante, el de Perú, en 1596 en la Universidad de Lima se creó una cátedra de quechua, la «lengua franca» de los Andes, hablada por los incas. Más o menos a partir de esta época, nadie podía ser ordenado sacerdote católico en el virreinato si no demostraba que conocía bien el quechua, al que los religiosos habían dado forma escrita. Y lo mismo pasó con otras lenguas: el náhuatl, el guaraní, el tarasco...”

Hay que saber que en el momento de nuestra independencia, alrededor de 1810, solo cinco millones de americanos hablaban castellano.

En realidad la imposición del castellano como lengua obligatoria nace a partir de esta fecha por parte de las oligarquías criollas ilustradas y afrancesadas. Hay que decirlo con todas las letras,  la monarquía católica española tomó muy en serio la evangelización de América y por eso obligó al esfuerzo de predicar el evangelio en las lenguas de los aborígenes, mientras que  por el contrario son los filósofos de la ilustración y la masonería inglesa y francesa que ejercen influencia total sobre las oligarquías locales para dejar de lado la inculturación del evangelio y con ello mismo, abandonar el uso de las lenguas telúricas.

 

Como vemos estas tesis de Escudé no solo son erróneas sino totalmente infundadas. Es una pena que el empobrecido Estado argentino gaste dinero a través del Conicet en semejante papanatas. Es de desear, ahora que se convirtió,  sea el Estado de Israel, que tiene más dinero que el nuestro, quien lo beque o le pague el sueldo.

 

 

(*) Politólogo, cuyo rasgo distintivo no es su producción en ciencias políticas sino el haberse convertido al judaísmo. ¿Cómo deben de sentirse “los paisanos serios” con semejante conversión?

vendredi, 19 juin 2009

Des BRIC à l'OCS

Des BRIC à l'OCS

Ex: http://alexandrelatsa.blogspot.com/

Aujourd'hui 16 juin 2009 à eu lieu au coeur du continent Eurasien, dans la ville de Iekaterinbourg, frontière intra-continentale et infra-civilisationelle entre l'Europe et l'Asie, le double congrès de l'OCS et celui (historique car le premier) des BRIC.

L'OCS est galvanisé par le prêt Chinois et se préparerait à agrandir la famille des membres observateurs (Iran / Inde / Mongolie / Pakistan) au Sri lanka et àl a Biélorussie. L'organisation se présente comme une force régionale et continentale mais pour beaucoup elle est devenue une réelle"alternative orientale à l'Otan"



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Le sommet des BRIC (Brésil / Russie / Inde / Chine) aurait lui pour objectif de préparer à un ordre mondial plus juste, de favoriser le dialogue énergétique, d'augmenter la représentation des pays émergeants, et de contribuer à la réforme de l'architecture financière mondiale.

Que peut on dire des BRIC ?

- Les BRIC comptent déjà pour 22 % de l’économie mondiale et Goldman Sachs prévoit que leur PIB cumulatif sera supérieur à celui des pays membres du G-7 en 2027. (NB : es États-Unis représentaient 50 % de l’économie mondiale à la fin de la Deuxième guerre mondiale, ils n’en font que le quart aujourd’hui).
- La taille de l’économie chinoise a doublé à chaque huit ans au cours des trois dernières décennies. Malgré la récession mondiale, les économies chinoises (+6%) et indiennes (+4,5%) continuent de croître.
- La population des BRIC s’approche des trois milliards d’individus, la Chine et l’inde comptant à eux seuls 37 % de la population mondiale. En plus du poids des nombres, ces pays se sont considérablement enrichis au cours des dernières années. (Selon McKinsey Global Institute, le nombre de véhicules vendus en Chine passera de 26 millions à 120 millions de 2003 à 2020).
- Les BRIC contrôlent 42 % des réserves mondiales de change.
- La Chine est le premier créancier des États-Unis avec des réserves de 2000 milliards de dollars.
- Le seul fait que le président russe Medvedev entend soulever la question de la substitution du dollar a suffi à faire reculer aujourd'hui le billet vert face à toutes les autres devises.

Enfin il est à noter que les BRIC pourraient devenir très rapidement les BRIIC puisque
l'Indonésie pourrait rejoindre le groupe très bientôt. Indonésie qui est par ailleurs membre invité de l'OCS.
Enfin, le prochain sommet se tiendra au Brésil
l'année prochaine.